Jardin et potager

Comprendre la composition chimique du sol de votre jardin

Il s’agir dans cet article de reconnaitre les substances utiles à la nutrition des plantes existant ou devant exister dans le sol afin de bénéficier d’un jardin avec un sol riche.

La chaux

Précédemment étudiée au point de vue de la consistance et de la réaction des terres, la chaux doit être surtout considérée comme un amendement.

Au point de vue strictement alimentaire, il convient de remarquer qu’il faut extrêmement peu de chaux, à tel point que certaines terres acides en contiennent tout de même suffisamment, pour la nutrition des bruyères, par exemple.

Le manque de chaux peut rendre les plantes sensibles à certaines maladies, par exemple les choux à la hernie, les cerisiers et abricotiers, à la moniliose. Par contre, un excès de chaux favorise d’autres maladies, par exemple la maladie noire de la pomme de terre.

L’azote

Cet élément joue un rôle important dans la formation des substances vivantes. Il entre dans la constitution des albumines, c’est-à-dire de la substance fondamentale des cellules.

Comprendre la composition chimique du sol de votre jardin

L’azote existe dans le sol sous trois formes différentes :

Azote organique, c’est-à-dire en combinaison complexe dans l’humus. Cet humus est formé :
Par l’accumulation des débris végétaux, animaux et bactériens; Par les apports de fumiers, corne, sang et autres engrais organiques.

Azote de l’ammoniaque. L’ammoniaque est une base forte existant dans le sol sous forme de sels. L’azote ammoniacal du sol provient : De la décomposition de l’humus par les bactéries;
De l’apport d’engrais tels que sulfate d’ammoniaque, nitrate d’ammoniaque, phosphate d’ammoniaque, etc…

Azote de l’acide nitrique. L’acide nitrique existe dans le sol sous forme de sels appelés nitrates, qui ont pour origine :
La transformation des sels d’ammoniaque par des bactéries; L’apport d’engrais sous forme de nitrates nitrates de soude, de potasse, d’ammoniaque, de chaux, etc…

L’effet immédiat de l’apport d’azote est l’accélération de croissance des plantes et la teinte plus foncée de leur feuillage. Dans des conditions favorables, ce changement de coloration se remarque 24 heures après l’application de l’engrais. Il va sans dire qu’un fort excès d’azote produirait, au contraire, le jaunissement et la mort des plantes.

Le nombre des feuilles et leur surface se trouvent augmentés, l’assimilation totale est plus forte. L’évaporation est accélérée.
Ce fait ne présente aucun inconvénient dans les pays humides, mais dans les régions sèches, l’apport excessif d’azote peut nuire aux plantes si l’on ne prend pas la précaution de les arroser.

Les Tomates, quand on leur applique un excès d’azote, produisent beaucoup plus de feuilles, mais la quantité des fruits se trouve diminuée.
L’augmentation d’azote dans la fumure du blé fait surtout augmenter la quantité de paille; dans ce cas, le vent ou un orage font verser le blé.

La présence de l’azote est indispensable au bon développement des arbres fruitiers. Sans azote, l’époque d’ouverture des bourgeons et des boutons à fleurs est retardée; la formation des boutons est considérablement diminuée et les fleurs sont mal constituées. Le feuillage est très réduit. Les feuilles ne se maintiennent qu’au bout des pousses. Elles sont colorées en jaune vert; et acquièrent une teinte rougeâtre en fin de saison.

Chez les fruits colorés, le manque d’azote entraîne l’intensification de la teinte. L’acidité des fruits est augmentée et leur teneur en sucre et substances azotées est réduite. Enfin, le système radiculaire est peu développé.

L’excès d’azote, surtout s’il n’est pas contrebalancé par une quantité suffisante de potasse, provoque la formation de très longues pousses et de feuilles plus pâles que chez les plantes normales. Les fruits mûrissent mal et ont tendance à rester peu colorés; ils se conservent mal.
L’arbre entier ainsi que les fruits et les feuilles deviennent moins résistants aux attaques des insectes et des maladies.

