L’extrait de pépins de pamplemousse : une mine de bienfaits
C’est la rentrée, bientôt l’automne, puis l’hiver. Je vais donc bientôt me refaire une cure d’automne pour stimuler mon système immunitaire (oui je vais vous la donner) et ne pas tomber malade de l’hiver, comme d’hab. Ensuite, il suffira de contrer tout début de rhume. Pour cela j’utilise en général ma synergie anti-rhume préférée (oui oui) mais cette année j’ai envie de tester aussi l’extrait de pépins de pamplemousse. Son efficacité est controversée et c’est justement ça qui m’attire.
Les fruits concernés sont le pomélo Citrus paradisi (appelé pamplemousse) ou parfois le vrai pamplemousse, Citrus maxima ou C. grandis et de la famille des rutacées.
Découverte et propriétés de l’EPP
La légende veut qu’après la seconde guerre mondiale, un médecin immunologiste yougoslave , Jacob Harich (1919-1996), ayant croqué dans un pépin de pamplemousse voulu savoir pourquoi il était si amer. Une autre version indique qu’en 1979 ou 1980 ce même immunologiste, accessoirement jardinier, remarqua que les pépins de pamplemousse mis au compost ne se décomposaient pas. La version la plus plausible que j’ai trouvé dit qu’auparavant connu pour ses travaux en physique, marqué par la guerre, il décida de se consacrer à l’être humain et poursuivit des études de médecine, dont l’immunologie. Il émigra aux USA en 1957 et s’intéressa aux substances naturelles antimicrobiennes. En 1967 il devient chercheur en Floride (capitale du pamplemousse) pour étudier l’effet des graines de pamplemousse en tant que biocide. (ceci dit, toutes ces versions ne sont pas incompatibles chronologiquement et peuvent faire partie d’une seule et même histoire).
Il découvre alors que les pépins de pamplemousses contiennent une substance antimicrobienne puissante, à large spectre d’action (bactéries, champignons, levures, parasites et même virus), naturelle, sans effets secondaires a priori et ne provoquant pas de résistance. Plusieurs études ont ensuite accrédité cette thèse. Le Dr Allan Sachs, convaincu par les résulats de ces études et de ses propres résultats écrivi plusieurs articles sur le sujet et publia en 1997 The Authoritative Guide to Grapefruit Seed Extract. Il décrivit l’EPP comme l’antibiotique idéal :
- efficacité aussi large que possible
- action puissante et rapide
- pas d’effets toxiques
- n’affaiblit pasle système immunitaire
- ne détruit pas les bactéries utiles à l’organisme.
- naturel
- hypo allergène. (ceci dit certaines personnes – 3% – sont allergiques aux agrumes).
C’est donc un antibactérien, antifongique, antimicrobien, antiviral, antiparasites et conservateur. Il agit en désorganisant la membrane cytoplasmiques et mitochondriale des microorganismes.
L’EPP est utilisé depuis 1990 en médecine holistique. Il est conseillé pour les personnes immunodéprimées atteintes de candidoses et autres infections (les traitements classiques provoquant des résistances importantes chez eux). Il est aussi abondamment utilisé en agriculture biologique (anti-parasitaire, vermifuge, maladies infectieuses, etc.), comme conservateur dans les cosmétiques et l’industrie alimentaire, pour purifier l’eau.
Préparation et composition
Il est synthétisé à partir des pépins et de la pulpe du pamplemousse (quoiqu’il semblerait que certains EPP ne soient produits qu’à partir des pépins).
- les pépins et la pulpe sont séchés et réduits en poudre
- la poudre est dissoute dans de l’eau pure et distillée pour enlever les fibres et la pectine
- le distillat est ensuite séché afin d’obtenir une poudre de principe actif concentré
- ce concentré est mélangé à de la glycérine puis chauffé
- du chlorure d’ammonium et de la vitamine c de qualité alimentaire sont ajoutés
- le mélange est ensuite chauffé sous haute pression en présence de catalyseurs naturels
- il est ensuite refroidi, filtré et traité aux UV
L’extrait de pépins de pamplemousse contient essentiellement des flavonoïdes, de l’acide ascorbique (vitamine c), des tocophérols, de l’acide citrique, des limonoïdes, des stérols. Le composant actif est un chlorure d’ammonium quaternaire, l’hydro benzène diphénol.
Quelques utilisations
Attention il s’utilise toujours dilué ! Attention aux yeux !
En externe
- Conservation des cosmétiques : 1 goutte pour 250 ml.
- Bouche : aphtes, lèvres gercées, herpès des lèvres, muguet, maux de dents, gingivite, désinfection de la brosse à dents etc.
