Les ennemis des plantes cultivées
Conseils pour leur destruction
La lutte contre les parasites des plantes prend chaque jour une importance plus grande. Les parasites sont mieux connus. Les procédés de destruction se sont multipliés. Il en est résulté partout une augmentation des rendements. Chacun s’est habitué à trouver normal de ne pas avoir de ver à extraire avant de croquer une pomme, et personne, aujourd’hui, n’admettrait de voir fleurir les rosiers une année sur trois à cause du blanc ou des pucerons…
C’est dire que tout jardinier qui se respecte doit connaître à fond les procédés de lutte contre les parasites. La lutte contre les ennemis des plantes fait d’ailleurs l’objet d’un cours spécial dans les écoles d’agriculture et d’horticulture.
En règle générale, combattre un ennemi inconnu est une chose très difficile, sinon impossible. La première chose à faire en présence d’une plante parasitée est par conséquent d’identifier le parasite.
Détermination des parasites
Lorsqu’une plante quelconque ne végète pas d’une façon normale, il faut toujours chercher à en connaître la cause. On peut alors y porter remède, ou tout au moins en tirer une leçon utile pour l’avenir.
Le développement insuffisant d’une plante, ou bien encore le manque de production en fleurs ou en fruits peuvent être dus à des conditions culturales défavorables.
La plante peut se trouver dans un terrain qui ne lui convient pas, parce que trop humide, trop calcaire, ou pas assez fumé. La plante peut souffrir du manque d’eau, de lumière, de chaleur, etc…
Mais, dans la pratique, ce sont les parasites qui, le plus souvent, occasionnent le dépérissement et la mort des plantes
Les ennemis des plantes sont fort nombreux, mais la plus grande partie d’entre eux appartiennent soit à la classe des insectes, soit à celle des champignons ou cryptogames.
Les remèdes à employer sont, par conséquent, soit des insecticides, soit des anticrypto-gamiques ou fongicides. On trouvera dans ce livre, après chaque culture, un tableau de détermination pour les principaux ennemis, ainsi que les remèdes à appliquer. Il est néanmoins indispensable qu’un jardinier averti sache reconnaître, après un rapide examen, s’il a affaire à un insecte ou à un cryptogame, afin d’orienter ses recherches et ses traitements en conséquence.
Les insectes
Lorsque, en présence d’une plante attaquée, on présume qu’il s’agit d’insectes, la première chose à faire est de chercher à voir le coupable, qui peut se trouver soit sous forme de larve ou chenille, soit sous forme d’insecte parfait. La détermination des insectes, d’après leurs dégâts, n’est en effet possible que pour des personnes très expérimentées.
Lorsque l’insecte est gros et vif sur les parties aériennes de la plante, il est généralement facile d’en trouver au moins un exemplaire auprès des parties dévorées : c’est le cas des Chenilles, Hannetons, Chrysomèles, etc…
Toutefois, certains insectes, comme les Otiorrhynques, font leurs dégâts la nuit et se cachent le jour. Une inspection des plantes malades à la lanterne est alors à envisager. On peut aussi utiliser les bandes fixe-insectes.
D’autres insectes, comme les coupe-bourgeons, ne font sur les plantes qu’un court séjour pour y déposer leurs oeufs. Il faut alors s’armer de patience pour capturer le spécimen nécessaire à la détermination. Certains insectes s’attaquent aux racines: soulever avec une bêche la motte d’une plante récemment flétrie et y rechercher les Vers blancs, Vers gris, larves de Taupin, Courtilières, etc…
Quelques insectes, comme les Pyrales, les Cigariers, etc…, enroulent les feuilles et s’abritent dans leurs replis. Beaucoup d’insectes sont très petits et vivent en colonies nombreuses. C’est le cas des Pucerons, des Tigres, etc…
Quelques insectes sont difficiles à dépister, en raison de leur immobilité et de l’enduit protecteur qui les recouvre. A ce groupe appartiennent les Cochenilles (Kermès), recouvertes d’une carapace et fixées sur l’écorce des arbres, les feuilles et les tiges des plantes.
