L’acné juvénile
De quoi s’agit-il ?
L’acné juvénile est une maladie de peau très fréquente chez l’adolescent et l’adulte jeune, atteignant les garçons et les filles.
Il s’agit d’une atteinte inflammatoire de la glande sébacée du visage et du tronc.
L’acné n’est pas contagieuse. Elle correspond à la réaction de la peau à différentes modifications de la période pubertaire. L’intensité de cette réaction varie d’un individu à l’autre.
Même si l’acné n’est que rarement une maladie grave elle mérite cependant un traitement attentif du fait du risque de cicatrices.
Quelles en sont les causes ?
Lors de l’acné, d’une part les glandes sébacées fonctionnent de façon excessive et, d’autre part l’évacuation du sébum est bloquée par la formation de bouchons à l’orifice de ces glandes. Cette accumulation de sébum dans les glandes sébacées est responsable de la formation de microkystes. Certains de ces microkystes parviennent à s’ouvrir à la surface de la peau et forment alors des comédons, alors que d’autres microkystes s’infectent, entraînant l’apparition de papulo-pustules, voire de nodules.
Le risque principal à long terme de l’acné est la formation de cicatrices atrophiques.
La glande sébacée est soumise à de multiples stimulations : le soleil, la chaleur, le froid, le stress, les hormones androgènes (hormones masculines).
En revanche, l’alimentation ne semble pas jouer de rôle dans le développement de l’acné.
Comment la reconnaître ?
L’acné débute le plus souvent lors de l’adolescence, avec un maximum vers l’âge de 17 ans.
Les localisations de l’acné sont : le visage, le cou, le décolleté et les épaules.
Les signes de l’acné sont variés, ils vont associer selon les cas :
Une peau grasse, luisante avec des pores dilatés.
Des comédons ouverts ou points noirs.
Des comédons fermés ou points blancs.
Des papules érythémateuses (lésions surélevées rouges) en cas d’inflammation des microkystes.
Des pustules (collections purulentes superficielles) en cas d’infection des microkystes.
Des nodules (collections purulentes profondes).
On distingue les acnés rétentionnelles, où prédominent les comédons, des acnés inflammatoires où les papules, pustules et nodules sont majoritaires.
Quels examens peuvent être nécessaires ?
Le plus souvent aucun examen n’est indiqué dans l’exploration d’une acné. Un bilan hormonal ne sera demandé que dans de rares cas d’acné chez la femme.
Maladies dont les symptômes sont proches ?
Il faut principalement différencier l’acné juvénile d’autres formes d’acné :
L’acné tardive (après l’âge de 30 ans) doit faire rechercher chez la femme une hyperproduction d’androgènes (hormones masculines).
L’acné médicamenteuse : il s‘agit d’acnés pustuleuses dont l’apparition est déclenchée par la prise d’un médicament. Ces médicaments les plus souvent responsables sont les corticoïdes, certains traitements hormonaux (dont quelques contraceptifs oraux), certains antiepileptiques, la vitamine B12, certains antidépresseurs.
L’acné professionnelle : à la suite de l’exposition de la peau à des huiles (garagistes) ou à des hydocarbures (métallurgie).
L’acné cosmétique : à la suite de l’application de crèmes cosmétiques trop grasses.
Quelle peut en être l’évolution ?
L’évolution de l’acné juvénile se fait sous la forme de périodes de poussées et de rémissions. Chez la femme, une accentuation de l’acné avant les règles est fréquente.
L’évolution naturelle de l’acné est une guérison spontanée vers l’âge de 25 ans, la persistante de l’acné à l’âge adulte n’est cependant pas exceptionnelle.
La majorité des acnés ne laissent pas de cicatrice.
L’acné nodulo-kystique est une forme rare et grave d’acné, plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Cette forme d’acné est caractérisée par la formation de nodules profonds, qui vont secondairement évoluer vers des abcès pouvant laisser à terme des cicatrices.
Une manipulation fréquente de ses lésions d’acné par le patient peut aussi entraîner la formation de cicatrices.
Quels traitements peut-on proposer ?
Deux grandes classes de traitements de l’acné peuvent être proposées, les traitements locaux et les traitements généraux (par voie orale) :
Les traitements locaux consistent en l’application sur les zones à tendance acneique de crèmes, de gels ou de lotions :
Pour le traitement des acnés rétentionnelles on utilisera en priorité :
La vitamine A acide (trétinoïne), isotrétinoïne ou adapalène : qui libèrent l’évacuation des glandes sébacées, permettant ainsi l’élimination et la prévention des microkystes et des comédons.
Les crèmes aux acides de fruits (AHA) qui facilitent l’élimination des points noirs.
Pour le traitement des acnés inflammatoires on préférera utiliser :
Le péroxyde de benzoyle qui agit sur la surinfection des microkystes en diminuant la multiplication bactérienne.
Les antibiotiques locaux : qui luttent également contre la surinfection des microkystes.
Les traitements généraux (par voie orale) pourront être proposés dans les formes plus sévères d’acnée :
Les antibiotiques : administrés par voie orale, pendant des périodes de trois mois environ, constituent un traitement puissant lutant contre la surinfection.
L’isotrétinoïne par voie orale diminue de façon importante, et le plus souvent définitive, la production de sébum par les glandes sébacées. Ce traitement est cependant réservé aux formes les plus sévères d’acné du fait de ses effets secondaires possibles. Chez la femme, une contraception efficace est une condition sine qua non de ce traitement qui peut provoquer de graves malformations fœtales.
Les cures thermales peuvent être d’un bon apport.
Que devez vous faire ?
Informer votre médecin de la prise de médicaments ou de contraceptifs oraux pouvant aggraver votre acné.
Eviter l’usage de produits de maquillage non adaptés aux peaux jeunes à tendance acnéique.
Eviter de toucher, de tripoter et de percer les lésions d’acné.
Comprendre que l’efficacité du traitement, local et/ou général, se manifeste après quelques semaines et qu’il s’agit d’un traitement de longue durée.
Comprendre que le soleil aggrave l’acné, et donc utiliser un écran solaire non comédogène.
Comprendre qu’un traitement bien fait, mais arrêté trop tôt aboutit toujours à une rechute.
Matin et soir, nettoyer la peau sans l’irriter, en utilisant pour la toilette du visage un gel nettoyant ou un pain surgras, plutôt qu’un savon ordinaire.
En cas de rasage mécanique, employer de préférence une mousse à raser adaptée aux peaux à tendance acnéique.