Remèdes de mamie

Baume Tranquile ou Huile de jusquiame composée : Recette

L’origine de ce fameux baume, qui remonte à 1680, est toujours présent dans la pharmacopée française. Il aurait été mis au point par un père cordelier nommé « Tranquile », d’où son nom qui n’a donc rien à voir avec l’adjectif – souvent utilisé par erreur pour le nommer – qui s’écrit évidemment avec un « l » supplémentaire.

Préparation du baume

Sa formulation originale, à base de plantes narcotiques et aromatiques, était la suivante :

    Belladone (feuilles fraîches)   ………………………   125 g
    Mandragore (feuilles fraîches)   ……………………   125 g
    Morelle (feuilles fraîches)   …………………………..   125 g
    Nicotiane (feuilles fraîches)   ……………………….   125 g
    Pavot blanc (feuilles fraîches)   …………………….   125 g
    Pavot noir (feuilles fraîches)   ………………………   125 g
    Phytolaque (feuilles fraîches)   …. …………………   125 g
    Stramoine (feuilles fraîches)   ……………………….   125 g

Absinthe (fleurs et sommités sèches)   …………….    32 g
     Balsamine (fleurs et sommités sèches)   ………….    32 g
     Hysope (fleurs et sommités sèches)   ……………….    32 g
     Lavande (fleurs et sommités sèches)   ……………..    32 g
     Marjolaine (fleurs et sommités sèches)   ………….    32 g
     Menthe (fleurs et sommités sèches)   ……………….    32 g
     Persicaire (fleurs et sommités sèches)   ……………    32 g
     Romarin (fleurs et sommités sèches)   ……………..    32 g
     Rue (fleurs et sommités sèches)   …………………….    32 g
     Sauge (fleurs et sommités sèches)   …………………    32 g
     Sureau (fleurs et sommités sèches)   ………………..    32 g
     Thym (fleurs et sommités sèches)   ………………….    32 g

Crapauds   ……………………………………………………    N° 5

Huile d’olive   …………………………………………….  3 000 g 

Faites cuire les feuilles contusées à feu doux avec l’huile d’olive jusqu’à élimination de l’humlidité. Ajoutez ensuite les cinq crapauds vivants en poursuivant la cuisson. Versez ensuite l’huile obtenue chaude sur les sommités fleuries et laissez digérer pendant douze heures au bain-marie avant de passer, exprimer et filtrer.

On comprend – compte tenu de sa complexité et de la présence de crapauds vivants ! – que cette formule ait été progressivement modifiée au fil des siècles…

   C’est ainsi que dans le Codex de 1818 les plantes deviennent moins nombreuses et, surtout, que les crapauds disparaissent.

   Puis dans le Codex de 1884, les plantes aromatiques cèdent la place à un mélange d’huiles volatiles.

   Ensuite, nous trouvons dans le Codex de 1949 la formule suivante singulièrement allégée qui la rend beaucoup plus facile à préparer :

    Belladone (feuilles sèches)   …………………………..   50 g
    Jusqiame noire (feuilles sèches)   …………………..    50 g
    Morelle (feuilles sèches)   ………………………………    50 g
    Pavot (feuilles sèches)   …………………………………    50 g
    Stramoine (feuilles fraîches)   ………………………..    50 g

     Lavande (essence de)   …………………………………….    1 g
     Menthe (essence de)   ………………………………………    1 g
     Romarin (essence de)   …………………………………….    1 g
     Thym (essence de)   …………………………………………    1 g

Alcool   ………………………………………………………    200 g

     Huile d’œillette   ………………………………………..  5 000 g 
 

Réduisez les feuilles en poudre grossière (tamis module 32) et mélangez avant d’introduire dans le bain-marie d’un alambic. Humectez avec l’alcool et couvrez pour laisser en contact 24 heures. Ajoutez l’huile d’oeillette et chauffez pendant 6 heures à une température comprise entre 60 et 70° C en remuant de temps à autre avant de passer avec expression. Laissez reposer et décantez, puis ajoutez les essences et enfin filtrez. ensuite les cinq crapauds vivants en poursuivant la cuisson. Versez ensuite l’huile obtenue chaude sur les sommités fleuries et laissez digérer pendant douze heures au bain-marie avant de passer, exprimer et filtrer.

Enfin, une dernière petite modification apparait dans le Codex de 1974 qui ajoute à la formulation précédente 5 g de chlorophylle liposoluble – ajoutée avec les essences lors de la préparation qui est identique à celle de 1949 mentionnée plus haut – chlorophylle qui donne à la préparation une couleur verte à vert brunâtre.

NB :

A utiliser seulement en applications locales, tout particulièrement contre les douleurs rhumatismales et les maux d’oreilles, si toutefois vous trouvez encore un pharmacien herboriste ayant un intérêt passionné pour ce type de préparation…

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