- Nez et gorge : rhume, pharyngite, toux, enrouement, laryngite,
- Oreilles : maux d’oreille, hygiène des oreilles
- Visage : acné, boutons, impuretés de la peau, rasage etc.
- Cheveux : Shampooing médical, pellicules, démangeaisons du cuir chevelu, poux de tête etc.
- Peau : Petites coupures, petites brûlures, éruptions cutanées, dermatite, piqûre d’insecte, psoriasis, zona, eczéma, urticaire, ulcère variqueux, verrues, mycose.
- Pieds : Eczéma des orteils, hyper sudation, durillons, cors, verrues plantaires, ampoules etc.
- Ongles : Onychomycose, panaris.
- Organes génitaux : vaginite, infections vaginales, parasites du vagin, soins des organes génitaux, maladies des organes génitaux masculins.
Exemple de posologie pour un gargarisme : 3 à 15 gouttes dans un verre d’eau (voir les liens pour plus de précisions)
En interne
- Inflammations
- Dysfonctionnements intestinaux, infections du système digestif, gastrites, ulcère de l’estomac et du duodénum
- Rhumes, grippe
- Candidoses et autres mycoses, maladies parasitaires
- Allergies
Posologie : 6 à 20 gouttes d’extrait 2 à 3 fois par jour, bien mélanger dans un verre d’eau ou de jus de fruits (c’est amer).(voir les liens pour plus de précisions)
Attention cependant, il existe des contre-indications concernant la prise de médicaments en association avec l’EPP (et le pamplemousse en général). Il augmente l’absorption du médicament ce qui fait que le dosage peut devenir toxique.
En très gros, il me semble que c’est plus ou moins les mêmes indications que l’HE de tea tree (reste à voir pour l’efficacité).
Controverse
Bon alors, il est où le malaise ?
Et bien, ce produit étant récent et surtout naturel, il existe relativement peu d’études pharmacologiques et toxicologiques. La plupart des études concernent la préservation alimentaire et l’usage vétérinaire. Par contre trois études scientifiques, deux japonaises et une allemande ont montré que certains EPP commercialisés n’étaient pas vraiment naturels dans la mesure où on y detectait la présence en quantité non négligeable d’antibiotiques et de conservateurs industriels : le chlorure de benzéthonium (composé quaternaire d’ammonium, toxique), le triclosan et le methyl paraben. Elles ont par ailleurs montré que certains EPP n’avaient pas d’effets antibiotiques et que ces derniers ne contenaient pas les conservateurs industriels incriminés. Les études concluaient en toute logique que les propriétés antimicrobiennes de l’EPP était dues à la présence de ces produits synthétiques, reléguant l’EPP au statut de produit de charlatan. Par ailleurs, certains argumentent contre l’EPP en disant que ni la médecine chinoise, ni la médecine ayurvedique ne connaissent ces propriétés alors même qu’elles utilisent les Citrus depuis bien longtemps.
Depuis la controverse est lancée et plusieurs sociétés qui utilisaient l’EPP (cosmétique naturel par exemple) ont cessé de l’employer.
Oui mais ! Une controverse n’en est pas une tant qu’il n’y a pas 2 explications contradictoires n’est-ce pas ? Et effectivement, le principal argument des vendeurs sérieux d’EPP (qui le certifie sans benzéthonium, triclosan, paraben et pesticices) est que l’élément actif de l’EPP ressemble chimiquement au benzéthonium, qu’il est très facile de les confondre par les analyses classiques (en particulier, ils ont un poids moléculaire très semblable) mais qu’il est bel et bien naturel (au vu du mode de préparation je ne suis pas vraiment d’accord, enfin cela dépend de la définition que l’on a de naturel) et non toxique, études indépendantes à l’appui. Pour ce qui est des autres produits industriels, ils ne nient pas qu’il existe sur le marché des EPP frauduleux. Par ailleurs des études scientifiques récentes ont montré l’efficacité de l’EPP de qualité, y compris de fabrication maison (et donc sans ajouts de produits industriels).
Or donc affaire à suivre… des études complémentaires sont nécessaires !
Des chercheurs ont mis au point un protocole très sensible afin de mettre en évidence une éventuelle falsification des extraits de pépins de pamplemousse commerciaux. Ils confirmaient que 7 marques d’EPP sur 9 étaient contaminées par des produits de synthèse.
Celui que j’ai acheté, dans le but de vérifier son efficacité, est certifié sans les produits susmentionnés et sans pesticides (composition : eau pure, glycérine, extrait de pépins de pamplemousse).