La conception des bébés
Parfois, il est intéressant de savoir comment bébé arrive. Par curiosité, pour information ou tout simplement parce que bébé ne se décide pas à venir et que l’on se pose plein de questions.
Pour cela, il faut commencer par le début. C’est-à-dire par le cycle menstruel féminin. Continuer par la spermatogénèse et enfin la fécondation.
Une page est dédiée aux examens mis en place lorsque bébé ne vient pas.
Remarque : cette rubrique ne tend pas à être un cours de médecine. Dans cette optique, seuls les points essentiels seront évoqués pour comprendre comment notre corps fonctionne.
Le cycle menstruel féminin
Lorsque l’on parle du cycle menstruel féminin, on entend par là toutes les modifications qui se font au niveau de certains organes internes féminins, ovaires et utérus entre deux périodes de règles. Mais cela prend en compte également l’hypothalamus et l’hypophyse. Et tout ces éléments interfèrent…
Je vais ici tenter d’être la plus claire possible dans l’explication de ce mécanisme magique mais complexe qu’est le corps humain et qui à ce niveau permet de procréer.
Voici déjà un schéma récapitulatif :
L’hypothalamus et l’hypophyse :
Ce sont par eux que tout commence car l’hypophyse « commandé » par l’hypothalamus va permettre aux ovaires de « fabriquer » un ovocyte prêt à être fécondé.
L’hypothalamus entraîne la libération d’une hormone appelée GnRh ( Gonadotrophin-Releasing hormone) ou encore LHRH ( Luteinizing Hormone-Releasiog Hormone).
Cette hormone GnRh va faire comprendre à l’hypophyse qu’il doit se mettre en action et sécréter deux hormones différentes : La FSH ( Follicular Stimulating Hormone) et la LH ( Luteinising Hormone) qui vont agir sur l’ovaire.
Les ovaires :
Les ovaires contiennent, depuis la vie embryonnaire, un stock de plusieurs milliers de follicules.
Sous l’effet des hormones sécrétées par l’hypophyse, l’ovaire va se « mettre en route » et plusieurs des follicules en réserve vont commencer à se développer (nous sommes au début d’un cycle).
Il y a deux phases : une phase folliculaire et une phase lutéale.
Durant la première phase, les ovocytes vont se développer mais un seul arrivera à terme de son développement, les autres dégénéreront. Ce sera le follicule de DE GRAAF (nom du premier médecin à l’avoir décrit).
Toujours durant cette phase, les follicules sécrètent une hormone, l’oestradiol. Cette hormone va petit à petit devenir plus abondante et aura deux actions :
1) Elle freine la libération de la FSH dont le taux baisse et entraîne l’involution des follicules à l’exception du plus résistant qui continue son évolution.
2) Elle entraîne, au delà d’un seuil, la libération brutale de LH (ainsi que de FSH) qui va elle entraîner l’ovulation. Cette brusque montée de LH provoque la rupture du follicule et la libération de l’ovule qui va être capté par la trompe ou il y aura fécondation ou non. Le follicule resté au niveau de l’ovaire se transforme en corps jaune. C’est une formation arrondie, de quelques centimètres de diamètre qui fait saillie au niveau de l’ovaire.
On arrive à ce moment là vers le 14ème jour du cycle à la deuxième phase qui est la phase lutéale :
Cette phase se définie par la présence du corps jaune qui sécrète en plus de l’oestradiol, de la progestérone.
Ces deux hormones oestradiol et progestérone ont une contrôle négatif sur l’hypophyse qui va baisser sa production de LH et FSH.
L’utérus :
Les hormones libérées pas les ovaires vont jouer sur l’utérus et lui permettre de se préparer à l’implantation de l’oeuf si il y a fécondation.
L’oestradiol sécrétée lors des 14 premiers jours du cycles pendant la phase folliculaires va entraîner la prolifération des cellules de la muqueuse utérine, l’endomètre. L’épaisseur de celle-ci croît jusqu’au moment de l’ovulation.
Lors de la seconde phase, la phase lutéale, il y a sécrétion de progestérone. Cette hormone va stopper la croissance de l’endomètre. Les travées cellulaires qui le constituent deviennent sinueuses et se gorgent de produits sécrétoires. L’endomètre a un aspect de « dentelle » et est prêt pour l’implantation de l’oeuf.
Si l’ovule n’est pas fécondé, au bout de 14 jours, le corps jaune arrête de sécréter. Il a une chute des hormones oestradiole et progestérone qui entraîne la desquamation de la muqueuse qui disparaît avec l’ovocyte non fécondé. Ce sont les règles.
Cette chute d’hormone provoque au niveau de l’hypothalamus une information lui signifiant qu’il faut recommencer un nouveau cycle.