En général, pour pouvoir tirer le maximum d’efficacité des engrais azotés que l’on utilise, on ne doit pas les employer seuls mais avec des quantités convenables d’autres éléments, surtout de la chaux, de la potasse et de l’acide phosphorique.
En général, la terre manque d’azote :

  1. Si le sol est sableux.
  2. Si la teinte de la terre est claire.
  3. Si le sol est très sec.
  4. Si les feuilles des arbres tombent prématurément ou rougissent.
  5. Si les arbres fruitiers sont nains et portent peu de fruits.

Étant donné que l’azote active la végétation des plantes, il est tout indiqué d’uti- liser des engrais renfermant de l’azote, partout où les conditions sont défavorables,
soit :

  1. Si la saison est très sèche ou excessivement humide, ou relativement froide.
  2. Si l’on n’utilise pas régulièrement du fumier.
  3. Si le sol est exploité depuis longtemps et si la culture des légumineuses ne se fait pas régulièrement.
  4. Si le sol est épuisé par des inondations, etc…
  5. Si les plantes disposent d’un volume de terre insuffisant (plantes en pots).

L’acide phosphorique

Ce dérivé du phosphore existe dans le sol sous forme de seis appelés phosphates (minéraux ou organiques). Le phosphate de chaux existe naturellement dans de nombreux sols.
Les phosphates sont apportés dans le sol avec les engrais suivants :

  1. Les fumiers qui en contiennent une faible proportion;
  2. Les poudres d’os calcinés;
  3. Le guano, engrais formé par les déjections que les oiseaux marins laissent en quantités énormes sur certains points du littoral, notamment au Pérou;
  4. Les débris de poisson;
  5. Le phosphate de chaux naturel extrait de certaines carrières et moulu;
  6. Le superphosphate, qui résulte du traitement du phosphate naturel par l’acide sulfurique;
  7. Les scories, résidu de la fabrication de l’acier.

Comprendre la composition chimique du sol de votre jardin

A ces engrais phosphatés vient aujourd’hui s’ajouter le phosphate d’ammoniaque, plus riche et plus assimilable, n’acidifiant pas le sol comme les superphosphates.

L’acide phosphorique règle la nutrition et la croissance des plantes. Il favorise le développement des racines et bulbes et exerce une action accélérante sur la maturité des fruits, légumes et céréales.

Il favorise également le développement des bactéries fixatrices d’azote et contribue ainsi à la prospérité des plantes.
Si l’acide phosphorique manque dans le sol, l’époque d’ouverture des bourgeons et des boutons est retardée.

Les phénomènes ultérieurs sont les mêmes que ceux que l’on observe quand manque l’azote. Au printemps, les feuilles sont d’un coloris normal, puis elles prennent une teinte bronzée. Parfois des taches brunes apparaissent et les feuilles se dessèchent. Les fruits obtenus sont défectueux. Les racines sont mal développées.

Le manque de phosphates assimilables est général dans presque tous les pays, et en cas de mauvaise qualité de la récolte il faut toujours envisager comme une des causes probables l’insuffisance de la nutrition phosphatée des plantes.
Le manque très accentué de phosphates assimilables dans le sol non seulement fait souffrir les plantes, mais entraîne des troubles physio- logiques chez les personnes qui les consomment. Leurs os deviennent fragiles, l’aspect général maladif.

En général, le sol manque de phosphates:

a) Si le terrain est lourd.
b) Si la réaction est acide;
c) Si le sol contient très peu d’azote ou, par contre, en renferme un excès (pâturages). d) Si les plantes sont naines et leurs feuilles vert pâle.
e) Si la pousse des céréales étant normale, la récolte des grains est maigre.
f) Si les légumineuses produisent insuffisamment.
L’apport des phosphates est indiqué pour toutes les cultures et indépendamment
des cycles adoptés. Les phosphates sont notamment indiqués :

  1. Si les légumineuses sont cultivées régulièrement ou seulement périodiquement.
  2. Si l’on fait apport de fumier.
  3. Si l’on fait de l’élevage.
  4. Si des céréales sont semées régulièrement ou même seulement assez souvent.
  5. Si on cultive les arbres fruitiers.
  6. Étant donné que l’apport des phosphates accélère le cycle de développement des plantes, leur utilisation est indiquée partout où l’on pratique la culture intensive.

