Maladies et symptômes

Endométriose : Tout savoir

Qu’est ce que l’Endométriose ?

L’Endométriose est une maladie gynécologique, fréquente puisqu’elle toucherait 10 % de la population féminine. J’insiste sur « toucherait » car beaucoup de femmes en sont atteintes sans le savoir. Cette maladie peut donc être asymptomatique ou très douloureuse, à en gâcher la vie !

La moitié des femmes porteuses de cette maladie sont stériles. La maladie est souvent détectée pour les femmes n’ayant pas de douleurs, lors d’un contrôle de la stérilité.

 

L’adénomyose se caractérise par des glandes à l’intérieur du myomètre (couche musculeuse de l’utérus). Elle touche en général les femmes de 40-50 ans.
Ce type d’Endométriose étant moins répandue, nous nous pencherons donc plus sur l’Endométriose dite externe. Cette dernière touche les femmes de tous âges, dès la puberté et jusqu’à la ménopause, avec un taux plus élevé chez les femmes ayant eu leurs règles tôt.

L’Endométriose se trouve sous 3 formes :
– le kyste endométriosique sur les ovaires d’1 cm pouvant aller jusqu’a 15 cm
– les lésions nodulaires de quelques millimètres et peu profonds
– les nodules profonds de quelques millimètres à 5-6 cm
– les adhérences, espèce de toile d’araignées qui relient les organes entre eux, et qui peuvent les coller

Quelles en sont les causes ?

Comment l’Endométriose peut bien se loger partout dans notre corps ?
Malheureusement il n’y a pas de réponse, bien des suggestions, mais rien n’a été prouvé !
L’hypothèse de Sampson reste pour le moment la plus probable : le sang des règles ne s’écoule pas que par le vagin, il remonte parfois par les trompes, et se dissipe dans la cavité abdominale.
L’hypothèse de l’aspiration des cellules d’Endométriose par les vaisseaux, et qui pourraient alors se déposer dans tout le corps.
L’anomalie auto immunitaire, les cellules endométriosiques ne pourraient être détruites.
Le facteur génétique : les femmes ayant des sœurs ou une maman ayant eu de l’Endométriose ont plus de chance que les autres de développer aussi une Endométriose.

Ou se niche t’elle ? 

Le plus souvent, l’Endométriose se trouve sur les ovaires ( en général sous forme de kyste) , sur le péritoine, le cul de sac de douglas, les ligaments utero-sacrés, le col utérin. Moins fréquemment sur l’intestin, le rectum, la vessie. Très rarement, elle peut remonter sur d’autres organes, voire le cerveau…

Les symptômes de l’Endométriose

Les symptômes de l’Endométriose varient énormément d’une femme à une autre. Certaines n’ont aucune douleur et le diagnostic est posé lorsque la femme fait des examens complémentaires parce qu’elle n’arrive pas à tomber enceinte. Pour d’autres, ce peut etre l’enfer, des douleurs en continu sans compter l’infertilité, un combat psychologique qui pèse chaque jour sur ces femmes désireuses de porter un jour un enfant.

Les patientes atteintes d’Endométriose se plaignent de :

– douleurs pelviennes : les douleurs lors des règles peuvent être insoutenables. La prise de médicament puissant tels que morphine, codéine ou anti inflammatoire peut être nécessaire, les antalgiques ne faisant pas assez effet. La douleur peut irradier le dos, l’anus, les jambes.
Des douleurs moindres peuvent persister tout au long du cycle.
La prise de la pilule diminue les douleurs, mais à l’arret, cela recommence souvent…
– menstruations abondantes ou irrégulières (cas pour l’adenomyose)
– fatigue avec des chutes de tension
– rapports sexuels douloureux
– douleurs en allant à la selle , avant, pendant, après
– irritabilité et dépression : bon nombre de femmes sont diagnostiquées tardivement, et se font passer pour des malades imaginaires.
– diarrhée et/ou constipation : diarrhée lors des règles, alternance de diarrhée et de constipation…
– infertilité

Poser un diagnostic : Un combat 

Le diagnostic n’est parfois pas simple à poser, et un véritable parcours du combattant s’offre à la patiente. La malade peut rester des années sans que l’on puisse mettre un nom sur sa maladie, et pendant ce temps elle souffre, et passe pour une malade imaginaire aux yeux de tous, voir même des médecins parfois incompréhensif par la méconnaissance de cette maladie. Bons nombres de médecins ne sont pas assez formés sur cette maladie, et choisir un bon gynécologue est primordial pour un bon suivi par la suite.

