Stress et cancer versus alimentation
Pour entrer dans ce sujet, il nous faut d’abord définir le plus clairement possible le concept de « stress » et en décrire les fonctions biologiques. Il va de soi également que cet article aboutira sur quelques astuces nutritionnelles et culinaires anti-stress que je me ferai un plaisir de vous proposer…
Le stress, qu’est-ce que c’est ?
Hans Selye, un austro-hongrois nomade qui a passé le plus clair de sa carrière à l’Université McGill de Montréal, au début du XXe siècle, fut incontestablement pionnier dans la recherche sur le stress. Il le définissait comme « l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par l’individu pour s’adapter à une situation ou un évènement donné. Cette situation ou cet évènement, dans la mesure où ils produisent un bouleversement dans les habitudes peuvent amener un bouleversement dans son psychisme et dans son organisme« .
C’est ainsi que Selye a démontré comment les hormones corticosurrénales se mobilisent lorsque nous vivons une agression, quelle qu’elle soit et ce, en 3 étapes :
- l’alarme
- la réaction
- l’épuisement
Cette sécrétion d’hormones corticosurrénales peut, en outre et à terme, engendrer des ulcères gastriques et des affections dermatologiques, entre autres symptômes, très nombreux, directs et indirects, des affections du stress. C’est ce qu’il a nommé « syndrome général d’adaptation au stress ».
Hans Selye parle aussi de stress positif (favorable) et de stress négatif (défavorable). Il est, on le sait, possible de transformer un stress négatif en stress positif.
Le stress chez l’animal…et dans le cerveau limbique
Lorsqu’un animal se trouve en situation de danger (de stress), son cerveau (de type reptilien, primitif, siège de son instinct) se met en branle et propose deux solutions : la fuite ou l’attaque. La première lui permet de s’éloigner du danger et de retrouver sa sécurité, la seconde lui permet d’affronter la cause du danger et de se donner une chance de l’éliminer. Dans la nature, les situations de danger sont liées soit :
- au territoire
- à la nourriture
- à la reproduction (descendance)
Il n’y a aucune hiérarchie entre ces trois paramètres : tous dépendent les uns des autres, interagissant et motivant tout comportement animal de survie. La moindre atteinte ou menace contre un de ces 3 domaines provoque une accélération du rythme cardiaque, une amplification de la respiration, une élévation de la tension artérielle. Ce sont les symptômes décrits par Selye au niveau du fonctionnement hormonal.
Aujourd’hui notre héritage génétique nous a légué ce même cerveau reptilien sur lequel s’est ajouté, par le biais de l’évolution, deux autres cerveaux : le cortex limbique, ou cerveau émotionnel et le néo-cortex, ou cerveau cognitif.
Le stress est une réponse non spécifique du corps. La réponse spécifique du corps à un stimulus extérieur, c’est, par exemple, celle de produire de la chaleur en réaction au froid. En cas de stress, les changements biochimiques sont fonction du ressenti de l’individu face à l’évènement ou la situation subits auxquels il est confronté.
Ce ressenti est essentiel pour comprendre les maladies que nous développons. Il n’est malheureusement que rarement pris en compte par la médecine traditionnelle qui ne relie pas les organes d’un malade à leur fonction, ni la maladie à l’interprétation qu’en font le cerveau émotionnel et le cerveau limbique.
Nos structures sociales trouvent leur origine dans le stress !
Une étude universitaire a mis en évidence un facteur de différenciation sociale chez des rats de laboratoire : la peur. La création d’un stress aboutit à la création d’une hiérarchie de type exploiteurs / exploités / autonomes.
Didier Desor, enseignant-chercheur de la faculté de Nancy, a réalisé, il y a quelques années, une expérience intitulée « Les rats plongeurs – expériences de différenciation sociale chez les rats ».
