Jardin et potager

Comment guérir ses plantes ?

Pour bien soigner les plantes, rappelons tout d’abord quelques principes.

Au jardin : mieux vaut prévenir que guérir.

Cette maxime ne veut pas dire faire des traitements chimiques préventifs systématiques. Au contraire ! Il s’agit d’adopter des pratiques de jardinage créant des conditions défavorables aux maladies et nuisibles et favorables à la croissance des plantes.

Pour soigner une plante, il faut savoir ce dont elle est atteinte.

Observer et reconnaître la source du problème: quelle maladie ? quel(s) ravageur(s) et son degré de nuisibilité, pour adapter la méthode de lutte retenue. Par défaut de diagnostic, certains jardiniers ont tendance à utiliser des produits totaux ou à large spectre d’action de type « insectes et maladies ». Mais ces produits détruisent souvent la flore et la faune bénéfique au jardin.

Un début d’infestation est plus facilement maîtrisé

Un début d’infestation est plus facilement maitrisé par des méthodes douces ou mécaniques qu’une infestation massive. De l’importance d’observer ses plantes et son jardin régulièrement !

Les bonnes pratiques d’une lutte raisonnée consistent à :

– 1- Privilégier les méthodes douces et alternatives aux pesticides : désherbage manuel ou thermique, lutte biologique, piégeage, recours aux préparations d’origine naturelle classées dans la catégorie des préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP).

– 2- En dernier recours, lorsqu’il n’y a pas d’autres choix que de traiter, choisir le produit adapté, prendre les précautions nécessaires pour protéger sa sécurité et celle de ses proches, respecter les règles strictes pour garantir son efficacité et préserver l’environnement, privilégier les applications les plus localisées possibles.

Pour plus d’informations, consultez nos fiches techniques ou téléchargez le document principaux parasites et maladies au jardin, conseils

L’abus des pesticides est dangereux pour tous les habitants du jardin. Leur usage n’est pas anodin.

Privilégier les méthodes alternatives

Pour éviter l’usage des pesticides au jardin, il existe des méthodes alternatives d’autant plus faciles à utiliser que l’on aura diagnostiqué tôt l’origine d’un problème et que le niveau d’infestation sera faible.

Utiliser les méthodes manuelles

Pour détruire les ‘mauvaises herbes’, le désherbage manuel à la main, à l’aide d’une binette, d’un sarcloir ou d’une houe est évidemment la méthode la plus écologique ! A l’inverse, l’utilisation d’une houe rotative mécanique (type motobineuse) peut provoquer la multiplication de mauvaises herbes vivaces.

Ramasser les adultes et les larves de doryphore des pommes de terre, les chenilles sur les feuilles ou encore écraser les œufs, couper la première branche infectée ou arracher et brûler le premier plant infecté par un champignon sont des gestes qui peuvent permettre d’enrayer une attaque à son origine.

Utiliser les prédateurs naturels pour lutter contre les ravageurs

La lutte biologique consiste à favoriser, voire à introduire dans les cultures les ennemis naturels des ravageurs appelés « auxiliaires biologiques ». Bactéries, insectes, acariens ou nématodes, ils agissent en dévorant ou en parasitant le ravageur, ses larves ou ses œufs. Par exemple, la larve de coccinelle est un auxiliaire très efficace au service du jardinier amateur. Elle mange les pucerons qui sucent la sève des plantes. Utilisés par les horticulteurs professionnels, ils sont aussi mis à disposition des jardiniers amateurs, vendus dans les points de vente spécialisés ou par correspondance.

Les auxiliaires sont introduits à proximité des ravageurs, afin qu’ils puissent s’établir et se multiplier. Il faut que l’équilibre se crée entre la population d’auxiliaires et de ravageurs. Si le jardinier utilise des pesticides pour détruire les ravageurs, il peut détruire les auxiliaires soit directement par le produit utilisé, soit indirectement en affamant les auxiliaires puisque leur nourriture est détruite momentanément.

Mettre en place des barrières ou des pièges contre les animaux parasites

Les pièges mécaniques à taupe, les voiles anti insectes, les filets de protection contre les  oiseaux, les colliers de glue empêchant les fourmis de remonter le long des troncs sont autant de barrières mécaniques simples et efficaces pour empêcher les animaux présents de nuire aux cultures et aux récoltes.

Les préparations d’origine naturelle et les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP)

Plusieurs préparations d’origine naturelle peuvent être utilisées au jardin (macérations de prêles etc…). Une préparation seulement a reçu l’homologation PNPP, il s’agit du purin d’ortie.

