La maladie de Crohn : Causes et symptômes
La maladie de Crohn résulte d’une inflammation du système digestif.. Elle peut toucher plusieurs parties du tube digestif, de la bouche à l’anus, mais se trouve le plus souvent à la jonction de l’intestin grêle et du gros côlon. C’est une maladie cyclique, qui alterne phases de poussées et de rémissions. En France, elle ne touche qu’une personne sur 1 000, le plus souvent des adolescents et de jeunes adultes.
Causes de la maladie de Crohn
Ses causes sont encore mal connues mais plusieurs facteurs sont incriminés : facteurs immunologiques, génétiques et environnementaux.
La maladie de Crohn se caractérise par persistance d’une inflammation des parois du tube digestif, entraînant un épaississement de celles-ci, et des fissures à certains endroits. En conséquence, le système de digestion est altéré. Les avis divergent sur l’origine de ce phénomène. Certains scientifiques soupçonnent une réaction immunitaire excessive. Un déséquilibre de la flore intestinale, impliquant des bactéries naturellement présentes dans le tube digestif pourrait également être mis en cause.
Rôle du tabac dans la maladie de Crohn
Le tabac est néfaste pour la santé. D’après des études scientifiques, des chercheurs ont montré que les patients atteints de la maladie de Crohn sont souvent des fumeurs. Toujours d’après des études, il semblerait que dans 50 % des cas, le tabac est à l’origine du développement de la maladie.
La cigarette est donc un facteur à risque de complication. Toutefois, rien ne dit que le tabac soit à l’origine de l’apparition de la maladie. Il joue simplement un rôle dans le développement.
La cigarette (ou plutôt le tabac) engendre des complications et diminue les effets des médicaments. Le tabac serait même source d’inflammation. Il augmente les risques de complications et de poussées. Pourquoi ? En fumant, le patient augmente la concentration dans son corps en monoxyde de carbone. Cette concentration provoque l’inflammation des tissus ainsi que de poussées.
Par ailleurs, il a été démontré que le patient fumeur avait souvent recours à la chirurgie avec un risque élevé de récidiviste de la maladie.
Il est vivement conseillé d’arrêter de fumer pour réussir à éviter les complications et les poussées engendrées par la maladie de Crohn.
Par ailleurs, la présence d’un agent infectieux (tel un virus ou une bactérie)est de plus en plus soupçonnée par les scientifiques.Certains gènes peuvent augmenter le risque d’apparition de la maladie.. Le gène NOD2/CARD15 est particulièrement montré du doigt, de part son rôle dans le système de défense de l’organisme. Le mode de vie occidental pourrait également favoriser l’apparition de cette inflammation. Le tabagisme doublerait le risque d’apparition.
Facteurs infectieux de la maladie de Crohn
La maladie de Crohn est une maladie provoquant une inflammation des intestins. Les principaux symptômes sont des diarrhées et des douleurs abdominales. Les causes de la maladie de Crohn sont encore inconnues. C’est pourquoi les chercheurs envisagent les facteurs infectieux.
Les bactéries sous surveillance : où en est la recherche ?
L’intestin est composé de millions de bactéries nécessaires à son bon fonctionnement. L’une d’entre elles serait-elle responsable de la maladie de Crohn ? Depuis des années, les chercheurs se concentrent sur l’étude des ces bactéries, notamment la bactérie E.Coli, coupable d’infections urinaires et d’intoxications alimentaires provoquant des diarrhées aiguës.
Les recherches évoluent également en faveur d’une cause virale. Un virus ou des bactéries E.Coli pourraient libérer des toxines, provoquant en conséquence des lésions importantes de l’intestin.
Enfin, un nouveau-né ou un jeune enfant qui aurait attrapé la rougeole pourrait développer la maladie de Crohn à l’âge adulte. Il en serait de même pour une femme enceinte ayant contracté la rougeole pendant sa grossesse et transmis le virus à son enfant.
Les obstacles rencontrés par les chercheurs
Les chercheurs se trouvent face à des difficultés concernant l’étude des bactéries dans la flore intestinale. En effet, les bactéries, dont E.Coli, ont un rôle important à jouer dans l’organisme de l’homme. Elles permettent aux cellules immunitaires de se développer.