Le Puceron lanigère du Pommier vit en colonies recouvertes d’une laine blanche que l’on attribue parfois à une maladie cryptogamique. Enfin, nous attirons l’attention des arboriculteurs sur toute une catégorie d’insectes qui vivent entre l’écorce et le bois des arbres fruitiers (Agriles, Scolytes).
Ils provoquent souvent la mort des arbres sans cause extérieure visible. Ou bien encore il se produit sur l’écorce de fortes crevasses qui ne deviennent visibles que longtemps après la mort de l’insecte et que l’on attribue à tort à la Tavelure.
Les noms des insectes
Tout ce que nous avons dit précédemment au sujet des noms de plantes est valable pour les insectes. Ces derniers sont également classés par genres, familles, ordres. On les désigne par des noms français et des noms latins.
Par exemple, la vulgaire Chenille du Chou est la larve de la Piéride du Chou dont le nom latin est Pieris Brassicae appartenant à la classe des LÉPIDOPTERES ou PAPILLONS.
Le Ver fil de fer, si nuisible dans certains jardins, est la larve du Taupin des Moissons, nom latin: Agriotes lineatus, classification: COLÉ- OPTERES.
Cette avalanche de noms ne va pas sans provoquer une certaine gêne dans notre corporation, d’autant plus que les jardiniers, qui savent nommer les herbes les plus modestes, connaissent souvent assez mal les noms des insectes.
Pour le praticien, l’insecte est étroitement associé aux plantes sur lesquelles il commet des dégâts. C’est la raison qui nous incite à éviter ici un long exposé d’entomologie, et par contre à faire suivre chaque description de légume, arbre, ou fleur de l’énoncé des parasites les plus fréquents, avec indication des remèdes à appliquer, et dessins représentant l’aspect des plantes attaquées.
Insectes les plus répandus
ALTISES OU PUCES DE TERRE : Ces petits insectes sauteurs transforment en dentelle les feuilles des Choux, Navets, Radis, surtout par temps sec. La larve vit dans le sol et n’est pas nuisible. Lutter par poudrages et pulvérisations à base de DDT ou de Lindane. Arroser souvent afin d’accélérer la végétation.
ANTHONOMES : Ce sont de petits Coléoptères dont les larves sont nuisibles aux arbres fruitiers: l’A. du Poirier creuse les boutons à fleurs en hiver. L’A. du Pommier fait sécher les fleurs au printemps, les transformant en « clou de Girofle ».
Traiter au DDT ou au Lindane, vers le 15 septembre pour les Poiriers, et lorsque es bourgeons éclatent, avant floraison, pour les Pommiers.
APHIS : Nom latin des Pucerons.
ASPIDIOTUS : Genre de Cochenille. Voir ce mot. BOMBYX. Papillons de nuit dont les Chenilles sont nuisibles. Voir Chenilles.
BRUCHES ET CALANDRES : On désigne ainsi de petits Charançons qui creusent des trous dans les Haricots, Fèves, grains de Blé, etc…
Traiter les grains atteints au Charançol.
CARPOCAPSE OU VER DES FRUITS : Il s’agit d’un petit papillon qui pond sur les fruits ou les feuilles. La jeune larve circule quelque temps, puis pénètre dans un fruit. Il y a plusieurs générations dans le courant de l’été.
La lutte consiste surtout à pulvériser des Arséniates ou d’autres insecticides, afin de tuer les jeunes larves se déplaçant. Voir aussi : cultures fruitières.
CÉCIDOMYES : On désigne ainsi de minuscules Mouches dont les piqûres occasionnent divers dégâts, tels que: Choux borgnes, Poires calebassées, etc…
CHARANÇONS : Petits insectes Coléoptères dont la tête est prolongée par une sorte de trompe. Il en existe un très grand nombre d’espèces, dont quelques-unes, très nuisibles, sont dénommées Coupe-bourgeons, Lisettes, Rhynchites, Cigariers, Otiorrhynques, Calandres, etc…
On peut les tuer à l’aide d’insecticides, mais leur présence n’est pas toujours facile à repérer en temps voulu. CHEIMATOBIE OU CHENILLE ARPENTEUSE
CHENILLES : Elles constituent les larves des Papillons. Sur les légumes et les fleurs, on les détruit par pulvérisations à base de Nicotine ou de Lindane (Elgécide).
Sur les arbres fruitiers, on peut opérer de même ou utiliser les Arséniates. Le traitement d’hiver des arbres détruit de nombreux ceufs de Chenilles.
Les Cheimatobies, dont le papillon femelle grimpe aux arbres sans voler, son: capturées par des bandes fixe-insectes posées en octobre.
Les Chenilles fileuses vivent en groupe dans des toiles. Telles sont l’Hyponomeute sur les Pommiers, la Lyda sur Poirier. Il est difficile d’atteindre ces chenilles, mais le traitement d’hiver est un excellent préventif de l’Hyponomeute, dont il détruit les pontes.
CHRYSOMÈLES. Genre de Coléoptère de forme bombée, dont un exemple bien connu est le Doryphore. Autres espèces parti- culières aux Lis, à l’Oseille, au Peuplier, etc… Destruction facile avec DDT ou Lindane (poudre Dédétol et Elgécide).
COCHENILLES : Importante famille d’insectes comptant de nombreux ennemis des plantes cultivées. Les Cochenilles passent une grande partie de leur vie fixées et immobiles, d’où le nom de « Poux Collants ». Elles sont recouvertes, les unes de laine blanche, les autres d’un bouclier brun. Les Kermès sont des Cochenilles très nuisibles, se fixant sur les branches des arbres fruitiers. Leur amoncellement forme parfois un revêtement continu. Les branches atteintes se fendillent et se dessèchent. On les combat par traitement d’hiver à l’Elgetiver. Les Cochenilles sur feuillage sont combattues avec les insecticides. habituels, notamment au Lindane (Elgécide).
COCHYLIS ET EUDÉMIS : consacré à la Vigne, vers des grappes.
COSSUS GATE BOIS ET ZEUZÈRE : Les adultes sont des papillons de nuit. Leurs larves pouvant devenir très grosses, creusent une galerie dans le tronc des arbres en éjectant de la sciure. Larve du Cossus rouge-brun. Celle de Zeuzère jaune avec points noirs. Préventif traitement d’hiver. Curatif extraire la larve avec un fil de fer et panser au mastic.
COUPE-BOURGEONS
COURTILIÈRE ou Taupe-Grillon : Gros insecte à vie souter- raine, brun, très nuisible en coupant les racines et bouleversant les semis. Destruction par appât empoisonné spécial « Agrilol ».
CRIOCÈRES
DIASPIS : Genre de Cochenille. Voir plus haut. DORYPHORE. Voir l’article: Pomme de terre.
FOURMIS : Pour détruire les fourmilières, ou empêcher les Fourmis de pénétrer dans les maisons, on utilise la poudre spéciale Elgéforme
Il est parfois utile d’empêcher les Fourmis de monter sur les arbres où ils propagent les Pucerons installer des bandes fixe-insectes ou effectuer des traitements insecticides.
GUÊPES ET FRELONS : Selon les espèces, les nids sont ins- tallés sur les arbres, sous divers abris, ou en terre. Ils ne durent qu’un été, puis sont abandonnés. Il en est de même chez les grosses guêpes appelées Frelons. Lorsque le nid est accessible, on peut le brûler la nuit avec une torche. Sinon, préparer un appât empoisonné, avec des fruits écrasés, du sucre, et 3 % de poudre au DDT.
HANNETONS : La larve du Hanneton est le «Ver blanc». Elle vit trois ans dans le sol avant de se transformer en insecte parfait. Les vols de Hannetons sont abondants une année sur trois.
On lutte contre les Hannetons adultes par ramassage, après secouage des arbres le matin, ou encore en poudrant et pulvérisant avec les produits à base de Lindane (poudre Dédétol-Elgécide).
Les larves, très nuisibles aux plantes dont elles rongent les racines, sont détruites par enfouissement de Sulgine perchlorée dans le sol.
KERMÈS, LECANIUM
MINEUSES DES FEUILLES : Sur Poirier, Oseille et d’autres plantes, on observe parfois sur les feuilles une grande tache. A cet endroit, une Chenille vit entre les deux épidermes.
Malgré leur protection, ces Chenilles sont assez sensibles aux insecticides.
MOUCHES DIVERSES : Il existe un grand nombre de Mouches, ressemblant à la Mouche domestique, dont les larves ou asticots. attaquent diverses plantes. Telles sont la Mouche de l’Oignon, la Mouche des Radis, la Mouche des Cerises, la Mouche des fruits. Voir les articles consacrés aux cultures correspondantes.
NOCTUELLES : Ce sont des Papillons de nuit dont les larves sont les Vers gris des jardiniers. Ces Chenilles vivent dans le sol, ou sortent seulement la nuit. Enfouir de la Sulgine, ou pulvériser des insecticides.
PERCE-OREILLES OU FORFICULE : Cet insecte bien connu est inoffensif pour l’homme, mais nuisible en attaquant les jeunes pousses sortant de terre. Poudrer plusieurs fois les plantes attaquées avec « Dédétol » ou « Insecthione ».
PSYLLE : Sorte de Puceron ailé.
PUCERONS : Ces petits insectes, vivant en colonies serrées au sommet des pousses, doivent être combattus énergiquement.
Sur fleurs et légumes, ón utilisera les insecticides habituels à base de DDT ou Lindane. Sur arbres fruitiers, on utilisera les mêmes produits, ou bien encore une spécialité à base de Parathion. Le traitement d’hiver détruit les œufs de certains Pucerons.
Dans les serres, on utilise de préférence l’insecticide à la Nicotine, ou on brûle des Cônes fumigènes.
PULVINARIA : Sorte de grosse Cochenille à bouclier, fréquente sur la Vigne et divers arbustes. Traitement d’hiver.
PUNAISES. Diverses Punaises sont nuisibles aux plantes, notamment la Punaise du Chou. Effectuer des poudrages ou pulvérisations à base de Lindane.
SCOLYTES : Il s’agit des larves d’un Coléoptère qui creusent des galeries entre le bois et l’écorce des arbres. Il en résulte l’aspect caractéristique représenté par la figure 00. Ils attaquent surtout les arbres affaiblis, retirant tout espoir de les sauver.
Les Xylébores sont analogues,, mais les galeries pénètrent plus profondément. Les Bostriches attaquent les Sapins et autres Conifères.
La lutte consiste en traitements d’hiver préventifs. Les arbres morts, contenant de nombreux insectes, doivent être brûlés immédiatement, ou bien traités énergiquement avec un insecticide après écorçage.
TAUPIN : La larve de ce Coléoptère est le Ver fil de fer, dur, allongé, de couleur jaune, très nuisible en attaquant les racines. L’adulte saute quand on le retourne sur le dos. Détruire les larves dans le sol avec de la Sulgine Perchlorée. Auprès des plantes à protéger, disposer des Pommes de terre coupées en deux, et retirer chaque jour les larves qui s’y attachent.
TENTHREDES OU MOUCHES A SCIE : L’adulte rarement observable ressemble à une Abeille. Les larves se comportent comme des Chenilles. La Tenthrède limace ressemble à une petite loche noire vivant sous les feuilles de Poiriers. Poudrer avec une spécialité insecticide.
TIGRE : Petit insecte dont les piqûres amènent la décoloration des feuilles sur les arbres fruitiers en espalier, les Rhododendrons, etc. pulvériser une spécialité à base de Lindane (Elgécide). Combattre la sécheresse par des arrosages, en mouillant bien les feuilles.
THRIPS : Petits insectes allongés, à peine visibles à l’œil nu. Leurs piqûres répétées amènent la décoloration et le dessèchement des feuilles ou fleurs, notamment chez les Glaïeuls, les Oignons, etc… Intensifier les arrosages. Pulvériser ou poudrer avec une spécialité à base de Parathion (Insecthione).
TIPULE : L’adulte est une sorte de gros moustique parfaitement inoffensif. La larve à peau épaisse appelée Ver à jaquette de cuir est nuisible dans certains jardins et dans les gazons. Mêmes observations que pour le Taupin.
TORDEUSES : On donne ce nom à diverses petites Chenilles qui se tortillent énergiquement lorsqu’on les tourmente. Mêmes traitements que pour les Chenilles. Le Carpocapse appartient aussi à ce groupe, ainsi que la Tordeuse orientale du Pêcher dont la larve. creuse l’intérieur des jeunes pousses.
VERS : Les jardiniers abusent de ce terme qui, scientifiquement, ne devrait désigner que les Nématodes ou Anguillules (voir plus loin). En fait, on désigne ainsi toutes sortes de larves: Vers gris: Noctuelle: Ver fil de fer: Taupin: Ver blanc: Hanneton; Ver jaquette de cuir: Tipule; Ver du Poireau (Acrolepia).
On désigne aussi sous ce nom les larves d’un grand nombre de Mouches: Ver des Cerises, Ver des Radis, etc… Voir les articles con- cernant ces espèces.
VERREAU : Chenille de la Cheimatobie.
ZEUZÈRE : Voir ci-dessus: Cossus.
Nous allons cependant donner ci-dessous une liste assez brève réunissant par ordre alphabétique les noms d’insectes revenant continuellement dans la littérature horticole. Ce sera l’occasion de préciser certains points, et de donner quelques exemples de traitements.
Les Insecticides
Les insectes s’attaquent aux plantes de bien des façons et les moyens de lutte varient en conséquence. Nous allons examiner les principaux cas pouvant se présenter.
Insecticides dits de contact
Il existe toute une catégorie d’insectes vivant sur les parties aériennes des plantes que l’on peut détruire en les mouillant au pulvérisateur, avec une solution d’un insecticide appelé pour cette raison insecticide par mouillage ou insecticide de contact.
Les insecticides de contact, s’ils sont de bonne qualité et judicieusement utilisés, tuent tous les insectes mouillés par la solution.
Toutefois, les divers insectes sont plus ou moins faciles à détruire, et il a fallu établir plusieurs formules adaptées à des cas particuliers. Il se trouve en effet que beaucoup d’insectes sont extrêmement difficiles à mouiller, du fait de l’enduit cireux qui les recouvre. Certains, comme les kermès, sont même protégés par une véritable carapace.
D’autres, comme le puceron lanigère, s’enveloppent d’un duvet également cireux et très difficilement pénétrable. Les recherches poursuivies dans nos laboratoires ont permis de mettre au point des insecticides capables de mouiller les insectes les mieux protégés.
Ce pouvoir de pénétration leur est conféré, soit par l’addition de produits abaissant la tension superficielle de l’eau, soit par l’emploi de certaines huiles ou essences émulsionnées. Une expérience simple permet de se faire une idée du pouvoir mouillant d’une solution insecticide il suffit de prendre une jeune feuille de chou ou de poireau bien lisse. Trempée dans l’eau, cette feuille en ressort parfaitement sèche. La substance pruineuse qui la recouvre en a empêché le mouillage. Trempée dans une solution d’insecticide elle se mouille complètement.
Le même phénomène se produit au contact d’un insecte recouvert de cire. Le toxique peut alors agir utilement.
Malheureusement, il se trouve que les insecticides, doués du plus fort pouvoir de pénétration, sont également ceux qui sont le plus susceptibles de détériorer le feuillage. des plantes en y produisant des brûlures: il ne faut les utiliser qu’à bon escient.
Les principaux insecticides de contact sont actuellement les suivants :
Les insecticides à la nicotine
C’est une vieille formule qui a fait ses preuves, et qui permet de détruire les pucerons sur haricots et autres produits comestibles, quelques jours avant récolte, sans risque pour le consommateur.
Les huiles émulsionnées additionnées ou non de produits toxiques
A effet plus prolongé contre les chenilles, kermès, puceron lanigère. Ces produits peuvent provoquer des brûlures de feuillage, surtout sur végétaux ayant déjà subi des traitements. On les utilisera sur les plantes à feuilles dures (fusains, choux, etc…) ou sur des arbres fruitiers ayant terminé la formation de leurs feuilles, et n’ayant pas subi de traitement au soufre ou aux arséniates.
Les insecticides à base de DDT ou de Lindane
Il en existe des formules pour application, soit en pulvérisation, soit en poudrage. Ces produits qui offrent une bonne sécurité d’emploi s’utilisent de plus en plus dans les jardins.