Cette étude consistait à placer des rats dans une cage, qui s’ouvrait quelques heures par jour pour laisser l’animal libre de parcourir un tunnel débouchant sur un distributeur de nourriture. Jusque là, tout allait bien, les rats se donnant tous la peine d’aller chercher leurs propres victuailles. Mais par la suite, le chercheur a rempli le tunnel d’eau et les rats devaient nager en apnée pour franchir le tunnel, prendre les croquettes, et revenir les déguster au point de départ. Pris un par un, les rats réussissaient l’épreuve sans aucun problème. Mais une fois qu’ils furent regroupés en troupe de six, ce fut une autre histoire…
Lutte des classes, en cages…
Le premier jour, trois rongeurs refusèrent de se jeter à l’eau et restèrent sans manger. Dès le lendemain, il se produisit quelque chose d’étrange : trois rats « profiteurs » poussèrent les trois autres à l’eau pour les attaquer sur le retour et leur voler la nourriture qu’ils ramenaient. Un seul des trois défendit son trésor, c’est celui que Desor baptisa le « nageur autonome« . Les deux autres, « nageurs ravitailleurs« , se soumirent et nagèrent autant de fois que nécessaire pour rassasier les fainéants. Ils ne se nourrissaient qu’une fois cette « tâche sociale » accomplie.
La structure sociale ainsi mise en place est définitive, et le résultat de l’expérience est systématiquement le même. Si on la pousse plus loin et place six exploiteurs ensemble, après une nuit de combats acharnés, les rôles sont redistribués à l’identique : trois exploiteurs, deux exploités, un autonome. Puis l’expérience a été reproduite dans une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit. Le lendemain, trois rats morts et scalpés gisaient sur le sol et les exploiteurs entretenaient une hiérarchie de lieutenants leur permettant de répercuter leur autorité sans même se donner le mal de terroriser qui que ce soit.
Conclusion de l’expérience
L’élément de conclusion le plus passionnant de l’étude, c’est que les rats les plus stressés étaient les exploiteurs ! Lorsqu’on leur enlevait leurs « ravitailleurs », ils se laissaient mourir.
Par ailleurs, si on injectait des anxiolytiques pendant la période d’adaptation à l’eau, tous les rats se mettaient à plonger et aucune structure sociale ne se mettait en place.
Le stress, manifesté par la peur et ses réactions physiologiques d’adaptation, est bien le principal moteur de l’organisation hiérarchique d’une société. On vient de le voir au niveau du comportement face à la nourriture.
Bon ! quand est-ce qu’on parle du cancer ?
J’y viens !
Mais d’abord, qu’est-ce que le cancer ?
Selon Wikipédia, « le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d’un tissu normal de l’organisme, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée. Ces cellules dérivent toutes d’un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment.
« Cancer » est un terme général désignant une maladie pour lesquelles certaines cellules d’un organisme adoptent un comportement anormal caractérisé par :
- une indépendance vis-à-vis des signaux qui stimulent normalement la prolifération cellulaire ;
- une insensibilité aux signaux et mécanismes anti-prolifératifs ;
- une capacité proliférative qui n’est plus limitée (croissance à l’infini) ;
- la disparition du phénomène d’apoptose ;
- une capacité anormale à susciter l’angiogenèse ;
- et l’acquisition d’un pouvoir invasif et de production de métastases. »
Il est rare, à ma connaissance, qu’un psychiatre ou un psychologue prescrive ou suggère un régime alimentaire pour diminuer les difficultés et désordres liés au stress… Or, les nutritionnistes savent bien qu’en période difficile, une mauvaise alimentation contribue à augmenter les effets du stress alors qu’une alimentation saine, équilibrée permet à l’organisme d’offrir une meilleure réponse à ces situations.
On a souvent incriminé le stress dans le développement de certains cancers. Il n’est pas rare de voir se développer des cancers inopérables chez des personnes qui ne présentaient pourtant aucun signe génétique de prédisposition à cette maladie. De même, de gros fumeurs peuvent vivre très longtemps en parfaite santé et mourir de vieillesse.
Nos médecins sont de plus en plus nombreux à reconnaître qu’une large majorité des personnes atteintes d’un cancer avaient été confrontées à des chocs ou des situations émotionnellement difficiles.
