Anthologie du pet : Les 16 questions existentielles
Anthologie du pet ou 16 questions existentielles. Propos recueillis auprès du professeur Edgar Saint Lazare mensuel Pour la Science N° 236.
Les 16 questions existentielles
1. Pourquoi les pets puent-ils ?
L’odeur des flatulences provient de petites quantités de sulfure d’hydrogène et de mercaptans dans le mélange gazeux.
Ces composés contiennent du soufre. Certains composés riches en azote, tels que la skatole ou l’indole participent aussi à l’odeur nauséabonde.
Plus l’alimentation est riche en soufre, plus les quantités de sulfure d’hydrogène et de mercaptans produits pas les bactéries de l’intestin seront abondantes, et plus les pets pueront.
Des aliments tels que le chou-fleur, les oeufs, la viande, sont bien connus pour produire des pets odorants, alors que les haricots produisent des pets abondants, mais généralement inodores ou presque…
2. Pourquoi les pets odorants sont-ils généralement plus chauds et moins bruyants que les pets ordinaires ?
La plupart des flatulences proviennent d’air passé dans l’estomac et sont largement constituées d’azote et de gaz carbonique, l’oxygène ayant été métabolisé bien avant d’atteindre l’anus.
Ces gaz sont inodores, même si, souvent, ils se chargent de quelques autres composés (plus » odorants « ) au passage de l’intestin.
Ils sont émis par l’anus sous forme de bulles assez grosses, à la température du corps. On peut souvent arriver à émettre ces bons gros pets de manière sonore, mais ils sont généralement (mais pas toujours !) respectueux de l’environnement relativement à l’odeur.
Ils ne semblent pas particulièrement chauds à l’émetteur.
Une autre source majeure des flatulences sont les bactéries qui peuplent l’appareil digestif. La fermentation bactérienne et tout le processus de digestion produisent de la chaleur et divers gaz.
Les bulles résultantes sont petites et contiennent un concentré de produits nauséabonds, résultat du métabolisme des bactéries.
Ces émanations sont notoirement chaudes, souvent trop petites pour une bonne sonorité, mais excellentes question puanteur : on les appelle émissions SMM (Silencieuses Mais Mortelles !).
3. Quelle quantité de gaz une personne « normale » produit-elle par jour ?
En moyenne, on produit environ un demi-litre de gaz par jour (mesuré à température et pression ambiante), évacué en moyenne au cours de 14 pets. S’il vous est sans doute difficile de mesurer votre volume de pets quotidien, il est en revanche aisé de tenir le compte du nombre de ces pets.
Vous pouvez, afin de faire progresser la science, noter chaque jour ce que vous mangez, le nombre de vos pets, vous pouvez également établir une échelle de puanteur et tenter d’établir des corrélations entre menu, nombre de pets et degré de puanteur.
Nous compilerons les résultats de chacun et publierons, sur frh, une grande enquête statistique, qui, sans aucun doute, fera du bruit dans le landernau !
4. Combien de temps l’odeur met-elle pour atteindre les narines de son voisin ?
Le pet ne se propage pas à la vitesse du son, sinon il serait senti dès qu’il est entendu. La vitesse de propagation du pet dépend des conditions atmosphériques telles que l’humidité, la température, la vitesse du vent et sa direction, de la masse moléculaire des composants du pet, et bien sûr, de la distance entre l’émetteur et le récepteur.
Les pets sont soumis à une dispersion plus ou moins hémisphérique à partir de l’orifice émetteur, de sorte que l’intensité de l’odeur décroît environ comme le carré de la distance, sauf conditions particulières. Généralement, si le pet n’est pas détecté dans les secondes statistiquement entre 13 et 20 secondes qui suivent son émission, il sera trop dilué pour être perçu et se perdra définitivement dans l’atmosphère, contribuant de manière minime, mais non nulle à l’augmentation de l’effet de serre.
Il existe cependant des circonstances exceptionnelles, notamment si le pet est émis dans un petit espace clos, tels qu’un ascenseur ou une voiture, par exemple. Ces circonstances limitant la possibilité de dispersion du pet, ce dernier peut être perceptible pendant une période longue, jusqu’à ce qu’il finisse par se condenser sur les parois.
5. Est-il vrai que certaines personnes ne pètent jamais ?
Non. En tout cas, pas s’ils sont vivants ! On émet même souvent encore des pets peu de temps après la mort.
6. Est-ce que les femmes pètent autant que les hommes ?
Oui. Cependant, les hommes semblent en tirer plus de gloire que les femmes.
Des études scientifiques ont montré qu’il y a d’assez grandes variations entre les volumes de gaz émis par les individus, mais ces variations de volume ne sont pas corrélées au sexe !
On croit souvent que les femmes pètent moins souvent que les hommes.
Ce n’est pas prouvé, et si c’était vrai, cela indiquerait simplement qu’elles doivent un peu plus se retenir, et que le volume individuel de leurs pets est alors supérieur à celui des hommes.
7. Les pets des hommes puent-ils plus que ceux des femmes ?
Si je me réfère à mon expérience des pets féminins, je répondrai simplement : j’espère que non !
8. Pourquoi les haricots sont-ils si célèbres, en tant que générateurs de pets ?
Les haricots (blancs) contiennent des sucres que nous ne digérons pas. Quand ces sucres arrivent au niveau de l’intestin, les bactéries s’affolent, se font un festin colossal et produisent des quantités de gaz !
D’autres éléments ont le même effet : le maïs, les poivrons, le chou, le lait, le raisin, …
Le chien n’a pas le même métabolisme que nous et chez le chien, des aliments comme la pomme ou le navet provoquent des gaz abondants.
9. A part l’alimentation, qu’est-ce qui peut faire que l’on pète plus que la moyenne ?
Ceux qui ingurgitent beaucoup d’air pètent plus que ceux qui n’avalent que peu d’air.
Cet inconvénient est facile à maîtriser : il suffit de mâcher la bouche fermée.
Les gens anxieux, nerveux, stressés présentent une accélération des mouvements péristaltiques de l’intestin et de ce fait pèteront plus, dans la mesure où les gaz n’ont pas le temps d’être réabsorbés par la paroi intestinale.
Certaines maladies peuvent provoquer un excès de flatulences.
Le transport aérien (cabine pressurisée à 0,8 bars) ou tout autre environnement de basse pression peut provoquer une expansion des gaz intérieurs et donc, au bout du compte, provoquer des flatulences.
10. Un pet ne serait-il pas qu’un rot qui est sorti du mauvais côté ?
Non. Un rot sort de l’estomac et a une composition chimique différente d’un pet.
Les pets contiennent moins de gaz atmosphériques et plus de gaz « bactérien » que les rots.
11. Est-ce dangereux de retenir ses pets ?
Le sujet est controversé. Mais il est clair que pendant des siècles, il a été considéré que retenir ses pets était dangereux.
L’empereur Claude avait même promulgué une loi légalisant le pet lors des banquets, mesure considérée comme de salubrité publique.
On a longtemps considéré que retenir ses gaz pouvait causer un empoisonnement du sang.
Les médecins que j’ai consultés aujourd’hui sont plus rassurants et considèrent qu’il n’y a pas de réel danger à retenir ses pets, dans la mesure où les gaz produits sont » naturels » et font partie de l’environnement physiologique normal.
On peut tout au plus souffrir de douleurs en cas de rétention excessive, dûes à l’augmentation de la pression des gaz intestinaux.
Un médecin a tout de même suggéré la possibilité d’une distension pathologique de l’intestin.
12. Pendant combien de temps est-il possible de ne pas péter ?
Il semble que les pets ne s’échappent involontairement que quand la personne est très relaxée.
Ceci signifie qu’il est tout à fait possible de se retenir pendant toute une journée, mais alors, dès que le sommeil arrive, il est probable que le nombre et le volume des pets sera considérable. Tous ceux qui ont effectué des voyages de nuit (vols de nuit, longs trajets en car, …) le confirmeront !
Donc la réponse est on peut se retenir aussi longtemps que l’on reste éveillé.
13. Pète-t-on pendant son sommeil ?
La réponse est oui et non.
Oui, comme nous venons de le voir, ceux qui se sont retenus pendant la journée évacuent ces excédents de gaz la nuit, mais, non pour les autres. Le risque de laisser passer plus que du gaz est tellement ancré (consciemment ou inconsciemment) dans les esprits que les sphincters restent sous haute surveillance.
Les gaz s’accumulent pendant la nuit et c’est au réveil que le « dégazage » se produit.
14. Que deviennent les gaz quand on se retient ?
Combien de fois avez-vous retenu un pet, qui vous paraissait inapproprié dans la circonstance où vous vous trouviez, avec l’intention de le libérer un peu plus tard et avez constaté qu’il avait en réalité disparu, alors que vous vous sentiez prêt !
J’ai interrogé de nombreux médecins à ce sujet.
Est-ce qu’il fuit en douceur, sans que l’on s’en aperçoive ? Est-il réabsorbé par les tissus, le sang ? Que devient-il ?
La réponse est unanime : il ne s’échappe pas subrepticement, il n’est pas réabsorbé, il migre simplement dans une région de l’intestin plus éloignée de la sortie, et réapparaît plus tard. C’est assez rassurant de penser que ces pets ne sont pas perdus, mais simplement retardés !
15. Comment peut-on cacher un pet ?
Une société américaine, appelée fort judicieusement Fartypants fabrique et commercialise des sous-vêtements destinés à absorber les odeurs. Si on ne possède pas de Fartypants on peut toujours essayer de faire accuser le chien ou le chat, s’il y en a un dans le coin, ou se plaindre, en extérieur, de ce que le vent apporte des odeurs d’une fosse à purin, ou d’une industrie nauséabonde quelconque ; encore faut-il que le lieu s’y prête…
Quant au bruit … dans un groupe assez important, il faut prendre un air dégagé, innocent et jeter un rapide coup d’oeil réprobateur à son voisin.
On peut aussi tousser, ou bouger bruyamment sa chaise. Si on n’est que deux, faire comme si de rien n’était, l’autre pensera avoir mal entendu.
16. Peut-on enflammer un pet ?
La réponse est OUI ! Mais c’est extrêmement dangereux !
Non seulement la flamme peut pénétrer le colon, mais on peut aussi mettre le feu à ses vêtements ou même aux objets alentour. Une étude faite par Fartcloud (dont le site Internet n’est malheureusement plus actif) indiquait qu’un quart des personnes ayant mis le feu à leur pet s’étaient plus ou moins grièvement blessées.
Les pets, selon leur composition chimique, brûlent avec une flamme bleue ou jaune ..