Morsure, griffure, piqûre d’animaux
Morsure de chien
Le chien est responsable de la grande majorité (80 à 90%) des morsures par animal observées en France.
Ce sont les gros chiens qui sont responsables des blessures les plus graves ; celles-ci sont localisées le plus souvent sur les membres, suivis des mains, des bras, de la face et du tronc.
Les sujets mordus sont souvent des sujets jeunes, ainsi plus de la moitié des victimes de morsures ont moins de 20 ans. Les enfants âgés de 5 à 9 ans étant les plus fréquemment mordus au niveau du visage.
Quelle peut en être l’évolution ?
Les complications à craindre en urgence après une morsure sont liées à la plaie, et en particulier au risque d’hémorragie.
Dans les heures suivantes le risque principal à envisager est celui d’une infection transmises par l’animal telle que le tétanos, la rage et/ou les autres germes possibles (streptocoques, pasterella, staphylocoque, anaérobies…)
Quels traitements peut-on proposer ?
Après une morsure il faut prendre en charge d’une part les soins de la plaie et d’autre part la prévention du risque infectieux :
A. Soins de la plaie :
Toute plaie par morsure doit être lavée à l’eau savonneuse puis désinfectée avec un antiseptique de type ammonium quaternaire. Si des points de suture sont nécessaires, il ne seront effectués que 24 à 48 heures plus tard.
B. Prévention du risque infectieux :
Le médecin consulté en urgence devra apprécier le risque de contamination par la rage, par le tétanos et par d’autres germes (streptocoques, pasteurella, staphylocoque, anaérobies) :
1. Concernant la rage :
Le risque de contamination par la rage sera évalué par le médecin, en fonction :
de la région géographique,
de l’état de l’animal au moment de la morsure, si l’animal est vivant et est retrouvé, il devra être placé sous surveillance vétérinaire pendant 14 jours,
du siège de la morsure sur le corps (les morsures du visage, des mains et des pieds étant les plus dangereuses),
de la présence ou non de vêtement protecteur.
Après avoir évalué le risque de contamination par la rage il sera décidé de débuter, ou non, un traitement par sérum antirabique et/ou par vaccination antirabique.
2. Concernant le tétanos :
Le risque de contamination par le tétanos sera évalué par le médecin, en fonction de la sévérité de la plaie et de la date à laquelle a été réalisé le dernier rappel antitétanique (plus ou moins de 10 ans)
Après avoir évalué le risque de contamination par le tétanos il sera décidé, ou non, de débuter un traitement par immunoglobulines antitétaniques et/ou par vaccination antitétanique.
3. Concernant les autres infections bactériennes : (streptocoques, pasterella, staphylocoque, anaérobies…)
Vue la fréquence des surinfections, toute plaie par morsure de chien doit bénéficier d’un traitement antibiotique. L’antibiotique choisi étant généralement une pénicilline ou une tétracycline.
Que devez vous faire ?
Consulter un médecin après toute morsure de chien.
Essayer d’obtenir le maximum d’information concernant l’animal mordeur.
Tenir à jour sa vaccination antitétanique, avec un rappel tous les dix ans.
Malgré l’ensemble de ces précaution, toute morsure doit faire l’objet d’une surveillance médicale régulière jusqu’à sa cicatrisation.
Griffure de chat
Toute plaie par griffure de chat doit être lavée à l’eau savonneuse puis désinfectée avec un antiseptique de type ammonium quaternaire.
Le médecin consulté en urgence devra apprécier le risque de contamination par la rage et par le tétanos :
1. La rage :
Le risque de contamination par la rage sera évalué en fonction de la région géographique, et de l’état de l’animal lors de la griffure.
Il sera alors prescrit au blessé, si besoin, des injections de sérum et/ou de vaccin antirabique.
2. Le Tétanos :
Le risque de contamination par le tétanos sera évalué en fonction de la date du dernier rappel du vaccin antitétanique chez le patient.
Il sera alors prescrit au patient, si besoin, des injections d’immunoglobulines et/ou de vaccin tétanique.
Par ailleurs dans quelques cas, trois semaines ou plus après la griffure et sa guérison apparente, apparaissent des grosseurs ganglionnaires (ou adénopathies) dans la région de la griffure (le plus souvent sous le bras). Ces manifestations font évoquer la maladie des griffes du chat, dont le diagnostic est confirmé par un bilan biologique sanguin et dont le traitement est assuré par un antibiotique.
Morsure de vipère
La morsure de vipère inocule un venin ayant une action toxique sur la coagulation du sang et sur le système nerveux.
En quelques minutes après la morsure il apparaît un gonflement (ou œdème) dur et douloureux autour du point de morsure. Secondairement, alors que l’œdème s’étend, il apparaît sur la peau des signes de nécrose et de saignement.
Au plan général la victime va présenter une fatigue importante avec une baisse de sa tension artérielle, des signes d’hémorragie et des paralysies.
Toute morsure par une vipère doit entraîner une hospitalisation d’urgence pour la mise en route de la réanimation et des injections de sérum antivenimeux.
Piqûre de guêpe
En cas de piqûre de guêpe il est nécessaire de désinfecter la lésion à l’aide d’un antiseptique et de s’assurer de l’absence de corps étranger (ou dard) laissé dans la plaie.
La gravité des piqûres de guêpes est liée à trois circonstances :
1. L’allergie aux venins de guêpe (ou hyménoptère) :
Le tableau réalisé va de l’inflammation cutanée allergique (urticaire) jusqu’à un possible état de choc avec risque de mort.
Le traitement consiste en l’injection d’urgence par un médecin d’un antiallergique puissant : l’adrénaline.
Après ce type de réaction allergique une tentative de désensibilisation peut être entreprise, sous une surveillance médicale hospitalière, afin de prévenir de nouveaux épisode.
2. Les piqûres multiples :
En cas de piqûres multiples (essaims) un tableau comparable à celui de l’allergie est possible, le traitement en étant similaire.
3. Une piqûre dans la bouche :
Une piqûre dans la bouche par une guêpe peut entraîner une asphyxie, ce qui justifie l’appel systématique du SAMU Centre 15.