Attention : ce n’est pas parce qu’un produit est d’origine naturelle qu’il n’est pas dangereux ou polluant. Les mêmes recommandations de protection, de dosage et de précaution d’application que pour les produits chimiques de synthèse s’imposent. L’efficacité de telles préparation n’est cependant pas démontrée à ce jour.

Les plantes indésirables

Si vous souhaitez éliminer des plantes indésirables dans votre jardin, l’usage de désherbants chimiques n’est pas inévitable! Découvrez les méthodes alternatives de désherbage utilisables au jardin.

Le désherbage manuel

Désherber à la main est une techniques efficace dès lors que l’on agit tôt, dès l’apparition des premières herbes indésirables et sans attendre qu’elles fleurissent et produisent des graines. C’est d’autre part une méthode qui permet de sélectionner précisément les herbes à supprimer de celles à conserver! Et pour les herbes à racines profondes et développées, apprenez à couvrir le sol pour les épuiser.

Le désherbage thermique

A flamme, à infrarouges ou à eau chaude, découvrez le principe du désherbage thermique. Retrouvez aussi des conseils d’utilisation et de sécurité pour utiliser cette technique à bon escient et en optimiser l’efficacité.

Le biocontrôle : des méthodes alternatives

Pour réduire l’utilisation de pesticides de synthèse, de nombreuses solutions alternatives existent. Si vous souhaitez contrôler les maladies et les ravageurs dans votre jardin, organismes vivants et substances naturelles peuvent constituer une solution envisageable, il s’agit du biocontrôle.

Qu’est-ce que le biocontrôle ?

Le biocontrôle regroupe un ensemble de méthodes auxquelles vous pourrez vous initier dans cette rubrique. Commencez du bon pied en découvrant ce qu’est le biocontrôle et en apprenant à distinguer lutte biologique, protection intégrée et biocontrôle.

Les quatre familles d’outils de biocontrôle

Vous pourrez en suite vous familiariser avec les différents outils de biocontrôle que l’on peut regrouper en quatre familles:

  • les macro-organismes
  • les micro-organismes
  • les médiateurs chimiques
  • les substances naturelles

De quoi parle-t-on ?

Lutte biologique, protection biologique intégrée, biocontrôle, … Pas toujours facile de s’y retrouver entre ces différents termes aux définitions pas toujours clairement posées ou utilisées, ce qui peut amener à certaines confusions.

Le biocontrôle, un ensemble de méthodes

Les pages suivantes vous permettront d’y voir plus clair en découvrant tout d’abord le principe du biocontrôle, sujet de cette rubrique, et les différentes méthodes qui le composent.

Lutte biologique et biocontrôle, des synonymes ?

Place ensuite à la lutte biologique, un terme proche du biocontrôle dont on peut trouver plusieurs définitions différentes.

Combiner différentes techniques : la protection intégrée

Dernier terme important à retenir : la protection intégrée et son associée, la protection biologique intégrée. Plus qu’une méthode de lutte, il s’agit d’une combinaison de solutions.

Les macro-organismes

Les insectes constituent probablement les outils de biocontrôle les plus connus. On peut citer en exemple l’utilisation de la coccinelle asiatique Harmonia axyridis, auxiliaire très efficace hélas devenu envahissant. Mais il existe un très grand nombre d’insectes, y compris indigènes, qui vous permettent de réguler les attaques de ravageurs variés.

Que regroupe-t-on dans les macro-organismes ?

Les macro-organismes ne se limitent pas aux insectes : ils incluent également des araignées, des acariens ou des vertébrés comme les oiseaux insectivores, les musaraignes ou les hérissons qui se nourrissent entre autres de limaces et d’escargots.

Ces auxiliaires régulent les populations de ravageurs selon différents mécanismes. Découvrez quelques termes de vocabulaire pour devenir un as de la lutte biologique.

Les macro-organismes prédateurs

Première grande catégorie : les prédateurs. Ils se nourrissent de leur proie et lorsqu’il s’agit de ravageurs, ils rendent alors service au jardinier.

Parasitoïdes, késako ?

Autre mode de vie : les parasitoïdes, des organismes qui se servent ingénieusement d’autres espèces pour se développer et contribuent ainsi à la régulation de nombreux ravageurs.

Les nématodes, des vers parasites

Bien que de taille microscopique, les nématodes ne sont pas à proprement parler des micro-organismes. Il en existe de très nombreuses espèces dont certaines sont utiles au jardin.