Ainsi, elles sont un filtre empêchant la prolifération de bactéries plus dangereuses. Or, il est difficile pour les chercheurs de cibler et de différencier les bactéries néfastes pour la santé de celles qui ont un rôle de protection.
De plus, les chercheurs découvrent sans cesse de nouvelles bactéries. Ils pensent avoir trouvé l’origine de la maladie de Crohn, mais malheureusement, d’autres bactéries font leur apparition et infirment leurs précédentes hypothèses.
Malgré tout, la recherche avance à petits pas. Les chercheurs sont convaincus que la maladie de Crohn est liée à une infection bactérienne ou virale. Mais soyez rassurés : la maladie de Crohn n’est pas contagieuse.
Facteurs génétiques de la maladie
Du fait de la forte interaction des facteurs environnementaux, les facteurs génétiques à l’origine de la maladie de Crohn sont particulièrement difficiles à déterminer, bien que cette maladie soit actuellement la mieux génotypée au monde.
En effet, depuis de nombreuses années, médecins et généticiens se sont attachés à trouver les gènes impliqués dans l’apparition de la maladie de Crohn, en comparant des génomes sains à des génomes atteints. Leurs recherches ont permis de mettre en évidence la participation de plusieurs chromosomes et gènes.
Histoire génétique de la maladie de Crohn
L’un des premiers chromosomes dont on a découvert l’implication dans la maladie de Crohn est le chromosome 16: sur celui-ci se trouve en effet le gène CARD15/NOD2 qui joue un rôle dans la réponse inflammatoire du système immunitaire au niveau de l’intestin.
La seule présence de cette mutation, présente chez 20 % des sujets sains et 50 % des sujets atteints, ne suffit cependant pas à expliquer la maladie et ne témoigne que d’une forme de prédisposition.
En outre, des équipes de chercheurs belges ont souligné l’importance d’une zone particulière du chromosome 6 sur laquelle ils ont relevé des variations génétiques présentes chez 20% des personnes malades et seulement chez 12% des individus en bonne santé.
Après quelques années, on a pu ainsi déterminer que les chromosomes 1, 5 et 16 participent aux facteurs déclenchant de la maladie de Crohn. Au total, environ 30 régions chromosomiques et 163 variations génétiques prédisposeraient à l’apparition de la maladie, ce qui confirme son caractère polygénique.
Un lien avec d’autres maladies auto-immunes ?
Cette carte génotypique de la maladie de Crohn a permis d’établir des parallèles avec d’autres maladies auto-immunes comme le diabète de type 1, l’asthme, la recto-colite ou encore le psoriasis. Ainsi, sur les 39 allèles identifiés dans le diabète, 20 sont présents dans la maladie de Crohn.
On peut donc espérer que les recherches menées sur ces autres maladies pourront éventuellement nous éclairer à l’avenir sur d’autres facteurs génétiques de la maladie de Crohn et permettre d’élaborer un traitement.
Facteurs immunologiques de la maladie
La maladie de Crohn, responsable de fortes diarrhées et de maux de ventre réguliers, aurait des causes immunologiques. Quels sont les facteurs immunologiques de la maladie de Crohn ?
Faiblesse du système immunitaire
Selon les chercheurs, le système immunitaire pourrait être coupable de déclencher la maladie de Crohn. Des modifications de la réponse immunitaire face à des antigènes provoqueraient un processus inflammatoire, qui amorcerait les premiers symptômes de la maladie.
D’autre part, un dérèglement du système immunitaire favoriserait l’apparition de la maladie de Crohn. Ce dérèglement est difficile à diagnostiquer. En effet, des problèmes d’articulations et de peau sous-entendraient que l’organisme souffre d’un dysfonctionnement immunitaire.
Il existe également d’autres hypothèses tangibles. Des plaies situées à l’extérieur de l’intestin, appelées ulcérations par la communauté scientifique, seraient responsables d’une diminution des cellules de défense, incitant alors l’apparition de la maladie. De plus, il existe des traitements médicaux qui rendent l’organisme moins enclin à se défendre, qui pourraient engendrer la maladie, à cause d’une faiblesse immunitaire. Enfin, certains facteurs, tels que la dénutrition, diminueraient la résistance de l’organisme.
