La prévention dans son jardin : La bonne plante au bon endroit au bon moment
Un élément prioritaire de réussite de ses plantations consiste à choisir des végétaux dont les besoins correspondent au lieu où on souhaite les installer et réciproquement. Le bon choix de l’espèce et la variété, ainsi que de la période de plantation, favorisent le développement des végétaux.
La bonne plante au bon endroit
Il est difficile d’imaginer un hortensia dans un désert ou un olivier en pleine terre à Chamonix! Si toutes les plantes ont besoin de lumière, d’eau et d’éléments nutritifs, il existe en effet de grandes différences selon les genres, espèces et variétés.
Les besoins en lumière, en eau, en température, en éléments nutritifs des plantes sont importants à connaïtre.
Il est indispensable de mettre en adéquation ces besoins et le lieu de plantation, sous peine de grandes déceptions : semis qui ne lève pas, feuillage qui jaunit, se dessèche, plante qui dépérit…Ces besoins sont en général notés sur l’étiquette ou le packaging des plantes, ainsi que sur les sachets de graines.
Choisir des espèces et variétés moins sensibles aux maladies
Un large choix d’espèces et variétés nous est proposé pour notre plus grand plaisir. Certaines variétés sont plus résistantes aux maladies que d’autres. Renseignez-vous auprès de votre producteur ou vendeur, dans les livres, les articles de revues spécialisées ou sur Internet sur la vigueur des différentes variétés, leur rusticité (résistance aux températures extrêmes, à la sécheresse), et leur résistance aux maladies dans des conditions normales de culture.
Choisir des plantes greffées
L’objectif du greffage est de bénéficier à la fois des caractéristiques intéressantes de la variété greffée (floribondité, aspect, rendement, qualité gustative…) et de la rusticité du porte-greffe, qui améliore la reprise et intervient sur la vigueur de la plante. Le porte-greffe permet aussi de faire pousser certaines espèces dans des terrains qui ne leur conviendraient pas autrement. Certains porte-greffes peuvent être choisis pour leur résistance aux ravageurs et maladies des racines (par exemple, aux attaques de nématodes sur plant de tomate).
Tenir compte du futur développement des végétaux
Lors de l’acquisition de plantes, renseignez-vous sur leur développement adulte. Cela vous permettra de choisir le bon emplacement par rapport aux bâtiments et aux autres végétaux.
Dans un jeune massif ou une jeune haie, tous les sujets reçoivent le soleil. Mais très vite, les plus grands ou les plus vigoureux ombrent les plus petits et peuvent même les étouffer. Évitez donc de planter trop serré, taillez ou déplacez les plantes si nécessaire.
Quand planter ?
Même si la vente de végétaux en conteneur avec leur motte de culture permet de planter toute l’année, certaines périodes restent plus favorables à une bonne reprise. C’est le cas en particulier de l’automne pour les arbres et arbustes en racines nues. L’idéal est de choisir une période de plantation permettant un enracinement rapide en période favorable, avant que la plante n’ait à affronter le stress lié au gel ou à la sécheresse.
Les différentes fonctions du sol
Le sol permet à la plante de trouver son ancrage et sa stabilité. Elle y puise l’eau et les éléments nutritifs grâce à l’ humus. Elle bénéficie aussi de la coopération ou du mutualisme avec les organismes symbiotiques et les bactéries du sol.
Les éléments nutritifs du sol
Les plantes ont besoin de trouver dans le sol des éléments nutritifs majeurs et des oligoéléments pour se développer correctement:
- l’ azote est un élément essentiel pour la croissance et la production des nouveaux tissus des plantes,
- le phosphore stimule le développement des racines et entre en jeu dans la floraison et la fructification,
- et le potassium permet à la plante de réguler l’eau et de lutter contre les agressions.
- d’autres éléments minéraux tels que le calcium, le magnésium, le fer, le bore, le manganèse et le soufre sont également importants pour les végétaux, que ce soit pour assurer des mécanismes essentiels, la production de composés aromatiques ou assurer les défenses des plantes face aux agresseurs (élaboration de poisons ou de composés répulsifs).