Le gynécologue commence par un examen gynécologique. Quelques douleurs peuvent être réveillées à la palpation. Sur les organes internes, des excroissances ou une masse peuvent être mises en évidence.

Une échographie du bassin pourra démontrer la présence d’un kyste endometriosique, fonctionnel…. A part des kystes, l’échographie ne révèle rien d’autres de particulier.

L’IRM peut préciser les localisations de l’Endométriose ainsi que l’extension des lésions. Cet examen reste moins invasif que la cœlioscopie qui est pourtant le moyen le plus sur de détecter la maladie. Si besoin est, le chirurgien ou gynécologue obstétricien est en mesure de nettoyer les lésions sur le champ.

Le dosage CA125 par prélèvement sanguin, peut servir de marqueur pour l’Endométriose. Il sert en général pour détecter le cancer des ovaires, mais dans ce dernier cas, le taux avoisine plutôt les 3000. Pas de panique donc si votre taux dépasse les 35. Certaines femmes atteintes d’Endométriose ne réagissent pas à ce taux, pour les autres, il permet de contrôler son évolution.

Les traitements de l’Endométriose

Ce qu’il faut éviter c’est saigner.
Bloquer le cycle au maximum peut être une solution. La pilule prise en continu évitera d’avoir des règles et soulagera les douleurs. Les pilules de 1ere et 2eme génération sont à privilégier ainsi que la progestérone telle que cerazette et luteran, les œstrogènes étant favorables au développement de l’Endométriose. Diane 35 fortement dosée en œstrogène crée la polémique, combien de femmes ayant de l’Endométriose ont pris ce médicament ? Je dis médicament, car bon nombre de médecin, l’ont prescrit comme une pilule et non comme un anti acnéique. Les faux œstrogènes, les xénoestrogènes, sont quand à eux partout dans notre vie : fumée de cigarette, pollution automobile, serviettes hygiéniques, tampons, parfums….

Les beta bloquants decapeptyl et enantone :

L’hormone de synthèse Triptoréline va agir sur les hormones naturelles de la femme en les bloquant. Une ménopause artificielle est alors crée puisqu’elle durera environ 3 mois de plus que la durée du traitement, le cycle reprend ensuite son cours. Le traitement ne doit pas dépassé 6 mois, les effets secondaires étant gênants : bouffées de chaleur, douleurs articulaires et musculaires, sécheresse vaginale, trouble de l’humeur, prise de poids…

La cœlioscopie ou laparotomie 

L’opération est la méthode la plus efficace puisque le chirurgien retire les différentes lésions. Il voit parfaitement l’abdomen et les organes génitaux. La durée de l’hospitalisation est de 3-4 jours, parfois plus s’il y a pose d’une iléostomie, d’une colostomie ou autre.

Le gaz carbonique injectée lors de l’operation pour gonfler le ventre, peut provoquer de vives douleurs jusque dans le cou les quelques jours suivants.

Le traitement par decapeptyl ou enantone est plus efficace après une intervention pour assécher les lésions et éviter une récidive.

Comment soulager la douleur :

Les antalgiques ne sont pas toujours efficace. Mon petit conseil est de prendre un anti-inflammatoire par jour la vieille ou l’avant veille des règles, cela diminue vraiment les douleurs, les anti-inflammatoires ne faisant effets que 24 heures après la prise. La codéine et la morphine restent de bons produits, mais cela peut trop « shooter » et des vomissements et vertiges ont été fréquemment rapportés.

Le tout premier médicament au monde pour lutter contre l’endométriose vient d’être commercialisé aux Etats-Unis. Une avancée rare et nécessaire mais pas encore tout à fait au point.

Le 27 juillet dernier, le premier traitement pour lutter contre ce fléau est autorisé à entrer sur le marché des médicaments. C’est une avancée incroyable pour les femmes. Il est censé diminuer la production d’hormones responsables des symptômes douloureux de l’Endométriose. 40% des femmes qui l’ont testées approuvent son efficacité et disent avoir moins de douleurs au ventre. Malheureusement, comme tout médicament qui vient de sortir, il dispose d’effets secondaires.

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