Utiliser les macro-organismes au jardin

Les macro-organismes peuvent être attirés ou introduits, découvrez les différentes techniques qui vous permettront de contrôler les ravageurs dans votre jardin.

Les médiateurs chimiques

Les organismes vivants produisent un certain nombre de substances fournissant des informations à d’autres organismes et pouvant alors influer sur leur comportement.

Certaines de ces substances ont une action utile pour la protection des plantes, par exemple en repoussant ou en attirant certains ravageurs. C’est une méthode de biocontrôle qui est bien connue dans les vergers où l’utilisation de phéromones est très répandue pour attirer des ravageurs dans des pièges ou perturber leur reproduction.

Différentes médiateurs pour communiquer

Les médiateurs chimiques (également appelés sémiochimiques) ne se limitent pas aux phéromones. En effet, les phéromones sont des substances permettant de communiquer des informations au sein de la même espèce.

Certaines substances donnent quant à elles des informations à d’autres espèces, elles interviennent par exemple dans le processus de pollinisation. Celles-ci sont moins utilisées en lutte biologique.

Utiliser les phéromones au jardin

Les phéromones sont facilement disponibles et il en existe de très nombreuses utiles dans la lutte contre des ravageurs.

Les substances naturelles

Le terme « substance d’origine naturelle » désigne des substances d’origine végétale, animale ou minérale.

Naturel = inoffensif ?

Attention, le terme « naturel » n’est pas un gage d’innocuité vis-à-vis de l’environnement ou de la santé ! Certaines substances d’origine naturelle utilisées dans le passé ont d’ailleurs été retirées comme la nicotine ou la roténone en raison de leur forte toxicité. Par ailleurs, l’huile de neem (ou margousier) quant à elle n’a jamais été autorisée en France pour un usage en tant qu’insecticide.

Protéger ses plantes avec des substances naturelles

Certaines substances végétales, minérales ou animales ont une action contre des ravageurs ou des maladies.

Les stimulateurs de défenses naturelles

Sans posséder une action curative, certaines substances sont utilisées pour renforcer les plantes et les rendre plus résistantes aux attaques : les stimulateurs de défenses naturelles.

Biocontrôle et plan Ecophyto

Le plan Ecophyto vise à réduire progressivement l’utilisation de pesticides en France. Cet objectif implique de développer et promouvoir des techniques de remplacement, le biocontrôle étant l’une d’entre elles. Récemment, deux initiatives concernant le biocontrôle ont été mises en œuvre.

Mesurer l’utilisation du biocontrôle en France

La première initiative est l’établissement d’un indicateur spécifique permettant d’évaluer l’utilisation des produits de biocontrôle (excepté les macroorganismes). Grâce à cet indicateur, il est désormais possible de suivre l’évolution du recours à ces méthodes.

Promouvoir l’utilisation des méthodes de biocontrôle

D’autre part, le Ministère de l’Agriculture a présenté en avril 2011 une feuille de route « Biocontrôle » comprenant douze actions concrètes à mettre en œuvre au cours des deux prochaines années.

La première des actions de cette feuille de route proposait  un engagement de tous les acteurs du plan Ecophyto, en zones agricoles et en zones non agricoles, à promouvoir les stratégies de biocontrôle, à informer sur leur utilisation ou encore à contribuer à développer et commercialiser de nouveaux outils de biocontrôle.

Quand traiter devient nécessaire

L’utilisation d’un produit phytosanitaire

L’usage d’un produit phytosanitaire peut s’avérer nécessaire dans 2 cas :

  • Un foyer d’infestation est bien identifié, très tôt grâce à l’observation. L’intervention précoce, sélective et  localisée, utilise une faible quantité. Cette stratégie vise à gérer un équilibre entre ravageurs et auxiliaires dans une culture.
  • Certaines attaques par leur virulence et leur capacité à se propager dans des conditions climatiques favorables peuvent amener le jardinier à recourir à des traitements préventifs, s’il veut préserver sa récolte. (Exemple : mildiou de la pomme de terre)

Nous vous conseillons de suivre attentivement le bulletin de santé du végétal de votre région sur le site du ministère de l’agriculture.

Pour tout traitement, il faut respecter certaines précautions. Tout produit qui tue des ravageurs (biocide) peut-être potentiellement dangereux pour  la santé et pour l’environnement.

Pour en savoir plus sur  le catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France

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