Certaines plantes dites épiphytes sont adaptées à la vie sans sol: elles puisent leur nourriture directement dans l’atmosphère (orchidées, tillandsias).
Plantes et pH du sol
Certaines familles de plantes ne poussent bien qu’en terrain acide : c’est le cas des plantes de terre de bruyère, comme l’azalée, le rhododendron, le camélia, etc. Dans un sol calcaire, leur feuillage jaunit et la plante dépérit. On parle de chlorose. Des possibilités de correction existent mais il est toujours préférable de choisir ou de créer le bon milieu de plantation (dans ce cas par exemple, avec de la terre de Bruyère).
La plupart des végétaux sont majoritairement composés d’eau. L’eau est essentielle dans tous les processus du métabolisme des êtres vivants.
Chez les plantes, elle permet d’assurer la respiration, la photosynthèse, la circulation des éléments nutritifs, la survie et la croissance. Les racines puisent l’eau dans le sol, ou dans l’air dans certains cas. L’eau entre en jeu dans le phénomène d’évapotranspiration.
Adaptation des plantes aux besoins en eau
Pour assurer leur survie, les plantes se sont adaptées aux conditions de disponibilité en eau:
- Fermeture des stomates (structures permettant à la plante de respirer et de transpirer) pendant la journée,
- Réduction du métabolisme dans les régions arides,
- Limitation des surfaces d’échanges (aiguilles à la place des feuilles),
- Perte des feuilles quand les conditions deviennent trop sèches.
Ces adaptations des végétaux permettent de choisir des plantes convenant aux conditions de votre jardin. Ainsi, planter des espèces de climats secs dans un jardin sec vous évitera de devoir arroser trop souvent par exemple.
Les végétaux aimant un sol frais et humide seront placés à l’ombre ou au bord d’une pièce d’eau par exemple. Inversement, sur un balcon exposé sud, vous privilégierez les plantes supportant les risques de sécheresse.
Les risques d’asphyxie
Certaines plantes sont plus sensibles que d’autres à l’excès d’eau qui asphyxie les racines et préféreront des sols bien drainés, où l’eau ne stagne pas en surface. Après une pluie, l’observation de zones restant humides plus longtemps permet de localiser les « mouillères ». Le remède est le drainage.
Pour les plantes d’intérieur, attention à l’hygrométrie
Les plantes vertes sont souvent des plantes originaires de zones tropicales, dont la caractéristique est une atmosphère saturée en humidité. Elles supportent difficilement l’air sec des appartements chauffés en hiver. Leur feuillage sèche, elles sont plus sensibles aux attaques d’araignées rouges, aleurodes et thrips. Les besoins des plantes d’intérieur étant spécifiques, une rubrique Faire pousser des plantes en pot leur est consacrée.
Pour les plantes, la lumière est le moteur de la photosynthèse. Il est indispensable de respecter leurs besoins en luminosité.
La photosynthèse est en effet le processus qui permet aux plantes de synthétiser leur matière organique à partir d’éléments minéraux. L’apport d’énergie sous forme de lumière permet à la plante d’utiliser du dioxyde de carbone présent dans l’air afin de récupérer le carbone et l’intégrer à des molécules organiques, comme les sucres (fructose, amidon, cellulose) ou des protéines (gluten).
Les plantes se sont adaptées aux conditions lumineuses de leur environnement
Globalement, il existe trois catégories de plantes : les plantes d’ombre, les plantes de lumière, et les plantes qui supportent un ensoleillement mitigé. Cette distinction est le plus souvent indiquée sur les étiquettes des plantes ou les sachets de graines, sous forme de texte ou de petits dessins significatifs.
Les plantes sciaphiles, sont adaptées à des conditions de luminosité faible (comme les hostas, les fougères, les clivias…), alors que d’autres ont au contraire besoin de beaucoup de lumière pour prospérer: il s’agit des plantes héliophiles.