Du côté de nos amies les bêtes, la preuve est faite. Des rats, par exemple, ont développés des tumeurs cancéreuses après avoir été mis en contact avec des substances cancérigènes et ce, plus rapidement lorsqu’ils devaient subir des chocs électriques répétitifs que lorsqu’ils pouvaient y échapper.
Il est donc bien essentiel de réduire son niveau de stress pour éviter certaines formes de cancer.
Alors, pourquoi pas s’offrir une alliée de taille qu’est l’alimentation. En effet, certains aliments ont le pouvoir de calmer, d’apaiser, voire d’attiser la bonne humeur et la détente.
De plus, comme le stress favorise l’évolution du cancer en s’attaquant à notre système immunitaire, là encore, pourquoi pas améliorer notre alimentation en choisissant des produits déstressants ?
Si vous ne l’avez pas encore lu, procurez-vous dès maintenant ce livre électronique gratuit : « Pour échapper à la dépression et vivre en bonne santé, découvrez les 10 aliments de la bonne humeur et leurs recettes »
Les aliments équilibrants sont ceux qui sont riches :
en vitamines du complexe B qui favorisent l’équilibre nerveux et permettent à notre organisme d’utiliser les éléments nutritifs de manière efficace.
- La B1 (thiamine) est indispensable au métabolisme des glucides et favorise la transmission de l’influx nerveux. Café et thé en grande quantité la détruise…
- La B6 (pyridoxine) est impliquée dans le fonctionnement du système nerveux.
- La B12 (cobalamine) agit sur les neurones.
Les vitamines du complexe B se retrouvent dans :
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B1 : levure de bière et un peu partout
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B6 : légumes, céréales, œufs et produits laitiers
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B12 ; produits d’origine animale ou enrichis
en magnésium qui favorise la détente musculaire et évite les sauts d’humeur.
Le magnésium se retrouve dans :
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les légumes verts et les pommes de terre;
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les céréales complètes ;
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les fruits secs comme amandes, noix, noisettes, cajou, arachides…
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les légumes secs comme, haricots blancs, lentilles, pois cassés…
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les graines de citrouille, pin, soja/soya grillé ou kinako (très riche !)
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le chocolat et la mesquite (ou caroube)
Attention aux agents destructeurs de vitamines
- les régimes basses calories exercés en même temps qu’une activité intense. Il est faut de croire que les régimes végétariens sont la cause de ce type de carences. En effet, seule la vitamine B12 ne se trouve nulle part dans le monde végétal, mais on en trouve dans les œufs (et le poisson pour les végétariens québécois). Si vous êtes végétalien, veillez à vous supplémenter en B12 ou à vous procurer des produits enrichis.
- éplucher les carottes diminue de beaucoup l’apport en vit. B1 (et B2, B3).
- la cuisson fait perdre des vitamines en fonction de sa durée, de sa température, de son utilisation d’eau
- le café et le thé diminuent l’absorption de la vit. B12.
- l’alcool entraîne des carences en vit. B.
- certains médicaments peuvent perturber l’absorption ou l’utilisation des vit. B6 et B12 pour les antibiotiques et les contraceptifs oraux et B12 pour les laxatifs.
Un dernier point…
Pour éviter l’anxiété, il est largement conseillé d’éviter les aliments épicés consommés en soirée, ils accentuent les troubles du sommeil car ils ralentissent la digestion. Ils peuvent également irriter le tube digestif et provoquer une sensation de lourdeur, de fatigue et de brûlure. L’alcool et la caféine, on le sait, stimulent puis épuisent l’organisme. Evitons aussi les boissons gazeuses, le chocolat et les tisanes à la menthe et au ginseng, autres stimulants.
Les tisanes (camomille, passiflore, verveine) et jus de fruits (attention aux vitamines C le soir) sont, par contre, des absorbeurs de stress…
Mais vous, quels sont vos moyens anti-stress ? Comment y faites-vous face ? Etes-vous souvent confrontés à vos propres limites ou, au contraire, vivez-vous très bien les situations difficiles ?