Psychologie

Stress et ventre plat

Et si un ventre rond était la conséquence du stress ?

Nous prétendons aspirer à la Paix et la sérénité. Nous reconnaissons tous que le stress ne nous veut pas que du bien. Cependant, nous en raffolons – certains même le provoquent en sautant à l’élastique, en roulant à tombeau ouvert, en allant voir des films d’horreur…- car une vie trop plan- plan, nous ennuie.
Le stress ou Syndrome Général d’Adaptation selon Hans Selye est un ensemble de réactions à court ou long terme de notre corps, face à une situation. Les sources de stress sont différentes selon les individus mais il existe des points communs symbolisés par l’acronyme C.I.N.E.

Les ingrédients du stress sont :

  • Contrôle : nous ne maitrisons pas la situation
  • Imprévisibilité
  • Nouveauté
  • Égo menacé

Ces composants sont additifs c’est-à-dire que la situation sera d’autant plus stressante qu’il y aura d’éléments du CINE réunis.

L’adrénaline est libérée par les glandes surrénales lorsque le corps pense qu’il est impliqué dans une situation stressante. L’adrénaline est l “ l’hormone guerrière ”. « Elle mobilise l’énergie disponible pour nous donner la force musculaire de combattre ou de fuir une situation menaçante », explique Tania Schramek, coordonnatrice du Centre d’étude sur le stress humain au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à Montréal. En quelques secondes, elle agit et stimule les battements du cœur, la respiration et la circulation sanguine.
L’adrénaline n’agit pas seule. Environ dix minutes après son déferlement dans l’organisme, une autre hormone cruciale vient à sa rescousse : le cortisol. « Cette hormone transforme les gras en sucre pour appuyer l’action de l’adrénaline. Les deux hormones travaillent de concert tout au long de la réaction au stress » poursuit Tania Schramek.

Les effets physiologiques du cortisol sont considérables, mais pas perceptibles. « On l’appelle “ l’hormone espionne ” ». Le cortisol prend les commandes afin que l’organisme réagisse au danger. Son mot d’ordre est de mobiliser toute l’énergie contenue dans les sucres pour l’expédier à certains endroits précis : Face à un mammouth, vous ne devrez votre salut qu’à la fuite, ce qui n’est pas honteux ! L’énergie sera donc envoyée dans les muscles de vos jambes afin de courir comme un dératé et échapper au dangereux animal. Je sais que les éléphantidés et les dinosaures ont disparu, mais les dangers -stresseurs que nous devons fuir ou combattre- Fight or Flight-, existent toujours. Plus prosaïquement, les agents stresseurs les plus cruels seront liés aux bipèdes de votre entourage et aux anticipations ou ruminations que vous projetez sur votre écran noir de votre mental.

Mais le cortisol ne fait pas que stimuler la glucogénèse par le foie et dégrader les graisses et muscles en sucre : Pour une efficacité maximale, certains organes, tels ceux liés à la digestion, cessent de fonctionner pour que le maximum d’énergie soit réservé à résoudre notre situation. Même le système immunitaire est mis en veilleuse pour faciliter l’action du cortisol. Si vous êtes sujet à des multiples rhumes et petites affections, pensez au cortisol ! Le cortisol a aussi un autre rôle important : maintenir l’équilibre énergétique du corps, l’homéostasie. Le cycle de sécrétion du cortisol atteint un pic le matin pour diminuer lentement au cours de la journée. Le fameux coup de barre de l’après-midi, c’est lui, les fringales, les envies d’aliments gras ou sucrés, aussi.

« Malheureusement, notre système de survie ne fait pas la différence entre un tremblement de terre et un bouchon de circulation, dit Tania Schramek. S’il reçoit le message qu’une situation est une menace, il réagit comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. »

Quand l’organisme est contraint de produire adrénaline et cortisol jour après jour, le corps doit renouveler constamment ses réserves d’énergie. Il en emmagasine donc, sous forme de tissus adipeux, autour de la taille en particulier, la graisse viscérale. Une réponse ingénieuse – notre corps est une merveilleuse machinerie- le cortisol est secrété par les glandes surrénales qui sont situées au-dessus des reins. En cas de besoin, il puisera dans ces graisses pour les transformer en sucre. Le ventre rond serait donc une conséquence du stress ! Des graisses de stress..

Lorsque le stress s’éloigne, le taux d’adrénaline diminue, mais celui de cortisol persiste pour permettre au corps de retrouver son équilibre après le stress. Et comment ? En stimulant l’appétit afin de remplacer les réserves de sucres et graisses utilisées pour la réponse au stress. Et voilà le cercle vicieux en place !
En cas de sollicitations importantes liées à une vie très stressante, le mécanisme de protection risque de s’épuiser et le cortisol peut venir à manquer. Or, un trop faible taux de cortisol dans l’organisme peut mener à l’anxiété et à l’épuisement.

Alors comment se protéger de ce cortisol qui se comporte à la fois comme M. Hyde et Dr Jekyll ? Quand le taux est trop élevé ou trop bas, il se transforme en Mr Hyde. Des niveaux élevés de cortisol suppriment la production de sérotonine- et vous voyez tout en noir-, augmentent la boulimie, les petites infections.
Quand il est équilibré, le cortisol se comporte comme le Dr Jeckyll…

Vivre sans stress est quasi impossible et peut-être pas souhaitable ! Mais cependant, il est nécessaire de le gérer, de réparer les dégâts. Ne serait ce que pour notre ventre. Comment ? Vous le saurez dans la prochaine chronique…

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