Jardin et potager

Travail du sol de votre jardin et outillage

Le travail du sol répond à différents buts qu’il n’est pas inutile d’ana- lyser en détail :

  1. Une des raisons essentielles des travaux est la lutte contre les mauvaises herbes envahissantes. Nous avons étudié cette question précédemment.
  2. Le retournement du sol permet l’enfouissement des engrais, et notamment des matières organiques. En effet, les engrais minéraux solubles pourraient à la rigueur être répandus en surface, mais il est nécessaire que les terreaux et fumiers soient enterrés si l’on veut, d’une part empêcher les pertes d’ammoniaque, d’autre part leur per- mettre d’augmenter la porosité du sol.
  3. Une raison d’être des travaux est en effet d’augmenter la porosité du sol, de remédier à un tassement excessif. Un sol trop compact manque de fertilité, parce que les racines n’y progressent pas suffisamment vite, surtout en ce qui concerne les fleurs et légumes annuels dont la durée de végétation est courte. Cet inconvénient est moins grave pour les arbustes et les arbres ornementaux ou fruitiers.
    D’autre part, un sol ameubli par les travaux retient davantage d’eau qu’un sol tassé, et ceci est très important.
  4. Dans un sol naturellement très meuble, par exemple riche en sable et en humus, l’utilité du travail en profondeur peut être moindre, mais il reste indispensable d’émietter la surface afin d’empêcher une évaporation excessive, et une levée rapide des mauvaises herbes.
    On obtient cependant le même résultat après couverture de tourbe, paille, ou autres matériaux isolants.
  5. Le travail du sol remédie aussi au manque d’homogénéité qui se produit après certaines cultures. Par exemple, à l’emplacement où se trouvait un pied de chou ou autre légume vorace, la terre est plus appauvrie que sur l’ensemble du terrain.
    Elle peut aussi être plus ou moins atteinte par des toxines ou des microorganismes nuisibles. Le bêchage produit le mélange de toutes les parties.
  6. Il y a souvent aussi avantage à exposer au froid et aux intempéries de nouvelles fractions du sol. Le froid a une action améliorante en réduisant les agrégats et même les pierres calcaires.
  7. Le travail du sol occasionne une gêne notable non seulement à certaines mauvaises herbes, mais aussi aux larves d’insectes vivant dans le sol, ainsi qu’aux œufs et chrysalides hivernantes. Beaucoup sont détruites à la suite du retournement. D’autres sont capturées par les oiseaux.

 

On voit ainsi que le travail du sol a de nombreuses raisons d’être (on pourrait encore en trouver d’autres). Aussi, la plupart des essais de culture sans travail du sol se sont-ils soldés par des échecs, sauf cas très particuliers.

On a pu laisser certains vergers et des vignobles en terre non travaillée, l’herbe étant fauchée périodiquement mais ceci ne peut réussir que si la terre est très riche, le climat exceptionnellement pluvieux, et la flore exempte de plantes envahissantes, telles que : chardons, liserons, etc… Dans la plupart des cas, les vergers doivent être maintenus sans herbe.

Les labours

Ce terme ne désigne pas seulement le travail à la charrue, mais aussi tous travaux de retournement à profondeur normale.
Dans les jardins, on les exécute généralement à la bêche.

La bèche de Senlis est le modèle simple avec douille pour l’emmanchure. On la remplace de plus en plus par la bêche de Paris, présentant un prolon- gement qui enserre le manche et accroît sa solidité.

Lorsque la terre est collante, ou encore caillouteuse, ou lorsqu’il s’agit de bêcher près des arbres fruitiers en évitant de couper leurs racines, on remplace ia bêche par la fourche à bêcher, à 4 dents. D’ailleurs, cette fourche n’est contre-indiquée que dans les terrains très meubles. Elle doit être de bonne qualité, et il faut la manier avec précaution afin de ne pas tordre une dent si elle se prend dans une racine ou une pierre.
On effectue parfois des labours superficiels ou en billons à l’aide d’une houe, outil que l’on manie en frappant comme une pioche. La qualité du travail est moins bonne, mais suffit par exemple pour un défrichement rapide.

De nombreux inventeurs ont cherché à remplacer la bêche par un outil plus compliqué, mais effectuant le travail sans peine. Ainsi sont nés divers instruments avec mancheron pour les deux mains, ou à retournement automatique.
Malheureusement, ces appareils manquent de souplesse, et ils ne travaillent que dans des conditions faciles, pas toujours réalisables au jardin.

Il semble que la solution d’avenir soit dans la motorisation. Il existe déjà d’excellents. motoculteurs, malheureusement trop coûteux pour le jardin familial, mais de grands progrès semblent possibles dans cette voie.

Défoncement

Il s’agit d’un labour de profondeur exceptionnelle, permettant d’effectuer l’ameublissement et au besoin l’épierrage du sous-sol. On le pratique avant création d’une pépinière ou d’un verger.
Si la terre profonde est médiocre, il faut éviter de l’amener en surface. Dans ce but, on effectue le travail en deux temps. Après avoir ouvert une jauge suffisante, on peut par exemple retourner sur place la terre du sous-sol. Sur cette terre remuée, on rejette ensuite la terre superficielle de la tranche de terrain qui suit. Bien entendu, on peut imaginer des méthodes de défoncement plus compliquées encore.

Piochage

La pioche permet d’arracher et de diviser la terre dure, que l’on peut ensuite enlever avec la pelle à ramasser. Elle sert pour les défoncements, le creusement de tranchées, l’arrachage d’arbres. Son poids varie de 2 à 4 kilogrammes. Elle comporte un côté coupant et une pointe. Le piémontoir est une pioche dont la pointe est remplacée par un coupant analogue à une hache et utilisable pour couper les racines.

Hersage et Griffage

Ces expressions désignent l’ameublissement superficiel à l’aide d’une herse, ou d’une fourche à dents recourbées appelée griffe ou croc. Ce travail, exécuté après un labour, détruit les mottes, achève le nivellement, et prépare le travail au râteau qui assure la finition.
Lorsque la terre tend à former des mottes très dures et difficiles à détruire, on a sou- vent avantage à laisser la terre sécher quelques jours. Il suffit ensuite d’une légère pluie ou d’un arrosage pour provoquer le foisonnement ou fissuration spontanée des mottes, ce qui facilite beaucoup le griffage.

Ratissage

Le râteau en acier permet d’achever le nivellement et l’affinage de la terre superficielle, avant les semis. S’il reste des mottes dures, les ramener dans les sentiers où le piétinement les réduira.
Il existe des râteaux spéciaux à dents flexibles très commodes pour le ramassage des feuilles, l’enlèvement des herbes coupées sur les pelouses, le nettoyage des allées.

Plombage

Après avoir semé et enterré les graines au râteau, on tasse légère- ment la surface, afin d’assurer une meilleure montée de l’humidité jusqu’aux graines c’est le plombage exécuté avec une batte en bois que le jardinier fabrique souvent lui-même.

Binage

Cette opération consiste à gratter superficiellement le sol, afin de l’ameublir, et de couper les racines des herbes. La binette doit posséder un bon tranchant, sinon son maniement devient pénible. On peut l’aviver avec une lime ou à la meule.
La ratissoire est une binette à pousser convenant pour les petits désherbages en terre meuble.

Sarclage

Il existe aujourd’hui une grande variété d’outils pour détruire l’herbe. Consulter les catalogues.

serclage
Outre les outils à main, on utilise aussi la houe à bras, sorte de brouette portant des outils coupants. C’est un appareil commode et que nous recommandons.

Conseils pratiques

Avant de bêcher un carré, ouvrez un bon fossé ou jauge qui facilitera beaucoup le travail. La terre de la jauge sera chargée sur une brouette et portée à l’autre extrémité du terrain, où elle servira à fermer la jauge.

  • Les labours d’automne seront pratiqués à grosses fourchées, sans trop chercher à niveler. On gagne ainsi du temps, tout en facilitant l’action utile du froid. -Au printemps, on bêchera par petites fourchées en s’efforçant de bien diviser et niveler la terre en vue des prochains ensemencements.
    En bêchant, prenez la peine de retirer cailloux, tiges de chiendent, vers blancs. Vous vous en trouverez bien.
  • Le manche d’un croc doit être long: on parvient ainsi à herser tout un carré sans y poser le pied.
  • En maniant le râteau, ayez la notion de l’horizontale. Un peu plus de terre ici, un peu moins là, et vous obtiendrez une belle surface plane,
  • Sur le manche de votre râteau, faites des crans qui vous permettront de prendre vos mesures sans utiliser un mètre, pour l’établissement de vos planches.
  • Entretenez la coupe de vos outils, nettoyez-les et graissez-les après usage afin qu’ils restent lisses. Ainsi vous fatiguerez moins. Même si votre jardin est purement ornemental, réservez un coin éloigné, abrité par des arbustes, et si possible ombragé, afin d’y établir un dépôt de matériaux, tels que sable, terreau, ainsi que le tas de compost.

Conservez vos engrais complets dans un endroit bien sec. Vous éviterez ainsi la prise en masse, qui ne détruit pas le pouvoir fertilisant, mais gêne beaucoup l’épandage. La terre varie peu sur l’étendue d’un jardin. Une seule analyse suffit généralement. L’analyse n’est pas une opération de magie. Donnez au chimiste toutes indications utiles. Dites clairement ce que vous désirez savoir.
Si vous désirez poser des questions sans rapport avec l’analyse, adressez-les sur feuillet séparé, afin que nos services horticoles puissent y répondre. Si vous projetez l’achat d’un terrain, ou l’exécution d’une plantation, demandez l’analyse avant, et non après !

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