Jean-Michel Aphatie écarté de RTL après des propos polémiques sur l’Algérie
Le chroniqueur Jean-Michel Aphatie a été mis en retrait par RTL suite à des déclarations controversées sur la colonisation française en Algérie. Comparant les exactions commises pendant cette période aux crimes nazis, ses propos ont suscité une vive émotion. Retour sur une affaire qui soulève des questions sur la liberté d’expression et la mémoire collective.
Des propos qui font polémique
Le 25 février, lors de l’émission RTL Matin, Jean-Michel Aphatie a déclaré : « Chaque année, en France, on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie. Est-ce qu’on en a conscience ? ». Il a ajouté : « Les Nazis se sont comportés comme nous ». Ces mots, prononcés dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, ont provoqué un tollé.
La direction de RTL a réagi en décidant de mettre le journaliste « en retrait de l’antenne ». Un message explicatif a été lu à l’antenne par Thomas Sotto et Amandine Bégot, précisant que la comparaison était jugée « inappropriée » et avait choqué de nombreux auditeurs. Jean-Michel Aphatie, quant à lui, a refusé de s’excuser ou de revenir sur ses propos, affirmant que c’était son droit.
👉Pour rappel, voici la séquence où Jean-Michel Aphatie fait un parallèle entre Oradour-sur-Glane et la colonisation française en Algérie. pic.twitter.com/O6zDw1JsbE
— Observatoire du journalisme (Ojim) (@ojim_france) March 5, 2025
Une réaction jugée « fair-play »
Malgré cette sanction, Jean-Michel Aphatie a salué la manière dont RTL a géré la situation. « Ce n’est pas un texte qui dit que je raconte n’importe quoi, ce n’est pas un texte humiliant pour moi. Dire ’c’est son droit’ me paraît être important, parce que respectueux de mon propos », a-t-il déclaré à Arrêt sur image. Il a également qualifié la méthode de la radio de « plutôt fair-play ».
Le journaliste de 66 ans a souligné que ses propos étaient nuancés et appuyés par des historiens. Il a rappelé que la France n’a jamais officiellement reconnu les massacres commis pendant la colonisation en Algérie, ce qui, selon lui, contribue aux tensions actuelles entre les deux pays. « Si la France présentait des excuses pour 130 ans de massacres, de meurtres, de paupérisation d’un peuple, d’une violence incroyable… 130 ans d’occupation ! », a-t-il insisté.
Un débat qui dépasse l’antenne
Les déclarations de Jean-Michel Aphatie ont relancé un débat plus large sur la mémoire coloniale et la manière dont la France aborde son passé. Bien que ses propos aient été critiqués, ils ont également suscité des réactions positives de la part d’historiens et de défenseurs de la transparence historique. « Beaucoup d’historiens ont pris la parole après, et aucun n’a dit : ’Il raconte n’importe quoi’ », a-t-il souligné.
Jean-Michel Aphatie devrait revenir à l’antenne mercredi prochain, selon ses propres dires. Cette affaire montre cependant à quel point les questions liées à l’histoire coloniale restent sensibles et polarisantes, même dans les médias.