Insectes et nuisibles

Lutter contre les moustiques naturellement

Une simple piqûre peut entraîner une démangeaison sévère que seul un grattage intensif parvient à apaiser un court instant. Lutter contre les moustiques devient durant cette période de l’année une véritable préoccupation.

Pourquoi devrions-nous lutter contre les moustiques ?

Les moustiques peuvent devenir meurtriers lorsqu’ils sont porteurs de maladie comme la dengue ou le paludisme (malaria).

Découvrez dans cet article qui sont ces vampires nocturnes, pourquoi certaines personnes se font plus piquer que d’autres, comment soulager leur piqûre et surtout comment lutter contre les moustiques naturellement de manière efficace.

Pourquoi les moustiques nous piquent ?

Les moustiques ne sont pas seulement friands des êtres humains. Ils se nourrissent également chez les oiseaux, les rongeurs ainsi que chez tous les autres mammifères.

Leur met préféré: le sang !

Cependant, seules les femelles viennent festoyer sur notre peau en nous ponctionnant entre 5 et 10 mm cube de notre sang en l’espace de quelques secondes seulement.

Mais que font-elles de ce sang ?

Lorsqu’elles ont été fécondées par les mâles, les femelles partent immédiatement en chasse pour trouver les nutriments nécessaires au développement de leurs oeufs.

Et ce sont les mammifères qui sont leurs proies de prédilection parce que le sang de ces derniers est gorgé de protéines et que celles-ci sont nécessaires à la maturation des oeufs .

Pourquoi les moustiques attaquent l’été et surtout la nuit?

Le cycle de reproduction des moustiques se déroule en 3 phases: fécondation + prise de sang + ponte à la surface d’une étendue d’eau dans les 48h suivant la conception.

L’eau est un élément indispensable au développement des oeufs, au même titre que le sang.

Ce qui explique pourquoi on rencontre plus fréquemment des moustiques dans les régions balnéaires ainsi qu’aux abords des lacs et des rivières.

Les moustiques ont une activité saisonnière et évoluent selon un cycle nycthéméral (veille/sommeil) . La température et l’humidité sont des conditions essentielles au cycle de reproduction des moustiques. Et en hiver, ils hibernent.

C’est à la nuit tombée que mâles et femelles forment un essaim et s’accouplent. Ces dernières partent ensuite immédiatement à la recherche de sang une fois l’acte fini.

Une seule piqûre suffit à la femelle pour apporter les protéines nécessaires au développement de ses oeufs. Toutefois, si celle-ci a été interrompue durant le processus, il est tout à fait possible qu’elle remette le couvert. Donc l’idée qu’un moustique assoiffé puisse s’acharner sur sa proie toute la nuit est un peu exagérée.

Et contrairement aux idées reçues, il est inutile d’éteindre la lumière pour maintenir éloignés les moustiques. Bien que leurs yeux soient très sensibles à celle-ci, même de faible intensité, les femelles, à jeun, perdent cette faculté. C’est grâce aux odeurs qu’elles s’orientent vers leurs victimes.

Pour se guider, elles peuvent tout d’abord se servir de leur faculté à détecter le dioxyde de carbone émis par les êtres vivants (active dans un rayon de 30 m). Puis, elles s’orientent en suivant les odeurs sécrétées par la peau (relents ammoniaqués et sueur notamment). Ensuite, grâce à leurs thermorécepteurs (elles sont sensibles à la chaleur entre 15 et 30°C), elles déterminent leur cible.

Pourquoi certains se font plus piquer que d’autres ?

Jusqu’à présent, on pensait que les moustiques sélectionnés leurs proies en fonction de certains critères particuliers: une peau plus sucrée, une température corporelle plus élevée, une transpiration excessive ou encore une consommation d’alcool importante.

Cependant, des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medecine ont apporté l’année dernière de nouveaux éléments à cette question en présentant leurs résultats d’études sur le sujet: si c’est bien l’odeur particulière de la peau qui attire les moustiques, tout serait néanmoins qu’une question de gènes.

Si le facteur génétique joue un rôle important sur l’activité des glandes, il détermine également la façon dont le corps attire les microbes ainsi que les bactéries. C’est l’odeur engendrée par ces derniers et dégagée par le corps qui servirait soit d’aimant à moustiques pour certains, soit de répulsif pour d’autres.

Pourquoi on se gratte ?

La piqûre du moustique n’est pas douloureuse en elle-même et son processus ne dure que très peu de temps. Généralement, on s’aperçoit que l’on a été piqué seulement lorsqu’un bouton accompagné d’un prurit se manifeste. Et il est déjà trop tard.

Contrairement à ce que l’on pense, le moustique n’inocule pas un anesthésiant lors de sa prise de sang. Cependant, il injecte de la salive contenant un anticoagulant qui permet au sang de rester fluide afin d’être prélevé plus facilement.

C’est à cette substance étrangère dans notre organisme que réagissent nos anticorps. La réaction immunitaire entraîne rapidement une présence élevée d’histamine sous la peau provoquant une allergie localisée qui se manifeste par des rougeurs, une légère inflammation (sous forme d’un bouton) et une forte démangeaison.

C’est en grattant le bouton que l’on risque de le contaminer et de l’infecter.

Mais gratter, ça fait tellement de bien ! Et pour cause.

 

Les capteurs sensitifs de la peau qui ont transmis au cerveau une alerte l’informant d’un danger pour le corps et engendrant en retour une réponse immunitaire (douleur, inflammation et démangeaison), lui transmettra également la sensation de bien-être induite par le grattage. Le cerveau va donc momentanément stopper les réactions dues à l’alerte.

Mais gratter stimule également la production de molécules d’histamine sous la peau engendrant de nouvelles sensations de démangeaisons. Et le cycle de grattage reprend. C’est le serpent qui se mord la queue.

