Maladies et symptômes

Pierres à la vésicule biliaire : Description, causes, symptômes, complications, traitement et prévention

Description

Les pierres ou calculs de la vésicule sont des masses semblables à des cristaux qui se forment dans la vésicule biliaire, petit organe situé du côté droit de l’abdomen, immédiatement sous le foie. La vésicule biliaire a pour principale fonction d’emmagasiner la bile (fabriquée par le foie) et de la sécréter dans l’intestin grêle afin de favoriser la digestion. La bile est composée d’eau, de cholestérol, de graisses, de sels biliaires (détergents naturels qui dégradent les graisses) et d’un pigment appelé bilirubine. Les pierres se forment lorsque la bile comporte une trop grande quantité de cholestérol, de sels biliaires ou de bilirubine.

Il y a deux types de pierres de la vésicule biliaire : les calculs de cholestérol, qui comportent principalement du cholestérol durci et représentent environ 80 % des pierres, et les calculs pigmentaires, qui sont composés de bilirubine et constituent les 20 % qui restent. Leur taille peut varier énormément, et les pierres peuvent être de très petite dimension ou aussi grosses qu’une balle de golf. Un nombre variable de pierres de différentes grosseurs peut se retrouver dans la vésicule.

Les pierres à la vésicule biliaire sont plus fréquentes chez les femmes et chez les personnes âgées, ainsi que dans certains groupes comme par exemple les les personnes d’origine amérindienne et chez celles ayant un surplus de poids. Aux États-Unis, 20 % des gens de plus de 65 ans ont des pierres à la vésicule, mais la majorité d’entre eux n’éprouvent aucun symptôme. Toutefois, lorsque des symptômes sont présents il faut les traiter, car des complications peuvent s’ensuivre.

Causes

pierres vesicule-biliaire

On comprend de mieux en mieux comment les pierres se forment dans la vésicule. Il semble qu’elles soient le résultat d’un ensemble de facteurs, notamment l’hérédité, l’obésité et la capacité de contraction (motilité) de la vésicule biliaire.

Les calculs de cholestérol se forment lorsqu’il y a trop de cholestérol dans la bile, et pas suffisamment de sels biliaires. Une motilité insuffisante peut entraîner une concentration excessive de la bile et provoquer la formation de pierres.

L’origine des calculs pigmentaires est incertaine. Ces pierres semblent apparaître chez des personnes qui souffrent de troubles préexistants comme par exemple une cirrhose, une infection du tractus biliaire et des maladies héréditaires du sang comme l’anémie falciforme.

Les facteurs de risque pouvant mener à la formation de pierres à la vésicule sont les suivants :

  • Sexe – Les femmes entre 20 et 60 ans sont deux fois plus susceptibles que les hommes de présenter des pierres à la vésicule biliaire.
  • Âge – Personnes de plus de 60 ans.
  • Œstrogènes – Les femmes enceintes, celles qui reçoivent un traitement hormonal de substitution ou qui prennent des contraceptifs oraux.
  • Obésité – Une étude clinique d’envergure a montré que même un embonpoint modéré accroît les risques de formation de pierres à la vésicule.
  • Origine ethnique – L’incidence des calculs biliaires est plus élevée dans certains groupes ethniques.
  • Certains médicaments qui abaissent le cholestérol – Ces médicaments réduisent la concentration de cholestérol dans le sang, mais entraînent une augmentation de la quantité de cholestérol sécrété dans la bile.
  • Diabète – Les personnes qui souffrent de diabète présentent généralement une concentration élevée d’acides gras appelés triglycérides, qui accroissent les risques de pierres à la vésicule biliaire.
  • Perte de poids rapide – Le foie sécrète alors une quantité accrue de cholestérol dans la bile.
  • Jeûne – Le jeûne inhibe la capacité de la vésicule biliaire à se contracter, ce qui accroît la concentration du cholestérol dans la bile.
  • Régime – Un régime à teneur élevée en gras et en sucre, associé à un mode de vie sédentaire augmente le risque de calculs biliaires.

Symptômes et Complications

La majorité des gens qui ont des pierres à la vésicule biliaire ne présentent aucun symptôme. Les pierres sont alors appelées calculs silencieux. Ils sont parfois décelés lors d’examens effectués pour une autre raison, et n’ont généralement pas besoin d’être traités.

Les problèmes surviennent lors des crises (communément appelée crise de foie ou coliques hépatiques). Les crises peuvent s’étaler sur des semaines ou des mois, voire des années. Après une première crise, les récidives sont souvent plus fréquentes. Elles peuvent persister de 20 minutes à quelques heures. Les symptômes d’une crise sont les suivants :

  • douleur forte, persistante, dans la partie supérieure de l’abdomen, au centre ou à droite, et qui s’intensifie rapidement
  • douleur dans le dos, entre les omoplates
  • douleur sous l’épaule droite
  • nausées et vomissements

D’autres signes et symptômes des pierres à la vésicule peuvent être vagues et non-spécifiques :

La vésicule biliaire est reliée au foie et à l’intestin grêle par une série de canaux. Des complications peuvent survenir lorsque les pierres bloquent l’écoulement de la bile en obstruant l’un des canaux qui la transportent du foie et de la vésicule à l’intestin grêle. Les calculs emprisonnés peuvent entraîner une inflammation de la vésicule (cholécystite) et une inflammation des canaux (cholangite). Les pierres peuvent également être emprisonnées dans le conduit pancréatique, ce qui peut provoquer une inflammation douloureuse (pancréatite).

