Hyperpilosité : des solutions existent
Nous sommes nombreuses à déclarer la guerre aux poils disgracieux, situés sur le corps ou à certains endroits du visage. Cire, pince à épiler, laser… toutes les armes sont bonnes pour une peau glabre et lisse.
Mais parfois, ces techniques ne suffisent pas : les poils reviennent, plus drus, plus nombreux, dans des zones inhabituelles : visage, menton, cou, seins…
Et la vie de certaines femmes peut devenir un véritable calvaire. On parle alors d’hyperpilosité ou de pilosité excessive.
LA PILOSITÉ EN QUESTIONS
Le poil, également appelé « tige pilaire », se forme dans un follicule pileux : un bulbe situé environ 4 mm sous la peau. Chez les hommes, comme chez les femmes, la surface de la peau est intégralement recouverte par environ 4 millions de poils. Lors de la puberté, sous l’action des androgènes, hormones mâles, le système pileux se développe et se différencie selon les sexes.A quoi sert un poil ?
Chez la femme, il y a normalement une faible sécrétion d’hormones mâles par l’ovaire et la surrénale, mais elle est normalement insuffisante pour stimuler la pilosité dans les zones androgéniques.Pourquoi certaines personnes ont-elles plus de poils que d’autres ?
L’HYPERPILOSITÉ

L’hyperpilosité, comme son nom l’indique, se caractérise par la présence excessive de poils à différents endroits du corps. Côté définition, on distingue deux notions aux origines et aux caractéristiques distinctes à savoir :
L’hirsutisme, qui caractérise la présence de poils drus et noirs chez la femme, dans des zones de pilosité d’ordinaire masculines (menton, lèvre supérieure, cou, fesses…). Pour être traité, l’hirsutisme nécessitera un suivi médical chez un endocrinologue.
L’hypertrichose, qui se rapporte à la localisation importante de poils sur les bras, les jambes et le visage. L’hypertrichose n’est pas consécutive à un problème hormonal, et ne nécessite donc pas une consultation endocrinologique. C’est le dermatologue qui pourra aiguiller la patiente vers des solutions ou des traitements.
LES CAUSES DE L’HYPERPILOSITÉ
L’hyperpilosité, et plus particulièrement l’hirsutisme, a pour origine une hyperandrogénie (surproduction d’hormones mâles). Ce dérèglement hormonal peut lui-même avoir différentes causes :
Le syndrome des ovaires polykystiques (ou syndrome de Stein-Leventhal) qui est une anomalie hormonale fréquente (plus d’1 femme sur 10 serait concernée), se manifeste par une absence d’ovulation, et une poussée d’hormones mâles*. Les conséquences peuvent donc être une augmentation de la pilosité, mais aussi une poussée d’acné ou une prise de poids importante.
Un défaut enzymatique surrénalien conduisant à une hyperproduction d’androgènes.
Une tumeur sur les glandes surrénales, ou une tumeur de l’ovaire (très rare).
La prise de certains médicaments (comme certaines pilules dont le progestatif est androgénique, ou encore les stéroïdes anabolisants).
Enfin, l’hyperpilosité peut également être provoquée par une hypersensibilisation des follicules pileux, aux hormones androgènes (mâles), bien que ces dernières soient produites en quantité normale. On parle alors d’hirsutisme idiopathique.* Des hormones mâles, ou adrogéniques, sont normalement légèrement produites chez toutes les femmes.
Tout d’abord, un rendez-vous chez un dermatologue permettra de définir si cette pilosité excessive est constitutionnelle, et si alors un simple traitement dermatologique suffit (épilation au laser, par exemple).
En revanche, pour établir un diagnostic précis d’hirsutisme, une recherche de la cause réalisée par un endocrinologue ou un gynéco-endocrinologue est recommandée. Le médecin questionnera la patiente sur d’éventuels antécédents familiaux et gynécologiques.
Il recherchera également d’autres signes d’un trouble hormonal : d’hyperandrogénie (acné, chute de cheveux, ovaires polykystiques, troubles des règles…), ou d’androgénisation brutale (voix grave, hypertrophie clitoridienne) pouvant suggérer une tumeur.
Un bilan biologique (prise de sang) sera prescrit pour détecter un éventuel dérèglement endocrinien (hormonal).
LES CONSÉQUENCES DE L’HYPERPILOSITÉ
Comme on peut aisément l’imaginer, l’hyperpilosité féminine peut avoir de graves retombées psychologiques, en particulier l’hyperpilosité faciale.
En effet, quelle que soit sa sévérité, elle s’accompagne souvent d’un mal-être, d’une vraie baisse de moral, d’une baisse de l’estime de soi, et parfois même d’une dépression.
La libido des femmes qui présentent une hyperpilosité faciale est parfois très altérée, tout comme les rapports socio-professionnels.
LES SOLUTIONS ET TRAITEMENTS
Attention cependant, l’épilation ne permet pas de traiter l’hirsutisme ; les poils continueront toujours de pousser.
L’épilation au laser, pratiquée chez un dermatologue, est indiquée pour certains types de pilosité et de carnation (peaux claires et poils foncés). Elle permet, après de nombreuses séances, d’empêcher la repousse du poil en ciblant la mélanine du bulbe pileux qui est ainsi détruit. Cependant, l’épilation au laser n’est pas définitive chez toutes les personnes. Parfois, malgré la répétition des séances, certaines zones verront la pilosité progresser.
Les crèmes :
Un traitement sous forme de crème peut vous être prescrit par votre dermatologue en cas d’hirsutisme facial. A base d’éflornithine, cette crème devra être appliquée sur les zones du visage concernées. Elle permet de ralentir la repousse du poil, mais son efficacité peut varier d’une personne à une autre.
Les médicaments :
– des anti-androgènes : en empêchant l’action de la testostérone, ils régulent la pilosité.
A noter cependant, un traitement hormonal demande du temps pour être efficace : entre 6 mois et un an, voire plus. Il pourra donc être associé à d’autres techniques comme l’épilation ou l’application d’une crème à base d’éflornithine.