Si il y a grossesse, la chute d’hormone n’a pas lieu. L’implantation de l’oeuf se fait : direction la rubrique grossesse pour connaître la suite des événements dans le détail.
La spermatogénèse
La production de spermatozoïdes débute à la puberté et continue jusqu’à un âge avancé (80 voir 90 ans) avec toutefois un rendement du plus en plus réduit.
La spermatogénèse dure 74 jours (+/- 4 jours) auxquels s’ajoutent les 8 à 15 jours de transit dans l’appareil génital. Elle est continue et il existe un cycle spermatogénétique, c’est à dire qu’en un point donné du tube séminifère il y a départ d’un cycle tous les 16 jours.
En résumé, on peut dire que la fabrication des spermatozoïdes dure 3 mois.
Une éjaculation contient en moyenne 60 millions de spermatozoïdes par millilitre.
L’appareil génital masculin :
La formation des spermatozoïdes :
Ils se forment au niveau des testicules. Ceux-ci se composent de différents lobules testiculaires (200 à 300) séparés par une fine cloison conjonctive. Chaque lobule comprend des tubes séminifères (1 à 4) de longueur variant de 0.5 à 1.5 m pour un diamètre de 150 à 300 micromètre.
Ces tubes confluent vers un tube droit puis vers une réseau de canaux pour ensuite arriver à l’épididyme.
Ce sont dans les tubes séminifères que se trouvent les cellules germinales (existantes depuis la vie embryonnaire) qui vont en se différenciant et en se multipliant donner les spermatozoïdes. Il existe deux sortes de spermatozoïdes, certains auront le chromosome sexuel X (à l’origine des filles) et les autres le chromosome sexuel Y ( à l’origine des garçons).
Le trajet des gamètes :
Une fois les spermatozoïdes formés, ils vont être libérés dans la lumière du tube séminifère, ils baignent alors dans un liquide appelé fluide testiculaire sécrété par les cellules de sertoli.
Ils sont ensuite transportés vers le canal épididymaire ou ils sont stockés. Les spermatozoïdes ne sont pas encore mobiles et sont portés par le fluide testiculaire.
C’est pendant leur passage dans l’épididyme que les spermatozoïdes vont subir d’ultimes modifications morphologiques et physiologiques, les rendant aptes à la fécondation. Ils y acquièrent entre autre la mobilité. Ils sont également protégés du milieu ambiant dont le pH ne leur est pas très favorable par une sorte de film protecteur recouvrant la tête du spermatozoïde.
Le fluide testiculaire est le premier à transporter les spermatozoïdes, une partie de ce fluide se retrouve dans le liquide séminal. Ce dernier est produit par tous les segments des voies spermatiques mais particulièrement par la prostate, les vésicules séminales et les glandes de Mery-couper. Une éjaculation a entre 2 et 6 ml de liquide séminal.
Le liquide séminal fournit aux spermatozoïdes les métabolites et les oligo-éléments indispensables à leur survie et leur mobilité, il joue un rôle protecteur et sa viscosité limite les pertes de spermatozoïdes aussitôt après l’éjaculation. Il contient également des substances favorisant la pénétration des spermatozoïdes dans la glaire cervicale.
L’éjaculation :
La mobilité des spermatozoïdes n’intervient pas du tout dans ce déplacement, ils sont transportés passivement par le liquide séminal dont la progression est réglée par des contractions des parois de l’appareil génital.
Ce sont des contractions réflexes, commençant au niveau pénien et qui constituent l’essentiel du processus éjaculatoire. Au moment de l’éjaculation une onde contractile naît dans la queue de l’épididyme se propage dans le conduit déférent. Les spermatozoïdes parcourent l’appareil génital et sont émis hors de l’organisme de façon discontinue à chaque éjaculation.
Le rôle des hormones :
Comme chez la femme, l’appareil génital de l’homme est sous contrôle du système nerveux et de l’hypothalamus.
La Fécondation
La fécondation est la formation d’un oeuf par fusion d’un ovocyte (souvent appelé faussement ovule par la plupart des personnes) émis par l’ovaire et un spermatozoïde. C’est la mise en commun de deux lots d’ADN.
Elle a lieu dans l’appareil génital féminin au niveau des trompes utérines.
Trajet des spermatozoïdes :
Les spermatozoïdes sont déposés dans la cavité génitale de la femme, ils y restent peu de temps et pénètrent aussitôt dans la glaire cervicale au niveau du col utérin.
A ce niveau, il existe déjà une sélection. Beaucoup de spermatozoïdes ne pénètreront pas dans la glaire et parmi ceux qui le feront, seuls 1 à 2 millions atteindront la cavité utérine.
