L’autisme
L’autisme est un trouble du développement qui se manifeste par une inadaptation à l’environnement social et familial et une impossibilité à communiquer avec son entourage. Ce trouble est un handicap dont les conséquences peuvent être lourdes tant sur le plan familial que social et professionnel.
Dans le monde entier, de nombreuses équipes de chercheurs, en association avec les parents d’enfants autistes, travaillent sur cette pathologie. Derrière ce diagnostic, se cache toute une palette de symptômes et de comportements, dont l’existence et l’intensité varient d’un enfant à un autre.
De nombreux facteurs sont évoqués pour expliquer l’autisme mais aucun n’a encore fait la preuve de son rôle dans l’apparition de cette maladie : facteurs génétiques, neuro-anatomiques, anomalies fonctionnelles du cerveau, facteurs environnementaux, biologiques, immunologiques…
Cependant, une chose est sûre : plus la prise en charge est précoce et adaptée, plus le trouble a des chances de s’atténuer. Si les méthodes de traitements de l’autisme sont aujourd’hui discutées, toutes ont pour objectif d’offrir à l’enfant un maximum de chances de grandir. Ce, en favorisant ses capacités d’adaptation et de communication, et en lui apprenant à jouir de ses compétences.
En France, l’autisme a été déclarée Grande cause nationale en 2012, et fait l’objet d’un 3ème plan Autisme débuté en 2013.
Les causes de l’autisme
La recherche des causes de l’autisme est d’autant plus difficile qu’il se manifeste sous des formes multiples. L’influence génétique a été démontrée à de nombreuses reprises, et ne fait aujourd’hui plus l’ombre d’un doute. Des laboratoires scientifiques des quatre coins du monde sont parvenus à identifier les gènes impliqués dans l’apparition de l’autisme. Cependant, le patrimoine génétique de l’enfant n’expliquerait l’autisme qu’à 50%. La moitié restante étant dépendante de facteurs environnementaux. Sur ce point, les hypothèses sont nombreuses : infection ou stress pendant la grossesse, exposition à des toxiques, carences affectives durant les premiers mois de vie, etc. Le mystère de l’autisme reste donc entier.
Mais les avancées scientifiques vont bon train. Récemment, des équipes de chercheurs ont démontré, grâce à l’IRM fonctionnelle, la défaillance fonctionnelle de certaines aires du cerveau, dont certaines sont impliquées dans la reconnaissance des visages et des voix humaines. Ces découvertes pourraient expliquer l’incapacité des personnes autistes à s’adapter à l’extérieur et l’angoisse palpable qui en émane.
Aussi, d’autres chercheurs se sont mis d’accord sur l’augmentation de l’hormone de stress dans le sang des personnes autistes, laissant supposer que le stress favoriserait la sévérité des troubles autistiques.
Plus récemment, une équipe située en France, à l’Institut de neurobiologie de la méditerranée (INMED), a constaté des taux anormalement haut de chlore dans les neurones de souris « autistes », pendant la grossesse, et à leur naissance. Une insuffisance d’ocytocine, hormone sécrétée par la mère, pourrait être en cause dans ces anomalies. Les pistes thérapeutiques offertes par ces nouveaux résultats sont encourageantes.
Les symptômes de l’autisme
Les symptômes de l’autisme se révèlent précocement, parfois dans les premiers mois de vie, et le plus souvent avant 3 ans.
L’un des symptômes les plus communs est la difficulté d’interaction avec l’environnement. L’enfant est comme dans sa bulle, indifférent au monde extérieur. Les personnes qui l’entourent ont du mal à rentrer en contact avec lui. Il ne regarde pas dans les yeux, ne répond pas aux appels, ne parle pas, ou mal…
Outre ces difficultés de communication verbale et non-verbale, l’enfant autiste à tendance à adopter des comportements en boucle. Il répète inlassablement les mêmes mots ou les mêmes gestes : tourner la tête, bouger les mains, se balancer… Tout cela afin de contourner une angoisse profonde, dont l’une des raisons semble être la difficulté à se représenter leur corps dans l’espace. Les symptômes anxieux sont ainsi très fréquents chez les enfants souffrant d’autisme. Ils peuvent être déclenchés par un changement d’environnement, de nouvelles habitudes, ou la rencontre de nouvelles personnes. Et à l’inverse, peuvent être soulagés par un environnement stable.
L’intensité de cette symptomatologie, et le handicap qui en découle, varie d’un enfant à l’autre.
L’autisme répond à la définition de Troubles Envahissant du développement. Cette terminologie diagnostique renvoie à plusieurs types d’autisme qui diffèrent par leurs symptômes. Les plus connus sont le syndrome d’Asperger (ou autisme de haut niveau), et l’autisme infantile (la forme la plus typique). Tandis que les premiers sont dotés d’une intelligence sub-normale, les seconds souffrent d’un retard mental important.
Les traitements
Chaque enfant autiste est tellement différent de l’autre que la prise en charge se doit d’être individualisée. Il est indispensable de prendre ces enfants en charge le plus tôt possible. Car plus l’enfant est jeune, plus son cerveau est malléable. Et plus il est capable de développer des fonctions susceptibles de compenser les déficits dus à l’autisme. L’apprentissage du langage, l’acquisition d’outils de communication non-verbale, le développement des aptitudes sociales… sont les principales compétences à viser. L’objectif principal étant de favoriser, autant que faire se peut, l’intégration sociale de l’enfant. La mise en place d’un environnement rassurant autour de l’enfant, et la mise en éveil des sens de ce dernier, sont d’autres piliers incontournables des traitements de l’autisme.
La prise en charge se doit d’être multidisciplinaire, et doit impliquer les instituteurs, les pédiatres, les psychologues, les psychomotriciens, les orthophonistes, etc. Sans oublier les parents, qui restent bien entendu le pilier de la prise en charge.
Une fois les bilans réalisés (psychologique, psychomotricien, orthophonique), les traitements et suivis pourront être mis en place. C’est bien souvent le pédopsychiatre qui coordonne ces soins. En fonction de la gravité des troubles, le suivi se fait à l’hôpital (le plus souvent en hôpital de jour) ou en consultations.
Un traitement médicamenteux avec des neuroleptiques pourra être indiqué si l’enfant autiste souffre d’une attitude dangereuse pour lui-même ou pour autrui. D’autres pistes thérapeutiques médicamenteuses existent, mais restent cantonnées à la recherche : diurétique, antibiotique, ocytocine pendant la grossesse, etc.
Des associations de parents d’enfants autistes existent et peuvent offrir un soutien aux familles. Nombreux sont ceux qui se rencontrent régulièrement pour échanger leurs préoccupations. De même que certains n’hésitent pas à rentre en contact avec les équipes de chercheurs pour aider à mieux connaître la maladie et, qui sait, à la comprendre un jour.
Activités appréciées par les enfants autistes
Certaines activités sont particulièrement appréciées et bénéfiques pour les enfants autistes. Leur intérêt étant de mettre leur sens en éveil, sans les angoisser. La sollicitation douce des sens, tels que le toucher, l’odorat, le goût, est un moyen de rentrer en communication avec le monde extérieur.
Quelques activités répondent à ces critères :
1 – L’équitation
L’équitation est bénéfique, non pas pour qu’ils deviennent des cavaliers, mais pour leur apprendre à communiquer avec l’animal (par le toucher, et les sensations). C’est ce qu’on appelle l’équithérapie. Sur le dos d’un poney, ils choisissent la position qu’ils veulent : à plat ventre, le nez dans la crinière, à plat dos pour se laisser bercer… Cela demande la présence d’un moniteur d’équitation ayant les compétences pour faire « travailler » ces enfants difficiles ET la présence active de 2 éducateurs.
2 – La piscine
La piscine est le plus souvent très appréciée. L’eau leur permet de prendre conscience de leur corps en douceur. Dans cet environnement, les enfants autistes sont à l’aise et peuvent apprendre à nager.
3 -Le dessin
Le dessin et le coloriage peuvent être apaisants pour ces enfants.