Positionnement des plantes en fonction de leurs besoins
A l’intérieur, il faudra installer les plantes ayant besoin de beaucoup de luminosité pour se développer dans une véranda ou près d’une baie vitrée. A l’extérieur, il faudra les éloigner des obstacles à la lumière (ombre d’un mur ou d’un arbre…). Les rosiers, par exemple, fleurissent mieux et sont moins atteints par l’oïdium au soleil qu’à l’ombre.
Inversement, les plantes d’ombre sont souvent à l’origine des plantes de sous-bois. Elles ne supportent pas le soleil direct, qui peut « brûler » leur feuillage.
On comprend facilement que le choix de plantes adaptées aux conditions lumineuses sera très important dans le jardin, sur le balcon, la terrasse ou à l’intérieur, pour assurer aux végétaux un apport correct en luminosité, et ainsi permettre leur développement optimal, ce qui limitera les risques de maladies.
Cultiver des variétés anciennes
Cultiver des variétés anciennes permet de redécouvrir des fruits et légumes d’autrefois. Attention, car variété ancienne ne veut pas forcément dire variété résistante aux maladies!
Plusieurs fournisseurs sont spécialisés dans ces variétés. En achetant ces semences, le jardinier incite le fournisseur à les conserver et contribue ainsi au maintien des ressources génétiques.
La réglementation française impose que toute variété de légumes soit inscrite dans un Catalogue Officiel. Il existe ainsi un registre annexe spécifique des variétés anciennes
La France a été l’un des premiers pays Européens à promouvoir ce type de variétés pour jardiniers amateurs. Ces variétés sont commercialisées selon les mêmes normes de qualité que pour les autres variétés déjà inscrites au Catalogue Officiel.
Attention cependant, variété ancienne ne veut pas forcément dire variété résistante aux maladies. Les variétés anciennes n’ont pas fait l’objet d’autant de travaux d’amélioration génétique que les variétés modernes. Certaines peuvent poser des problèmes de sensibilité aux maladies ou de conservation.
Pourquoi choisir des plantes greffées
De nombreux plants sont proposés « greffés ». Le greffage consiste à fixer la variété souhaitée (greffon) sur une plante d’une autre variété, voire d’une espèce voisine, en général choisie pour des caractéristiques connues et qui apportent un bénéfice à la plante (ex : rusticité, résistance aux maladies).
L’objectif du greffage est de bénéficier à la fois des caractéristiques intéressantes de la variété greffée (floribondité, aspect, rendement, qualité gustative…) et de la rusticité du porte-greffe, qui améliore la reprise, l’adaptation au sol et la vigueur de la plante. Le porte-greffe permet aussi de faire pousser certaines espèces dans des terrains qui ne leur conviendraient pas autrement. Cette technique s’est aussi développée pour proposer des plantes à massif et plants potagers plus forts ou résistants aux ravageurs et maladies du sol.
Choisir des plants greffés ou non
Si le choix des plants greffés s’impose en matière de fruitiers et, assez généralement de rosiers, il appartient au jardinier de faire des essais de comportement pour conclure à l’intérêt des plants potagers ou à massif greffés, compte tenu de leur prix en général plus élevé.
La vigueur issue des plants greffés nécessite souvent une conduite adaptée : moins d’eau, moins d’engrais, contrôle du développement végétatif par la taille. Ex : Un plant de tomate greffé risque de produire trop de végétation au détriment de la fructification.
Le porte-greffe est souvent plus vigoureux que le greffon.
C’est pourquoi le jardinier doit veiller à ne pas laisser se développer de branches à partir du porte-greffe pour éviter que le porte-greffe ne prenne le dessus sur le greffon, qui est la variété souhaitée. Les « rejets » de greffe aussi appelés gourmands, sont les branches dont le départ est sous le point de greffe). Ils sont identifiables par une autre couleur de bois chez les ligneux ou par des épines différentes chez les rosiers.