Comment choisir son parfum ?
Le choix d’un parfum est éminemment personnel, et se fait selon des critères à la fois physiques, culturels et émotionnels. Explications avec Christine Mas, directrice de formation chez Shiseido.
Un parfum se choisit tout d’abord, bien sûr, en fonction du type de peau de chacun. Comment expliquer, en effet, que certaines fragrances tiennent particulièrement bien chez telle personne tandis que chez une autre, elles « tournent » ou ne se maintiennent pas ?
« Tout est question de PH de la peau, explique Christine Mas. Notre épiderme est légèrement acide, mais d’une personne à une autre, on observe de très légères variations du PH. Et ce sont ces variations très subtiles qui font évoluer les essences d’une façon ou d’une autre.
Mais on peut tout de suite battre en brèche une idée reçue selon laquelle il existerait des parfums de brunes ou de blondes. Il s’agit en fait d’attirances culturelles qui n’ont rien à voir avec une qualité de peau différente. Spontanément, les blondes, issues en général de cultures nordiques, s’orientent plutôt vers des parfums plus légers, à base hespéridée (fleurs d’eau, agrumes…), tandis que les brunes méditerranéennes aiment les fragrances plus opulentes, à base d’épices ou de bois comme le santal. Cela correspond aux paysages et aux odeurs qui les entourent dans la vie de tous les jours. »
Tester son parfum
Pour bien connaître comment un parfum va évoluer sur soi, il faut l’appliquer sur les zones de pulsation (cou, poignet) puis attendre 30 à 60 minutes. Au début, ce sont les notes volatiles, hespéridées qui se dégagent. Elles laissent très vite la place aux notes purement fleuries (rose, jasmin, lys…). Enfin, au bout de trente minutes seulement va se révéler la véritable personnalité d’un parfum, son sillage, composé en général de notes assez fortes mais utilisées en quantités infinitésimales (notes animales telles le musc ou l’ambre, notes gourmandes et chaleureuses, vanillées, boisées). C’est à ce moment là seulement que l’on pourra juger de la tenue d’un parfum sur soi, de son alchimie olfactive, qui évolue légèrement d’une personne à une autre.
Un parfum, une émotion
Mais le parfum ne se choisit pas uniquement en fonction de la qualité de peau de chacun, mais aussi et surtout en fonction de son pouvoir évocateur. « L’odorat, poursuit Christine Mas, est, de nos cinq sens, le plus intimement lié à la sphère émotive. Au niveau cérébral, il est situé dans la zone limbique, sphère de la vie instinctive et siège de la mémoire.
Un parfum que l’on aime évoque toujours inconsciemment des moments agréables de la vie, rappelle peut-être l’odeur de la mère, son sillage. Et lorsque l’on change de parfum ou lorsqu’on alterne entre plusieurs d’entre eux, ceux-ci restent bien souvent dans la même identité et famille olfactives. »
En entreprise, des parfums pour tonifier ou relaxer…
Ce pouvoir émotionnel des parfums est tel qu’il existe même une science, l’aromacologie (association des mots arômes et physiopsychologie), qui étudie la façon dont les odeurs nous influencent. Cette science est très exploitée au Japon, où certaines odeurs sont diffusées dans les entreprises selon les heures de la journée pour augmenter la productivité des employés ou apaiser les tensions.
On a même pu montrer que certains arômes ont le pouvoir d’améliorer l’humeur des dépressifs et de diminuer les quantités d’antidépresseurs consommés ! Ce formidable pouvoir des odeurs est aujourd’hui exploité avec subtilité par les parfums dits « aromacologiques », qui, selon le choix, dynamisent ou apaisent. Une façon toute en nuance de calmer les stressés ou d’entourer d’un voile d’énergie parfumée ceux qui en ressentent le besoin.