Comment soulager une piqûre ?

Certaines huiles essentielles sont vraiment très efficaces pour apaiser les démangeaisons et les inflammations dues aux piqûres de moustiques.

La reine des reines, pour lutter contre les moustiques naturellement, est incontestablement la lavande aspic. Il suffit d’une seule goutte sur chaque bouton, à renouveler toutes les 5 minutes durant 1/2 heure pour voir le miracle opérer. Elle agit également sur les piqûres de guêpes et d’abeilles mais aussi sur celles des méduses.

Il est possible de la remplacer favorablement par de la citronnelle de Java, de l’eucalyptus citronné, de la lavande vraie, du lavandin, du tea tree ou encore de la menthe poivrée qui ont des vertus anesthésiantes, analgésiques ou apaisantes.

Comment repousser les moustiques ?

Les moustiques, tu ne tueras point

Les moustiques font partis d’un écosystème nécessaire à la survie de nombreuses espèces. Les tuer revient ainsi à mettre en péril notre environnement.

5 conseils pour repousser les moustiques naturellement

1. Protéger les accès: Dans de nombreux pays tropicaux et exotiques, on a l’habitude de disposer des plants de citronnelle sous les fenêtres afin de repousser les insectes nuisibles. D’autres plantes présentent la même efficacité répulsive: la mélisse, le géranium odorant, le thym citronné, le basilic, la verveine citronnée …

2. Passer une nuit tranquille: Les moustiques se déplacent difficilement lorsqu’il y a du vent. Il peut donc être utile d’installer un ventilateur dans la chambre pour passer une nuit sereine. La moustiquaire reste aussi la solution la plus adaptée à condition d’opter pour un maillage très resserré, l’idéal étant de l’imprégner d’une lotion anti-moustiques.

3. Eviter leur prolifération dans votre jardin: Les moustiques ont besoin d’eau pour pondre, il faut donc veiller à ne pas laisser d’eau stagnante à leur disposition (bassines, flaques) et couvrir les sources d’eau (réservoir d’eau de pluie par exemple).

4. Protéger sa peau: Les moustiques sont attirés par les couleurs foncés, donc vous devrez choisir des vêtements aux teintes claires pour ne pas les attirer. Ils sont capables également de piquer à travers les tissus, donc sont à éviter les vêtements près du corps et il est préférable d’opter pour ceux qui sont amples. Ces derniers devront couvrir les bras et les jambes afin de ne laisser que peu de parties du corps à disposition. Un répulsif à appliquer sur la peau sera indispensable pour protéger les zones non couvertes. Celui-ci devra être choisi en fonction de différents critères: sensibilité de la peau, toxicité pour l’environnement, lieu tropical et à risque …  Attention, l’efficacité des répulsifs s’étend seulement sur 4 cm carré de peau, il faut donc veiller à bien l’étaler et ce de manière uniforme.

5. Diffuser des huiles essentielles: Qu’il s’agisse de protéger une pièce (fermée de préférence) ou d’éloigner les indésirables sur une terrasse, la diffusion d’huiles essentielles reste une solution naturelle et efficace. Une synergie de plusieurs d’entre elles peut présenter certains avantages comme modérer les odeurs entêtantes de certaines (citronnelle par exemple) ou renforcer leurs effets. Les huiles essentielles a utiliser pour repousser les moustiques sont: la citronnelle de Java, l’eucalyptus citronné, le géranium rosat et le lemongrass. L’huile végétale de neem est également un excellent répulsif à insectes dont les moustiques et les tiques. En synergie avec une ou plusieurs huiles essentielles, vous pourrez créer un répulsif très efficace et 100 % naturel à utiliser en diffusion ou en application cutanée.

Pourquoi préférer des répulsifs naturels ?

Le DEET est la molécule chimique la plus répandue dans les répulsifs cutanés anti-moustiques et c’est de loin la plus efficace, notamment lorsque l’on se rend dans des pays à risque de transmissions de maladies graves par les moustiques (malaria ou dengue). Plus de 200 millions de personnes à travers le monde utilisent quotidiennement un répulsif en contenant et le DEET était jusqu’à présent classé par l’Union Européenne comme étant une substance cosmétique. Mais cela pourrait ne pas durer.

Une étude française de 2009 parue dans le BioMed Central Biology avait posé de nombreux doutes sur l’innocuité de cette substance en démontrant que celle-ci était aussi dangereuse qu’un pesticide et aurait des effets néfastes sur le système nerveux des mammifères. Il toucherait les synapses entre les neurones et affecterait les enzymes qui décomposent les neurotransmetteurs.

De nouvelles études, dont les résultats pourraient faire basculer la classification du DEET dans les pesticides, sont actuellement attendues.

D’autres recherches ont parallèlement démontré que ces répulsifs chimiques étaient nocifs pour l’environnement et les milieux aquatiques par leur présence en quantité significative dans les eaux usées.

Peut-on se protéger efficacement sans le DEET ?

Des chercheurs de l’université de Neuchâtel semble aujourd’hui pouvoir répondre oui à cette question. Lors de différentes expérimentations, ils sont parvenus à élaborer, après avoir testé plus de 80 extraits de plantes, un mélange à base d’huiles essentielles aussi efficace que les répulsifs classiques et qui présente l’avantage d’être sans danger pour l’Homme et l’environnement.

Selon une autre étude parue en 2013 et menée par le Département de chimie agricole de l’Université nationale de Taiwan, certaines molécules comme le citral, le myrcène ou encore le citronellal contenues par l’huile essentielle de citronnelle sont aussi efficaces que le DEET pour repousser les moustiques. C’est le dosage de la citronnelle qui fera la différence entre un bon répulsif et un de moindre efficacité.

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