Tout au long de ce parcours, il y aura des pertes : certains se tromperont de chemin, d’autres resteront bloqués au niveau de la paroi utérine… de plus les spermatozoïdes ne se déplacent pas en ligne droite et leur durée de vie est de 24 à 48 h en moyenne.
Au final, seules quelques centaines de spermatozoïdes arriveront au contact de l’ovocyte.
Le trajet pour les spermatozoïdes qui y arrivent n’est pas long, environ 1/2 heure mais c’est sans compter sur les embûches qui rallongent souvent le trajet.
La glaire cervicale et les spermatozoïdes :
Elle est essentiellement sécrétée par les glandes ou cryptes de la muqueuse cervicale.
Sa production est maximale au moment de l’ovulation. Son pH varie de 6.5 à 8.5. Elle ne laisse passer les spermatozoïdes que pendant la phase d’ovulation c’est-à-dire 2 jours avant et 1 jour après.
Seuls les éléments mobiles du sperme pénètrent dans la glaire, le liquide séminal est laissée au fond du vagin et sera évacué.
La glaire possède un pouvoir bactériostatique et bactéricide. Elle favorise la mobilité des spermatozoïdes mais c’est par leurs propres mouvements qu’ils iront dans la cavité utérine. Il existe pour les aider des contractions du col utérin qui sont au maximum au moment de l’ovulation et de l’orgasme.
La cavité utérine et les trompes :
Les spermatozoïdes vont subir des modifications afin des les rendre plus fécondants. Ils sont aidés dans leurs déplacements par un courant liquidien du aux mouvements ciliaires et aux contractions de la paroi utérine et des trompes.
Au cours de ce trajet, ils seront débarrassés de leur protection autour de la tête, protection qu’ils avaient acquise dans le liquide séminal, ils augmenteront leur mobilité et seront préparés au contact de l’ovocyte.
Le contact avec l’ovocyte :
L’ovocyte est protégé par des cellules péri-ovocytaire et par une couche que l’on appelle zone pellucide.
Les spermatozoïdes s’insinuent entre les cellules péri-ovocytaires, dans les espaces qui se sont élargis depuis l’ovulation.
Ils se fixent ensuite sur la surface de la zone pellucide et la traversent complètement en formant une sorte de tunnel qui se referme derrière eux. Ils vont ainsi pénétrer dans l’espace appelé espace péri-vitellin. Il faut savoir que seule une dizaine de spermatozoïdes atteignent la zone pellucide, et que l’ovocyte n’exerce pas d’attraction sur les spermatozoïdes, ce sont eux seuls qui arrivent jusque là.
La fusion des gamètes :
Le spermatozoïde le premier arrivé, se pose à plat sur la surface de l’ovocyte et pénètre en entier dans le cytoplasme avec son flagelle. Lors de cette action, aucun autre spermatozoïde présent dans l’espace péri-vitellin ne peut le faire aussi car la pénétration du premier spermatozoïde entraîne des modifications immédiates de la membrane ovocytaire.
Par différents mécanismes, les noyaux des deux gamètes vont fusionner et former un oeuf. Commenceront alors les différentes divisions de l’oeuf et son évolution vers un embryon puis un foetus.
Les recherches en cas de problèmes à la conception
Lorsqu’un couple décide d’avoir un bébé, la plupart du temps celui ci n’arrive pas dans le premier mois après la prise de décision du couple. En effet l’espèce humaine est une espèce peu fertile, la femme n’est fécondable que 24h après l’émission de l’ovule par l’ovaire. Cela donne peu de chance lors d’un cycle menstruel.
Les médecins ne commencent à parler de stérilité qu’au bout de deux ans de rapports sexuels sans fécondations pour un couple jeune. En réalité, si aucune grossesse ne survient après une période de six mois, on peut déjà parler d’hypofécondité et généralement autant commencer à comprendre pourquoi hypofécondité il y a. C’est pour cette raison que souvent des recherches sont effectuées après un an de rapport sexuels sans fécondation.
Voici les examens qui sont souvent demandés:
La courbe de température :
C’est le premier examen demandé, pour cela la température doit être prise tout les matins dès le réveil, généralement à heure fixe, avant de se lever et de poser le pied par terre.
Elle forme deux plateau, basse avant l’ovulation (entre 36° et 36°5 la plupart du temps) elle monte de 5 à 6 dixième après l’ovulation. La température se maintient haute pendant 12 à 14 jours après l’ovulation avant de redescendre à l’arrivée des prochaine règles.
Il est à noter que la température de base dépend de chaque femme, il n’y a pas de constante. Le fait que la température du deuxième plateau thermique monte au dessus de 37° ou non n’a aucune signification. Tout dépend de la température de la phase pré-ovulatoire (le premier plateau thermique) qui variera d’une femme à l’autre.
L’important est de bien avoir ces deux plateaux thermiques lors des phases pré et post-ovulatoire.
Cette courbe permet :
=> de vérifier si il y a ovulation. Dans le cas ou l’ovulation n’existe pas, la courbe de température reste uniforme sans montée brusque de température. Lorsqu’il y a ovulation, celle-ci a lieu en théorie au moment du dernier point le plus bas de la température avant que celle-ci forme le deuxième plateau thermique.
Il faut savoir que l’ovulation n’est pas prévisible par la courbe de température, la température ne s’élevant qu’après l’ovulation.
=> de déterminer le moment de l’ovulation, c’est important lorsque le cycle menstruel n’est pas régulier.
Il faut savoir qu’en cas de cycle long, le deuxième plateau thermique reste dans tous les cas de 12 à 14 jours, les règles apparaissent à ce moment là. Seule la phase pré-ovulatoire est plus longue.
=> de déterminer une insuffisance hormonale. Le plateau thermique qui se forme après l’ovulation est raccourci de quelques jours. cela signe une insuffisance hormonale due au corps jaune qui se forme dans l’ovaire après l’ovulation et qui est insuffisant.
=> de déterminer un début de grossesse. Dans ce cas le deuxième plateau thermique ne redescend pas et se prolonge plus de 14 jours.
Il est conseillé lorsqu’un couple n’arrive pas à procréer de faire quelques courbes de température avant d’aller voir le gynécologue car comme c’est l’examen qu’il vous demandera, vous gagnerez du temps.
Il faut savoir que la température n’est pas forcément la même d’un jour à l’autre, elle varie, forme des pics plus ou moins prononcés sans signification particulière. La seule variation significative et la formation de deux plateaux bien distincts.
Le dosage hormonal :
Il se fait chez la femme à un moment bien particulier du cycle. Quelque soit le moment il est important de le connaître car le dosage hormonal est différent selon les différentes phase du cycle. C’est pour cela qu’il est souvent corrélé à une courbe de température.
Il permet de repérer un problème hormonal.
Le test post-coïtal :
Encore appelé test de Hühner.
Il consiste a examiner la glaire sécrétée par le col de l’utérus au moment de l’ovulation afin de savoir si elle est bien « filante » et laisse passer les spermatozoïdes.
Ce test est fait quelques jours avant l’ovulation ( déterminée grâce aux courbes de températures). Il est fait après un rapport sexuel ( celui ci doit avoir lieu dans les seize heures qui précèdent le rendez vous chez le gynécologue), la femme ne doit pas faire de toilette vaginale avant.
Le médecin met en place un spéculum et va prélever un peu de glaire cervicale. C’est un examen indolore.
Le prélèvement va ensuite être étudié au microscope.
Ce test permet de vérifier :
– que la glaire cervicale est de bonne qualité, elle doit laisser passer les spermatozoïdes.
– que les sperme du conjoint est valable, en cas de problème, il y aura peu ou pas de spermatozoïdes dans la glaire examinée.
Le spermogramme :
Il est demandé si le test post-coïtal n’est pas bon. Il est indolore pour l’homme puisqu’il consiste à recueillir son sperme dans un petit pot. Cela est fait soit par masturbation, soit par retrait lors d’un rapport sexuel. L’important étant que le sperme soit recueilli dans un pot stérile puis amené moins d’une heure après au laboratoire.
Il faut que ce recueil soit fait après 3 à 4 jours d’abstinence sexuelle.
Cet examen permet de se rendre compte de la qualité des spermatozoïdes, y en a-t-il assez ? Sont-ils vivaces ?…
L’hystérosalpingographie :
Cet examen permet de vérifier la cavité utérine et la perméabilité des trompes.
Cet examen se fait chez un radiologue, dans la semaine qui suit les règles (afin d’éviter de faire la radio sur toute grossesse éventuelle). Un liquide radio opaque est injecté dans l’utérus, qui remontera dans les trompes si elles ne sont pas bouchées. Puis des radios seront prises sur lesquelles ce liquide apparaîtra.
Cet examen permet :
– de vérifier l’aspect de l’utérus, il peut dépister un fibrome…
– de vérifier l’état des trompes, si elles sont perméables, le liquide radio opaque va filtrer dans la cavité abdominale.
Conclusion :
Après tous ces examens, le médecin possède déjà un certaine nombre d’éléments d’orientation pour établir un diagnostic et commencer un traitement. Il faut savoir que tous ces examens ne sont pas forcément faits car un seul peut permettre de définir votre problème. Chaque examen est fait à partir d’informations que vous fournissez à votre médecin qui orientera les recherches.