Né en hiver : risque accru de dépression ?
Naître en hiver : risque accru de dépression ?
La saison où les bébés sont nés pourraient avoir un effet clairement perceptible sur la façon dont leur horloge biologique fonctionne. C’est ce qui ressort d’une étude publiée au début de ce mois dans la revue Nature Neuroscience. A l’origine de cette découverte, le professeur de sciences biologiques Douglas MacMahon et ses assistants Chris Ciarleglio et Karen Gamble de l’Université de Vanderbilt aux Etats-Unis. L’expérience que les trois scientifiques ont conduit sur des souris génétiquement modifiées pourrait expliquer une plus grande exposition des personnes nées les mois d’hiver aux risques de développer des troubles neurologiques, y compris les troubles affectifs saisonniers, la dépression bipolaire et la schizophrénie.
Si l’on en croit l’étude effectuée sur les souris, les personnes nées en hiver seraient susceptible de voir leur horloge biologique ralentir à plus ou moins long terme. Et selon la même enquête, les personnes ayant vu le jour durant cette saison auraient davantage de risques que les autres de développer des problèmes mentaux tels que les troubles bipolaires, la dépression, la schizophrénie et les troubles affectifs saisonniers. Des scientifiques ont mené des travaux d’observation sur un groupe de souris dès leur naissance, soumis, dans un premier temps en deux groupes, à des cycles de rayonnement estival, avec 16 heures de luminosité quotidiennes, ou à des cycles de rayonnement hivernal, avec 8 heures de lumière par jour.
Dans un second temps, les souris ont toutes bénéficié des deux régimes de lumière. Enfin, dans un troisième temps, les souris ont toutes été soumises à un environnement continuellement sombre afin d’éliminer toute influence de la lumière sur leur horloge biologique. Les souris nées en été n’ont laissé paraître aucune différence selon qu’ils évoluaient ensuite dans des cycles estivaux ou hivernaux, connaissant une période « active » de 10 heures à partir du crépuscule, puis se « reposant » pendant 14 heures.
Les souris nées en hiver, en revanche, ont connu une période d’activité quotidienne d’une durée d’une heure et demi supérieure à la normale. Cette réponse aux changements de saison serait similaire à celle des patients souffrant de troubles affectifs saisonniers. L’activité des neurones chez les souris nées en hiver, après avoir atteint un sommet plus rapidement, fut également plus longue que chez les souris nées en été. Transposable aux hommes, cette étude amène à une interrogation : Dans quelle mesure les variations saisonnières dans le cycle jour / nuit ont-elles une influence sur de la personnalité des individus selon leur saison de naissance ?