La potasse

Cette base dérivée du potassium existe dans le sol sous forme de sels de potassium. Ils ont pour origine :

  • La décomposition des feldspaths et des argiles.
  • Les débris organiques végétaux et animaux : humus, fumier, etc… ainsi que leurs cendres.
  • Les engrais potassiques qui sont des sels de potasse: chlorure de potassium, sylvinite, sulfate de potasse, etc…

 

Le rôle de la potasse dans la vie des végétaux est très important. La potasse est susceptible de former des sels avec les acides orga- niques constamment produits par les tissus végétaux. Ces sels potassiques sont en général solubles, ce qui facilite le transport de ces matières organiques et toutes les transformations qui en résultent.

En particulier, la potasse paraît être un des principaux facteurs de la synthèse des hydrates de carbone: elle active les fonctions des feuilles en permettant l’assimilation du gaz carbonique, sa transformation en acides organiques, puis en sucres, puis en amidon et en cellulose.
De plus, son rôle d’électrolyte paraît être capital dans le phénomène de circulation de la sève.
Le rôle de la potasse dans le règne végétal est certainement aussi important que celui du sel marin (chlorure de sodium) dans la vie des
animaux.

Dès 1840, Liebig plaida l’importance de la potasse pour la fumure avec une telle conviction que, dès lors, cet élément fut considéré comme indispensable dans tout engrais complet.

déficience alimentaire plante

Les sols vierges, aptes à la culture, renferment généralement des réserves suffisantes de potasse, principalement sous forme d’aluminosilicates insolubles (feldspaths).

Le labour facilite l’action des agents atmosphériques (acide carbonique, eau) qui solubilisent la potasse des silicates. La potasse est alors absorbée par les plantes, puis est exportée du champ avec la récolte. Le chaume et la paille que l’on enfouit dans les champs, les cendres de bois, les algues marines que l’on épand sur le sol, restituent à la terre de la potasse. Ces ressources sont généralement insuffisantes et l’apport de sels de potasse est indispensable.

L’apport d’engrais azotés doit toujours être équilibré par l’addition de doses convenables de potasse, car la potasse est indispensable aux réactions de transformation des nitrates en matières protéiques.

Les plantes ayant reçu un apport de potasse sont vigoureuses et résistent mieux aux attaques des maladies. Chose curieuse, les pucerons préfèrent également s’attaquer aux plantes qui reçoivent peu de potasse. On a essayé d’expliquer ce phénomène en considérant que la potasse accélère la transformation du sucre en amidon et que, par conséquent, la potasse rend la sève de la plante moins sucrée et moins attrayante pour les insectes.

L’apport de potasse est très favorable au développement des légumineuses: Pois, Haricot, Luzerne, Trèfle, etc…; il est encore plus indispensable pour la culture des pommes de terre.

Russel a indiqué que la potasse favorise la production et le transport vers les racines des substances sucrées qui fournissent l’énergie nécessaire aux bactéries spécifiques des nodosités des légumineuses. Cette explication pourrait être étendue à toutes les plantes qui aident de même la vie bactérienne externe aux racines par leurs sécrétions sucrées. D’après différents essais, le manque de potasse entraîne les phénomènes suivants :

  1. Les feuilles de la pomme de terre se recroquevillent, sont petites, dures, cassantes; leur teinte est vert brun.
  2. Les choux sont petits, mal pommés.
  3. Si l’azote se trouve en excès, le manque de potasse entraîne les maladies et la pourriture.
  4. Si la potasse manque, les haricots et les fèves restent petits et leur fructification est réduite.

L’apport d’engrais potassique exerce une influence très favorable sur le poirier (étude faite sur le Bon Chrétien Williams). Les arbres fumés se différencient même de loin. Le goût, l’aspect et même la durée de conservation des fruits sont très notablement améliorés.