Les produits à base d’esters phosphoriques ou Parathion, et les produits dits systémiques.
Ces produits sont efficaces mais très toxiques pour l’homme et les animaux domestiques. On se conformera strictement aux indications portées sur les emballages, notamment les époques d’application et les mesures d’hygiène. Ils sont générale- ment bien supportés par les plantes et donnent d’excellents résultats entre les mains des professionnels.
Les produits pour le traitement d’hiver des arbres
Ils sont d’excellents insecticides et tuent même les œufs d’insectes, les cochenilles, etc… Ils doivent être employés en hiver car ils ne sont pas supportés par les feuilles, sauf celles très dures des fusains.
Les insecticides par ingestion.
Ils sont ainsi appelés parce qu’ils agissent en empoisonnant l’insecte qui a mangé les feuilles préalablement enduites du produit.
Les insecticides par ingestion sont en général meilleur marché que les insecticides de contact.
Ils persistent très longtemps sur les feuilles, et de ce fait, il ne faut les utiliser sur les fruits ou légumes que dans certains cas, et longtemps avant l’époque de la récolte.
Les principaux insecticides d’ingestion sont à l’heure actuelle :
Les produits à base d’arsenic ou arséniates
Principalement utilisés contre le doryphore de la pomme de terre et contre le ver des fruits (sous forme de bouillie cupro-arsenicale). Ces produits assurent une protection de longue durée : un mois et plus.
Les produits à base de roténone
Ils sont en même temps des insecticides de contact mais agissent moins longtemps. A cette catégorie, peuvent se rattacher divers types d’appâts empoisonnés utilisés contre les courtilières ou d’autres ennemis. Il est très important de remarquer que les insecticides d’ingestion sont inactifs par contact.
Une chenille, par exemple, peut très bien être trempée dans une bouillie arsenicale, sans en être incommodée. Cela tient à ce que l’arséniate est à l’état de précipité et qu’il doit préalablement être solubilisé par les acides du tube digestif des insectes.
D’autre part, ces bouillies ne contiennent pas de mouillant. Elles sont seulement adhérentes, c’est-à-dire capables de rester fixées très longtemps sur le feuillage.
Tout cela explique pourquoi certains insecticides d’ingestion sont inactifs sur les pucerons et autres insectes qui piquent les feuilles pour sucer la sève, mais ne mangent pas les tissus superficiels.
Les insecticides par ingestion (on pourrait dire par indigestion !) doivent donc être utilisés exclusivement contre les insectes mâcheurs, tels que chenilles, carpocapse, criocères, altises, doryphore, cochylis, pyrale, etc….
Les insecticides par asphyxie.
Ils ne sont guère pratiqués en plein air. Il faudrait pouvoir enfermer la plante sous une tente hermétique. C’est le procédé du clochage utilisé en Algérie sur les orangers. Par contre, ces insecticides rendent de grands services dans certains cas:
- Les fumigènes à brûler dans les serres, châssis, celliers, appartements. La fumée qui s’en dégage agit sur tous les insectes, tels que pucerons, cochenilles, etc… Emploi très pratique .
- Les fumigeant pour semences. Liquides volatiles non inflammables destinés à la désinfection des graines qui doivent rester en vase clos pendant quarante-huit heures, au contact des vapeurs.
Ils sont recommandés pour la destruction des bruches des haricots et pour la destruction des charançons dans les silos à blé.
Les grains traités sont consommables après ventilation. - Les pastilles insecticides pour appartement .
- Certains produits pouvant être introduits dans le sol .
Les produits répulsifs ou insectifuges.
On utilise divers produits, seuls, ou en mélange avec certains engrais, pour éloigner les ennemis des plantes. Ce procédé a été utilisé contre les fourmis, les mulots, les lapins, etc…
Les pièges
A ce type appartient l’Adhésite qui sert à envelopper le tronc des arbres de bandes gluantes infranchissables par les insectes qui s’y engluent.
L’Adhésite est efficace contre tous les insectes qui grimpent sur les arbres, sans voler, notamment la Cheimatobie, diverses chenilles, les fourmis (agents de propagation des pucerons), les otiorhynques (charançons qui mangent les feuilles des arbres et arbustes).