L’addiction à internet et aux jeux vidéos : tour d’horizon
Peut-on véritablement parler d’addiction à Internet et aux jeux vidéos ? Comment savoir si sa consommation d’internet est excessive ? Quelles sont les solutions ? Existe t’il des centres spécialisés ?
La question de l’addiction aux jeux vidéos et à l’internet fait de plus en plus débat. Les spécialistes se veulent généralement rassurants, l’ idée du drogué aux nouvelles technologies reste généralement dominée par des représentations caricaturales. Cependant, les comportements abusifs existent bel et bien ! C’est le rôle des parents de comprendre si ce repli vers le virtuel est provisoire ou synonyme d’un malaise plus profond.
Etes-vous accro à internet et aux jeux vidéos ?
A l’heure actuelle, pour des raisons professionnelles et/ou personnelles, nous sommes souvent rivés sur notre ordinateur ou notre téléphone à scruter le moindre mail non lu et autres messages… et nombreux sont celles et ceux qui ont du mal à imaginer une vie sans internet ! Faut-il s’en inquiéter ? Non ! Il est normal d’apprécier la simplicité et l’accès aux informations et à l’ échange qu’offrent internet. Si néanmoins, il vous semble que votre consommation en est excessive et qu’elle nuit à vos relations et à votre travail, il est peut-être plus prudent d’aller consulter.
Pour répondre aux inquiétudes grandissantes, notamment des parents d’adolescents, de nombreux tests ou questionnaires ont été élaborés. Le dernier en date, anonyme et à but non commercial, a été mis au point par le pédopsychiatre Bertrand Vachey, exerçant à la Maison de Solenn à Paris, en collaboration avec l’association nationale des Maisons des Adolescents. Rempli en quelques minutes, ce questionnaire permet de faire un point sur les usages et les mésusages d’internet et de le lier à des facteurs sociaux, scolaires et familiaux. En cas de dépendance avérée, quelles sont les solutions ?
Si les résultats scolaires de votre enfant baissent, qu’il dort peu la nuit en raison des heures qu’il passe à jouer ou à tchatter en ligne, que le simple fait d’éteindre l’ordinateur peut le rendre furieux, il accumule alors quelques symptômes des addicts du jeu. La première étape est une consultation familiale avec un pédospychiatre. Parfois, d’autres méthodes plus radicales sont requises…
C’est ainsi qu’en Grande-Bretagne, une clinique a dédié un programme de soins aux drogués d’internet pas plus tard que le mois dernier. Quelle est la particularité du Capio Nightingale Hospital ? Il accueille des patients aux comportements excessifs et les rééduque sur un schéma différent que celui des addictions avec substance (drogue, alcool,etc.). L’ exemple le plus cité est celui de la crise de nerfs lorsque les parents les empêchent de toucher à leurs ordinateurs, crises qui nécessitent parfois le recours à la police ! Le programme apprend aux enfants à développer des contacts sociaux en face à face, à réduire leur consommation d’internet, à apprendre à éteindre leurs ordinateurs et à faire face au harcèlement sur internet. Ces « screenagers » (contraction des termes « screen » qui signifie écran et de « teenager » qui signifie ado), comme ils sont surnommés Outre-Manche, posent parfois un véritable problème de santé publique : dépression, troubles alimentaires, isolement et fatigue sont autant de symptômes accompagnant leurs pathologies. Peut-on d’aileurs parler de pathologie ? Dans certains pays, c’est déjà le cas et le phénomène est officiellement reconnu. Les cliniques pour addicts de l’internet ne sont pas neuves et existent déjà depuis plusieurs années en Asie.
En France, il existe également une clinique dédiée à la prise en charge des jeunes souffrant de cyberaddiction, il s’agit de l’hôpital Marmottan, situé à Paris. Le sujet fait débat mais il est clair que pour éviter les mésusages, l’éducation est fondamentale. Dans ce but, un court-métrage « Over game » (voir vidéo ci dessous) a été réalisé en 2007 par le CESC inter‐établissements de Paris et financé par le GRSP d’Ile‐de‐France. Il a été visionné par de nombreuses classes, généralement en présence de spécialistes de la problématique.
Le cyber harcèlement, le véritable danger d’internet.
Depuis plusieurs années, un phénomène inquiétant émerge : le cyber harcèlement où des adolescents s’attaquent à répétition à l’un de leurs camarades via des réseaux sociaux, les conséquences sur la victime peuvent être dramatiques. En Grande-Bretagne, une jeune fille de 15 ans a ainsi mis fin à ses jours en avalant une grande quantité d’anti-douleurs à cause des moqueries dont elle était l’objet sur Bebo (un site communautaire comme MySpace ou Facebook). Malheureusement, le cas est loin d’être isolé dans la plupart des pays anglo-saxons. Il est très difficile pour un parent de savoir ce qui se passe dans la vie virtuelle de son enfant, mais vous pouvez l’aider en lui faisant savoir que vous êtes là s’il en a besoin et que vous pourrez l’aider.