Il importe de porter attention à certains symptômes dont une jaunisse (coloration jaune de la peau et du blanc des yeux), de la fièvre, des selles de couleur pâle, de l’urine de couleur thé ou café ou des douleurs persistantes.

Diagnostic

Lorsque les symptômes semblent indiquer des pierres à la vésicule biliaire, le médecin peut demander une échographie de l’abdomen. Un technicien passe sur l’abdomen un dispositif manuel qui émet des ondes sonores. Les ondes rebondissent sur les organes et autres masses solides, ce qui révèle la présence de calculs biliaires.

En outre, les analyses sanguines peuvent révéler un ensemble d’anomalies des enzymes du foie, indice d’une obstruction biliaire provoquée par des pierres. D’autres examens peuvent fournir les renseignements supplémentaires nécessaires à l’établissement du diagnostic, notamment une tomodensitométrie et diverses techniques radiologiques réalisées à l’aide d’un agent de contraste opaque aux rayons X ou d’un colorant qui met en évidence les conduits biliaires. Les techniques d’échographie et de tomodensitrométrie permettent de déceler les obstructions, et le médecin peut déterminer s’il s’agit ou non de pierres à la vésicule biliaire. L’échographie et la tomodensitométrie ont une sensibilité de 50 % à 60 %, par contre un test d’imagerie par résonance magnétique (IRM) peut donner de meilleurs résultats.

Traitement et Prévention

Certains des facteurs favorisant la formation de pierres dans la vésicule peuvent être modifiés comme par exemple l’obésité. En maintenant un poids santé, par le biais d’une alimentation saine et d’exercices physiques, on peut réduire les risques que des pierres se forment dans la vésicule biliaire. Les personnes qui souffrent de diabète doivent stabiliser leurs glycémie afin de les prévenir. Une alimentation à faible teneur en glucides et une activité physique régulière peuvent contribuer à prévenir la formation des pierres. Il faut aussi éviter les régimes qui entraînent une perte de poids rapide, ce qui augmente le risque de formation de calculs biliaires.

La majorité des personnes qui ont des calculs « silencieux » dans la vésicule n’ont pas besoin de traitement. Les personnes qui souffrent de douleurs intermittentes peuvent éviter les aliments gras ou en réduire la consommation.

Lorsque la présence de pierres dans la vésicule entraîne des crises douloureuses répétées, le médecin pourra recommander l’ablation de la vésicule biliaire soit une cholécystectomie. Ce type de chirurgie est un traitement courant : plus de 600 000 cholécystectomies sont réalisées chaque année au Canada.

Des problèmes peuvent se développer chez les personnes qui ont des pierres à la vésicule biliaire lorsque celle-ci devient inflammatoire. On parle alors de cholécystite aiguë. Les patients doivent être hospitalisés afin de recevoir des fluides par voie intraveineuse, ainsi que des antibiotiques, qui sont généralement administrés dès que l’on soupçonne ce problème. Si le diagnostic est certain et le risque chirurgical minimal, on procède à l’ablation de la vésicule biliaire dans les deux premiers jours de la maladie.

Aujourd’hui, au Canada, près de 90 % de ces interventions sont réalisées par laparoscopie sous anesthésie générale. Le chirurgien pratique de petites incisions dans l’abdomen et insère ses instruments chirurgicaux ainsi qu’une caméra vidéo qui projette sur un moniteur des images agrandies des organes internes du patient. La vésicule biliaire est alors extraite par l’une des incisions. Cette intervention n’exige qu’une hospitalisation d’une nuit mais plusieurs jours de récupération à la maison.

Une cholécystectomie ouverte peut être nécessaire en cas d’infection ou en présence de cicatrices laissées par des interventions antérieures. Le chirurgien peut commencer par laparoscopie puis passer à une chirurgie ouverte s’il découvre une complication. Chez des individus très obèses, une cholécystectomie ouverte est plus facile à réaliser.

Il est possible de vivre normalement sans vésicule biliaire. Après l’intervention, la bile s’écoule du foie par les canaux, directement dans l’intestin grêle. Aucune modification alimentaire n’est nécessaire même si l’écoulement plus fréquent de la bile dans l’intestin grêle peut provoquer de la diarrhée.

Les personnes qui ne peuvent pas être opérées reçoivent un médicament, l’acide ursodésoxycholique*, destiné à dissoudre les calculs de la vésicule bilaire. Les effets de ce médicament mettent environ six mois à se faire sentir, et il n’est efficace que chez environ la moitié des personnes qui le prennent. Les pierres reviennent généralement une fois que la personne cesse de prendre le médicament.

Les pierres peuvent être pulvérisées par des ondes de choc lors d’une procédure appelée lithotripsie. Toutefois la chirurgie demeure préférable car les calculs peuvent revenir quand la vésicule n’est pas enlevée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *