Accès ischémiques transitoires : Description, causes, symptômes et complications
Description
Un accident ischémique transitoire (AIT) est un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique à la suite duquel la circulation sanguine est rapidement rétablie et dont les symptômes disparaissent dans les 24 heures. En d’autres mots, il s’agit d’un mini accident vasculaire cérébral dont vous récupérez rapidement. La définition médicale d’un AIT est un accident cérébral ischémique pour lequel les symptômes neurologiques sont transitoires mais disparaissent dans les 24 heures. Pour la plupart des patients souffrant d’un AIT, les symptômes persistent moins d’une heure. Plus les symptômes persistent, plus les risques de lésions du tissu cérébral augmentent.
Les AIT affectent une personne de plus de 65 ans sur 15, mais restent souvent non diagnostiqués si on n’en reconnaît pas les symptômes. Environ 15 % des accidents vasculaires cérébraux sont précédés d’un AIT d’alerte. Il est donc important de savoir reconnaître les symptômes de l’AIT, car un traitement préventif peut aider à diminuer le risque d’AVC imminent. Le risque d’AVC est le plus élevé au cours des trois premiers mois après un AIT, et plus particulièrement dans les jours qui suivent. Le risque d’AVC dans le mois suivant un AIT varie en moyenne de 1 à 20 à 1 à 10. Les AIT et les AVC affectent habituellement les personnes souffrant d’athérosclérose (durcissement des artères) ou de maladie des artères coronaires. En fait, les personnes qui ont souffert d’AIT risquent plus de mourir d’une crise cardiaque que d’un AVC.
Causes
Les facteurs responsables d’un accident ischémique transitoire et d’un accident vasculaire cérébral ischémique sont identiques. Une ischémie est le terme médical pour désigner une diminution de l’alimentation des cellules en sang et en oxygène. Un AVC ischémique survient lorsqu’il existe une obstruction des artères alimentant le cerveau. Cette obstruction peut résulter d’un rétrécissement (sténose) des artères, ce qui perturbe le flux sanguin et crée des zones de turbulences qui peuvent entraîner la formation d’un caillot sanguin (thrombus). Un tel caillot peut se former dans une artère alimentant le cerveau ou bien se former ailleurs dans l’organisme et migrer jusqu’au cerveau pour se loger dans une zone rétrécie d’une artère cérébrale. On appelle une particule qui circule dans le sang un embole, et un caillot sanguin qui circule une maladie thrombo-embolique. Les caillots sanguins localisés ou qui circulent sont les causes principales des AVC et des AIT. Les sources les plus courantes d’emboles cérébraux entraînant un AVC sont (1) les artères carotides au niveau du cou et (2) le cœur.
Le facteur de risque principal est une hypertension artérielle. Même les personnes ayant une hypertension artérielle limite ont un risque plus élevé pour l’AIT/l’AVC par rapport aux personnes ayant une tension artérielle normale. Plus la pression artérielle est élevée, plus le risque est grand. Même une faible baisse de la tension artérielle diastolique (6 mm Hg) entraîne une diminution de 42 % du risque d’accident vasculaire cérébral.
Le tabagisme constitue le deuxième facteur de risque pour la plupart des accidents vasculaires cérébraux. Une consommation de tabac allant jusqu’à un paquet par jour peut doubler votre risque ; au-delà d’un paquet par jour, votre risque est encore plus élevé. Il est important de savoir que l’arrêt de la consommation de tabac diminue le risque d’accident vasculaire cérébral, et que ce risque continue à chuter pour arriver, cinq ans après l’arrêt du tabagisme, au niveau de celui des personnes qui n’ont jamais fumé.
La maladie cardiaque et les arythmies sont souvent dues à des facteurs de risque, mais certaines formes sont congénitales (présentes à la naissance). Le type d’arythmie appelé fibrillation auriculaire est étroitement associé à l’accident vasculaire cérébral. Pour empêcher cette complication, on traite la plupart des personnes souffrant de fibrillation auriculaire avec des anticoagulants.
Il existe d’autres facteurs de risque que l’on ne peut éviter :
- l’âge bien naturellement augmente le risque d’accident vasculaire cérébral et d’AIT.
- le diabète augmente le risque d’évènements cardiovasculaires et cérébrovasculaires. Le fait de contrôler la glycémie peut également réduire le risque.
Symptômes et Complications
Les symptômes de l’AIT varient avec le type d’artères obstruées. La région de blocage la plus courante se situe au niveau des artères carotides. Les deux carotides alimentent les deux côtés du cerveau en sang. Si l’une d’entre elles est bloquée, on peut observer des symptômes dans l’œil situé du côté de l’artère bouchée, ou des symptômes affectant le côté opposé du corps. Par exemple, un blocage de la carotide gauche peut entraîner une cécité temporaire de l’œil gauche ou une paralysie du côté droit du visage ainsi que du bras et de la jambe droites, ou une perte de langage (incapacité de parler normalement ou de comprendre le langage). De nombreuses personnes ne souffrent pas d’une cécité totale mais plutôt d’une vision trouble ou diminuée comme si une ombre ou un voile descendait lentement dans leur champ de vision (le terme médical de ce trouble est amaurosis fugax, ou cécité monoculaire transitoire).
Les blocages sont également fréquents au niveau du système vertébrobasilaire. Ces accidents vasculaires cérébraux et ces AIT peuvent parfois entraîner des symptômes dans les deux côtés du corps ou au niveau des deux yeux. Ils peuvent affecter le centre de contrôle de l’équilibre du cerveau, entraînant des symptômes de vertige, d’étourdissements, de manque d’équilibre et de mauvaise coordination, ainsi que de vision double et d’altération de la parole.
Les AIT peuvent être des accidents isolés ou bien survenir par groupes. Certaines personnes souffrent de plusieurs AIT en l’espace d’un an et quelques unes d’entre elles en souffrent quotidiennement . Le risque de souffrir d’un accident vasculaire cérébral à grande échelle augmente avec le nombre d’AIT dont vous souffrez.
Les symptômes d’un AIT sont identiques à ceux d’un accident vasculaire cérébral, pour la bonne raison qu’un AIT est un AVC. Lorsqu’un tel accident survient, il est impossible de savoir si le blocage va disparaître rapidement (ce qui signifie un AIT) ou s’il va perdurer suffisamment longtemps pour entraîner une mort cellulaire (ce qui signifie un accident vasculaire cérébral). D’un point de vue statistique, il est plus probable qu’il s’agisse d’un accident vasculaire cérébral véritable. Vous devez vous rendre de toute urgence à l’hôpital (et non au cabinet médical) – chaque minute passée comporte un risque. Même s’il s’agit d’un AIT, on doit vous traiter immédiatement car un accident vasculaire cérébral étendu peut survenir dans les heures qui suivent. N’essayez jamais de conduire vous-même, car il existe un risque important de cécité, de paralysie ou de perte de connaissance soudaines.