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Pascal Praud et l’affaire des fonds européens : un détournement de 4 millions « pas très grave » ?

La déclaration a fait l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique français. Pascal Praud, figure incontournable de CNews, a relativisé le présumé détournement de 4 millions d’euros de fonds publics européens par le Rassemblement National, estimant que « tout ça n’est pas très grave » et que cela « ne [le] choque pas beaucoup ». Une position qui suscite de vives réactions dans le monde politique et médiatique.

Les faits qui pèsent lourd

L’affaire concerne des soupçons de détournement de fonds européens entre 2004 et 2016. Selon les enquêteurs, le RN aurait employé des assistants parlementaires européens pour des tâches purement nationales, une pratique formellement interdite. Le montant en jeu avoisinerait les 4 millions d’euros – une somme qui pourrait sembler modeste à l’échelle du budget européen, mais qui représente tout de même l’équivalent de 80 ans de SMIC.

Pourtant, sur le plateau de « L’Heure des Pros », Pascal Praud a choisi de minimiser l’affaire : « Quand on voit ce que certains font avec l’argent public… », a-t-il lancé, suggérant implicitement que d’autres partis politiques seraient tout aussi coupables.

Une position qui interroge

Plusieurs éléments rendent cette déclaration particulièrement surprenante :

  • Le montant important en cause (4 millions €)
  • La durée alléguée des faits (12 ans)
  • Le caractère répété des présumées irrégularités
  • Le contexte européen de rigueur budgétaire

Des voix s’élèvent pour questionner ce qui pourrait apparaître comme un deux poids deux mesures médiatique. « Personne n’imagine un instant que M. Praud aurait eu la même réaction si l’affaire concernait un autre parti politique », a réagi sur Twitter un professeur de droit public.

Le contrepoint des défenseurs

Certains soutiennent cependant que la position de Praud reflète une certaine lassitude de l’opinion publique face aux affaires politiques. « Les Français sont habitués à ce genre de révélations », explique un sociologue des médias. « Il y a une forme de banalisation de ces pratiques, ce qui est en soi très problématique. »

D’autres soulignent que l’affaire est complexe et que les preuves formelles manquent encore. « Tant qu’il n’y a pas de condamnation définitive, on ne peut parler que de présomptions », rappelle un avocat spécialisé en droit européen.

Un débat qui dépasse le simple fait divers

Au-delà de l’affaire spécifique, cette déclaration pose des questions plus larges sur :

  • Le traitement médiatique des affaires politiques
  • Les standards éthiques attendus des responsables publics
  • La perception de l’argent public dans l’opinion
  • Le rôle des médias dans la lutte contre la corruption

Alors que la défiance envers les institutions atteint des niveaux records en France, ce type de déclaration risque d’alimenter encore le sentiment que certaines irrégularités seraient tolérées en fonction de l’appartenance politique.

Sources :

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