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Evaëlle, une tragédie oubliée ? La justice relaxe l’enseignante accusée de harcèlement mortel

Le verdict est tombé, et il a secoué les familles comme jamais. Une enseignante d’Evaëlle, cette jeune fille de 11 ans qui s’est suicidée en 2019 après des mois de persécutions, a été relaxée ce jeudi par le tribunal de Pontoise. Alors que les parents crient leur colère, la justice considère que ses agissements relevaient de « comportements légitimes ». Une décision qui jette un froid glacial sur les questions de harcèlement moral en milieu scolaire.

La relaxe déchire les parents d’Evaëlle

« Je suis dans l’incompréhension totale », a lancé la mère d’Evaëlle, visiblement bouleversée. Pour elle, le tribunal a « cautionné » les méthodes de l’enseignante, qui a « le droit de se comporter comme ça vis-à-vis de nos enfants ». Les parents, « révoltés », ont immédiatement demandé au parquet de faire appel. « Les témoignages étaient là, mais ils n’ont pas été entendus », a insisté leur avocate, Me Delphine Meillet. Si le parquet ne réagit pas, cette affaire pourrait cependant renaître en justice civile, avec potentiellement des dommages et intérêts pour la famille.

Une professeure intraitable face aux accusations

Pascale B., 62 ans, a toujours nié avoir harcelé Evaëlle. « Je n’ai pas humilié cette enfant », a-t-elle martelé à la barre. Le tribunal a finalement estimé que les preuves étaient « discordantes » et que ses actes relevaient de « l’autorité légitime d’un enseignant ». Une logique qui sidère les proches de la victime. En mars, le parquet avait pourtant requis 18 mois de prison avec sursis contre elle, accusant une « dérive systémique » qui aurait « catalysé le harcèlement des élèves ».

« La pire journée de sa vie »

L’élément clé du procès ? Une « heure de vie de classe » organisée par l’enseignante en février 2019. Les élèves, accusant Evaëlle de vol, se sont retournés contre elle sous ses yeux. « Tu es bête, tu vas finir SDF », « tu n’as pas de cerveau » : des mots qui ont transformé la séance en procès public. La fillette, en larmes, a fui. « C’était la pire journée de ma vie », a-t-elle confié ce soir-là. Trois mois plus tard, elle mettait fin à ses jours. Une pétition de ses camarades, signée en avril 2019, restera lettre morte.

Le drame n’est pas terminé

Alors que le parquet décide de son recours, deux autres protagonistes de cette histoire sont dans le viseur de la justice : deux camarades d’Evaëlle devraient être jugés avant la fin de l’année pour harcèlement. Un rappel cuisant que l’école, censée protéger, peut devenir un champ de bataille. Et pour les parents, cette affaire est un cri d’alerte : « On ne peut plus fermer les yeux sur les violences en classe. »

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