Insuffisance cardiaque
De quoi s’agit-il ?
Notre cœur fonctionne comme une pompe qui aspire le sang des veines et l’injecte dans les artères où il apporte oxygène et carburants aux différents organes. Le débit du cœur s’adapte automatiquement aux besoins. Ainsi, lors d’un effort notre débit cardiaque augmente. Si la pompe est incapable d’assurer un débit adapté aux besoins, on parle d’insuffisance cardiaque.
Quelles en sont les causes ?
Comment la reconnaître ?
Les patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque se plaignent au début de ne pas tolérer les efforts habituellement facilement accomplis : ils s‘essoufflent pour marcher vite ou monter quelques marches, se fatiguent très vite. Leur cœur s’accélère exagérément lors de ces efforts et ils ressentent donc des palpitations. La pompe n’arrive pas à assurer le débit nécessité par un effort même au prix d’une accélération du pouls.
Il arrive souvent que les jambes gonflent : on parle alors d’œdème des membres inférieurs.
Il arrive que des symptômes plus sévères surviennent (parfois d’emblée, comme première manifestation de la maladie) : essoufflement intense au repos, impossibilité de s’allonger et amène à consulter en urgence (on parle d’œdème aigu du poumon).
Quels examens peuvent être nécessaires ?
Les examens que l’on propose aux cardiaques sont destinés à comprendre la cause de leur maladie (ce qui permet d’envisager de prévenir une aggravation) et à en préciser le degré d’évolution (ce qui permet de mieux choisir les traitements).
L’électrocardiogramme et la radiographie du thorax sont indispensables dans un premier temps. L’échographie est un examen indolore et sans danger qui peut être répété aussi souvent que nécessaire et montre des images du cœur en train de fonctionner. D’autres explorations sont parfois indiquées : épreuve d’effort pour juger des capacités du patient, scintigraphies pour mesurer précisément les performances cardiaques et l’irrigation sanguine du cœur lui-même, coronarographie (artériographie des artères du cœur) pour examiner les vaisseaux qui assurent cette irrigation.
Quelle peut être l’évolution ?
Sous traitement continu et avec prise en charge spécialisée, l’insuffisance cardiaque est presque toujours maîtrisée au point de diminuer ou de supprimer les symptômes initiaux. Les formes les plus sévères continuent de s’aggraver soit progressivement soit à la faveur de décompensations plus ou moins brutales, et nécessitent des traitements de plus en plus compliqués. Tout peut donc se voir depuis les formes bénignes dont les patients souffrent peu et mènent une vie stable et normale sous traitement, jusqu’aux formes graves ou évolutives qui obligent à de fréquents séjours à l’hôpital. Il peut arriver que l’on propose aux patients dont le cœur est le plus atteint de le remplacer par une greffe.
Quels traitements vous propose-t-on ?
On sait que le repos, la perte de poids chez les obèses, et une consommation modérée de sel influencent favorablement l’insuffisance cardiaque. On sait aussi qu’une activité physique contrôlée et régulière est bénéfique. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion sont prescrits très largement sauf contre-indication : ils limitent les complications de la maladie et améliorent son pronostic. Les antagonistes des récepteurs AT1 apporteraient les mêmes bénéfices. Les diurétiques sont surtout utiles pour réduire les symptômes de l’insuffisance cardiaque. Les digitaliques peuvent rendre service, surtout à certains patients dont le rythme cardiaque est irrégulier. Les bêta-bloquants enfin sont réservés à l’usage des cardiologues. Il ne faut jamais oublier de traiter la cause de l’insuffisance cardiaque ou de maîtriser toute maladie associée qui compliquerait son évolution (hypertension, diabète, cholestérol).
Les cures thermales peuvent être d’un bon apport.
Que devez-vous faire ?
Le traitement efficace de l’insuffisance cardiaque passe par une bonne collaboration entre le patient et ses médecins : bonne observation des traitements (ne jamais changer une dose ou arrêter un médicament sans avis médical), bon, suivi du régime (n’hésitez pas à demander des explications) sans écarts intempestifs. Les ordonnances que vous recevez sont souvent complexes et comportent de nombreuses spécialités : ne prenez aucun nouveau médicament qu’après avoir signaler à votre prescripteur que vous êtes sous traitement pour insuffisance cardiaque.
Si vous ressentez des symptômes inhabituels, consultez rapidement sans attendre une aggravation. Respectez une hygiène correcte : modérez vos efforts et conservez une activité régulière telle qu’elle vous a été conseillée par votre médecin, modérez votre consommation d’alcool et cessez de fumer. Surtout surveillez votre alimentation et évitez les excès de sel.
En savoir plus ?
Où est le sel ?
Le sel n’est pas toujours reconnaissable. Si sa présence est évidente dans les charcuteries, les fruits de mer ; les biscuits salés ou les fromages (tous, sauf certains fromages frais), il se fait plus discret dans les pâtisseries industrielles, les conserves ou les boissons industrielles, sodas surtout.
Préférez donc les gâteaux faits à la maison, les produits frais et surgelés. Si vous tenez aux boissons gazeuses, modérez votre consommation et sachez que la composition des eaux minérales est très diverses : sachez vérifiez la cuisson sans sel et addition d’une petite pincée après coup permet de conserver un goût salé sans faire trop d’excès.