Un système immunitaire agressif
Les chercheurs présentent d’autres hypothèse en faveur d’une réponse excessive de l’organisme face à des antigènes. En effet, des antigènes en trop grande prolifération provoquent automatiquement une réponse immunitaire supérieure à la normale. Les anticorps de multiplient pour combattre les antigènes, mais leur taux anormalement élevé déclencheraient la réaction inflammatoire responsable de la maladie de Crohn.
De plus, les ulcérations de la partie extérieure de l’intestin, que nous avons déjà mentionnées, pourraient laisser entrer librement des corps étrangers, favorisant par la même occasion une réponse immunitaire trop forte pour l’organisme.
Ainsi, les personnes souffrant d’une faiblesse immunitaire, ou au contraire d’un excès de défenses immunitaires, pourraient donc être davantage prédisposées à la maladie de Crohn que celles ne souffrant d’aucun dysfonctionnement. L’origine de la maladie étant difficile à découvrir, les chercheurs n’en sont qu’à l’établissement et l’étude d’hypothèses, qui, à l’avenir, finiront peut-être par aboutir.
Symptômes de Crohn
Les symptômes de la maladie de Crohn se manifestent lors des poussées et disparaissent dans les phases de rémission. Des douleurs abdominales sont constatées après l’absorption des repas, ainsi que des diarrhées chroniques. Ces poussées sont souvent accompagnées de fièvre. On observe également une prise de poids, due à la malabsorption des aliments. Chez l’enfant, un retard de croissance doit alerter le corps médical. Au début de la maladie, il est difficile pour les médecins d’identifier clairement les symptômes. Elle est plus facile à détecter lorsqu’elle s’est installée depuis quelques mois ou même quelques années. Certains des symptômes de la maladie de Crohn peuvent être caractéristiques d’autres maladies ou infections d’où la difficulté de poser un diagnostique précis et de ne pas se précipiter dans le bilan médical.
On peut considérer d’une part les symptômes intestinaux de la maladie de Crohn et d’autre part les symptômes extra-intestinaux.
Symptômes intestinaux :
- Diarrhée : Si vous êtes constipé un jour et que le lendemain vous avez la diarrhée, vous souffrez surement de ce que les médecins appellent une « fausse diarrhée ». C’est un phénomène plutôt normal, car les selles liquides (diarrhée) arrivent secondairement à la constipation alors que les diarrhées continuelles sans précédent de constipation et supérieures à 250g par 24 heures sont signes de « vraie diarrhée ».
- Crampe : Les douleurs abdominales qui ressemblent à des crampes sont les facteurs associés généralement aux diarrhées. Elles s’intensifient en fonction de l’évolution et du stade de la maladie.
- Complications péri-anale : L’anus et la région péri-anale sont révélateurs de la maladie de Crohn car ces parties du corps sont sensiblement touchées par des abcès, des fissures ou encore des fistules.
- Occlusion intestinale : Les ballonnements et douleurs après les repas, suivis de vomissements sont signes d’occlusion intestinale. Les aliments ne trouvent plus d’issue par la défécation, le système se bouche et surviennent alors les vomissements. C’est une situation grave qui nécessite d’urgence une intervention chirurgicale.
Symptômes extra-intestinaux :
Le corps dans son ensemble souffre face à la maladie de Crohn et les intestins ne sont pas les seuls à être touchés.
- Anorexie : Les patients (souvent les enfants) refusent de se nourrir de peur d’être malade, survient alors une forme d’anorexie avec une perte considérable de poids.
- Asthénie : Une grande fatigue est ressentie lors de poussée évolutive de la maladie. Même sans effort préalable, les patients se sentent considérablement affaiblis et empreints d’une fatigue profonde.
- Fièvre : La fièvre pouvant atteindre les 40°C peut être remarquée chez certains patients.
- Vitamines : La perte de poids, la dénutrition ou le manque de vitamines suite à l’évolution de la maladie, doivent être compensés d’une autre manière que par l’ingestion d’aliment.
- Ulcération : En dehors des intestins, il peut être remarqué des ulcérations au niveau de la bouche semblables à des aphtes, ainsi qu’au niveau de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum.
- Douleurs articulaires : Depuis quelques années, il est constaté que les malades souffrent également de rhumatismes articulaires au niveau des genoux, des chevilles, des épaules, des coudes et des poignets.
- Aspects cutanés : Les symptômes de forme cutanée se manifestent lors de poussée évolutive de la maladie de Crohn. Le plus remarqué chez les patients est l’érythème noueux : sensible, rouge violacé, il se forme sous la peau, au niveau des jambes ou encore des avant-bras.
- Aspect oculaire : La maladie peut également affecter les yeux en provoquant des douleurs lors d’exposition à la lumière ou déclencher une inflammation de l’iris.
- Les urines : Une fistule entre l’intestin grêle et la vessie peut entrainer des infections urinaires avec ou sans fièvre et engendrer une émission de gaz et de selles non pas par l’anus, mais par les voies urinaires. Les calculs rénaux sont des symptômes fréquents lors de la maladie de Crohn. Une hydratation et un régime approprié permettent d’éviter l’apparition de ces symptômes.
Les manifestations extra digestives de la maladie de Crohn
La maladie de Crohn est une maladie affectant le système digestif plus particulièrement l’intestin. Il y a ainsi des réactions et manifestations digestives, mais également des manifestations extra digestives comme l’anémie. Certaines manifestations sont fréquentes et donc généralisées, alors que d’autres plus rares sont désignées nommément.
Les rhumatismes articulaires et la myocardite
Ce sont des douleurs s’accompagnant de raidissement au réveil. Elles peuvent précéder les manifestations digestives ou être concomitantes entre elles. Un dérouillage articulaire suffit pour les apaiser, et elles disparaissent suite au traitement digestif.
On distingue le rhumatisme axial et le rhumatisme périphérique. Le premier atteint la colonne vertébrale dont la spondylarthrite et la sacro-illite tandis que le second atteint les genoux, les poignets, les chevilles ou les coudes. Les deux peuvent se manifester ensemble ou séparément. La myocardite est rare, elle se manifeste par des troubles cardiaques et le traitement se fait par des immunosuppresseurs.
Les manifestations cutanées
et le Crohn métastatique
Il s’agit de l’aphte buccal, de l’érythème noueux et le pyoderma gangrenosum.
L’érythème noueux est une irruption douloureuse composée de nodules fermes et mobiles sous la peau et de couleur bleutée. Il prédomine sur les bras et les jambes. Le traitement de la maladie de Crohn suffit à le faire disparaitre.
Le pyoderma gangrenosum commence par une pustule qui s’étend pour finir en une ulcération profonde avec des bourrelets violacés. Il se décèle sur les parties inférieures surtout sur la jambe. Un traitement général par un corticoïde à forte dose est nécessaire. La cicatrisation est souvent imparfaite avec une hyper pigmentation.
L’aphte se traite habituellement par des bains de bouche et le cas échéant par la colchicine. Le crohn métastatique se présente sous forme de lésions avec des granulomes susceptibles de toucher tous les organes comme les poumons, les reins, les os…
Les manifestations ophtalmologiques et la cholangite sclérosante primitive
La plus fréquente est l’uvéite. C’est une inflammation de l’uvée qui est une membrane entre la sclère et la rétine, c’est la partie intermédiaire pigmentaire de l’œil composé de la choroïde, le corps ciliaire et l’iris. L’uvéite se caractérise par des yeux rouges, un trouble de la vue et des douleurs. Le traitement se fait avec les collyres, les corticoïdes et les immunosuppresseurs.
Les manifestations oculaires surgissent habituellement avec les poussées. Il convient de faire une consultation ophtalmologique quand la maladie de Crohn est diagnostiquée. La cholangite sclérosante primitive est une inflammation biliaire et entraîne une diminution du diamètre des canaux biliaires et l’apparition de tissus cicatriciels nuisant à la bonne circulation de la bile.