D’après des expériences sur pêcher « Alberta » à Mount Airy, les fruits des arbres ayant reçu un engrais à dominante potassique étaient mûrs 3 à 7 jours avant les autres et leur aspect était nettement supérieur. D’après Wallace, le manque de potasse avance l’ouverture des bourgeons. Les boutons sont normaux et leur nombre paraît augmenté.

Cette impression est donnée par le fait que souvent les rameaux à bois s’annulent; ce sont les boutons à fruits qui se forment de préférence mais la majeure partie des fruits tombe prématurément.

Le feuillage au début de l’été est normal et ce n’est que vers le mois de juin qu’apparaissent les symptômes de manque de potasse. Les feuilles deviennent vert clair et la chlorose commence à marquer leur bord; plus tard (juillet) les bords se dessèchent et à ce moment les feuilles sont brunes ou jaunes. Elles tombent prématurément.

L’identification des déficiences d’après l’aspect des plantes est souvent très délicate, et sujette à de fausses interprétations. Nous avons cependant, à titre documentaire, donné ici une idée des symptôn.es de déficience.
Se rappeler que les trois principales causes de dépérissement des plantes sont : le manque d’engrais, le manque d’eau, les parasites.

Les fruits obtenus sont petits, peu séduisants d’aspect et peu par- fumés. Leur teneur en azote est normale. La teneur en sucre est faible.
En général, le sol manque de potasse:

a) Si la réaction est acide.
b) S’il est d’origine calcaire.
c) Si le terrain est sableux.
d) Si la teinte de la terre est grisâtre.
e) Si les plantes sont très susceptibles aux maladies (tavelure des arbres fruitiers, rouille du céleri, galle des pommes de terre).
f) Si les feuilles des arbres fruitiers portent souvent des taches brunes.
g) Si les feuilles se dessèchent prématurément en commençant par les bords.

Les cultures répétées de Tabac, Soleil, Pommes de terre, Betteraves, épuisent fortement les réserves de potasse dans le sol. De même, si la potasse de la paille ou de l’herbe ne retourne pas au champ sous forme de fumier ou cendre, la terre se trouve rapidement appauvrie et l’apport d’engrais potassique est tout indiqué.

La quantité de potasse gagne à être renforcée avant les cultures suivantes : Pommes de terre, betterave, navet, oignon, céleri, poireau, asperge, chou.

Éléments catalytiques

On groupe sous cette appellation un certain nombre d’éléments existant dans le sol ou pouvant être apportés par les engrais.
Les éléments catalytiques agissent à très faible dose par leur simple présence. Leur action est comparable à celle de la présure dont une trace suffit à faire cailler le lait.

Les éléments catalytiques ont donné lieu à de nombreuses recherches, et l’emploi de plusieurs d’entre eux a fait l’objet de brevets spéciaux, Parmi les catalyseurs les plus connus, on peut citer :

  • Le Magnésium, particulièrement utile aux rosiers et capable de guérir certains cas de chlorose.
  • Le Fer, qui active la formation de la chlorophylle.
  • Le Sodium qui, sous forme de chlorure, augmente le rendement decertaines plantes telles que les betteraves.
  • Le Soufre qui semble agir comme antiseptique. Le Manganèse, le Zinc, l’Iode, etc…

 

L’emploi des catalyseurs, et surtout l’emploi combiné de plusieurs d’entre eux, exige de grandes connaissances, car il importe de respecter certaines proportions. Leur emploi inconsidéré entraîne des phénomènes d’intoxication.

Leur mode d’application normal consiste à les incorporer à des engrais enrichis en micro aliments. On les utilise aussi en arrosages et en pulvérisations sur le feuillage.

On trouve les catalyseurs soit sous forme de spécialités, par exemple l’Exaltyne soit sous forme d’engrais complet enrichi en éléments catalytiques Par exemple: Engrais « Biofoline » pour pulvérisations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *