Drogue du violeur : le verre qui a la mémoire courte
Les soirées trop arrosées, ce n’est pas toujours du meilleur effet ! Hormis la gueule de bois qu’il faut se payer le lendemain, elles s’accompagnent aussi de dangers bien plus express. Celui à la mode, c’est la drogue du violeur ou GHB, une substance qui, diluée dans un verre, fait flancher la mémoire de son malheureux consommateur. Une arme redoutable pour les prédateurs sexuels…
Sous hypnose
Le GHB (gamma-hydroxybutyrate) a fait son apparition dans les années 20, date à laquelle il est utilisé comme anesthésiant dans les hôpitaux. En 1961, le docteur Henri Laborit – célèbre spécialiste de la schizophrénie – améliore la formule destinée à calmer les psychotiques. Son composant, qu’on dit hypnotique, permet également de soigner les cas d’insomnie, soulage les accouchements douloureux et sert de traitement… anti-alcoolisme ! Hélas, le médecin n’avait pas prévu les fins malveillantes de son invention et 30 ans plus tard, le GHB se retrouve classé dans la liste des drogues psychotropes aux côtés des barbituriques et des amphets.
Dès la décennie 90, le GHB se deale en effet sous la forme de sel chimique, poudreux ou liquide et sutout incolore ! Il se distribue d’abord chez les body-builders qui s’en servent à l’état brut comme décontractant musculaire, avant de devenir le joujou préféré des violeurs en herbe.
Effets secondaires
Et pour cause : mélangé à l’alcool, le GHB stoppe la circulation de la dopamine dans l’organisme, à l’origine des sensations de peur et d’éveil. Résultat : celui qui l’ingurgite se révèle totalement désinhibé, plongé dans un sommeil relaxant et euphorique. Le réveil, lui, l’est nettement moins puisqu’il s’accompagne de nausées, d’une perte d’équilibre et dans la moitié des cas d’une amnésie partielle. Le «paradis» pour le violeur qui aura le temps d’accomplir ses méfaits sans laisser de traces.
A terme, le GHB peut provoquer des crampes musculaires mais aussi des hallucinations associées à une fréquente envie de dormir. Consommé à forte dose, il entraîne des problèmes respiratoires pouvant aller jusqu’au coma.
Les suspects usuels
Outre le GHB, d’autres substances interviennent dans les tentatives d’agressions sexuelles. La plupart du temps, le coupable est un somnifère léger ou de simples anxiolytiques. Le valium – le plus connu de cette branche de médicaments – regorge d’une molécule, le rohypnol qui, diluée dans un verre, devient un puissant sédatif. A noter que le complice n°1 du viol reste tout bonnement l’abus d’alcool chez la victime.
Réagis !
Les femmes et les mineurs sont les principales victimes des drogues du viol. Une menace qui attaque le plus souvent en boîte de nuit ou tout et n’importe quoi peut se glisser «malencontreusement» dans un verre. Pas la peine non plus de céder à la panique et finir cloîtré devant Patrick Sébastien le samedi soir ! Les mesures de sécurité ne cessent de s’intensifier en discothèque, à l’image du «Billglass» : un gobelet fermé hermétiquement par le serveur une fois rempli.
Si tu as été témoin ou victime d’une agression, il est indispensable de se rendre dans un service d’urgences afin de procéder à des prélèvements de sang, d’urine, voire de cheveux. Des restes d’ADN peuvent aider à identifier le violeur. N’hésite pas non plus à porter plainte auprès du commissariat le plus proche.