Fraises et framboises : un duo sympathique !
Fraises et framboises : un duo sympathique !
Une de mes nombreuses tantes mettait chaque année sa progéniture en « cure de fruits rouges« . J’aimais par-dessous tout cette saison où nous lui rendions visite alors que sa table regorgeait de baies rouges, juteuses et savoureuses qu’on dégustait à grands renforts de tartes, coulis, smoothies, milk-shakes, gâteaux, fromage blanc, yaourt, crème fraîche, que sais-je ?
Il y avait aussi ces après-midi ensoleillés où nous tous, les enfants, nous étions invités à nous installer entre les rangées de framboises ou de fraises pour en cueillir et en manger à volonté. Nous rentrions ensuite à la maison épuisés, les doigts rouges, les vêtements maculés et les ventres doucement arrondis de notre gavage gastronomique… J’ai toujours pensé que la cure était un prétexte à cette bombance. Et j’étais alors loin de savoir, à l’époque, à quel point le plaisir offert par ma tante était aussi un véritable remède de grand-mère !
Petite analyse…
Pour les Romains, la fraise était un remède universel capable de guérir tout et n’importe quoi, un fruit aux vertus magiques et aux bienfaits sans limite, tout comme sa cousine la framboise, à la réputation très ancienne de soulager l’infection au niveau des amygdales… Bien sûr, ces réputations sont excessives et il convient de les nuancer, mais il n’empêche que ces petites baies savoureuses, parfumées et aux couleurs si sympathiques en cuisine, contiennent quelques substances très prometteuses en matière de prévention de maladies comme le cancer et la cataracte !
D’abord, la fraise et la framboise regorgent de vitamine C. Cela en fait de ces fruits des activateurs de notre système immunitaire puisqu’elles possèdent aussi des vitamines B, surtout la B9 (celle qui réduit les risques de malformation du tube neural chez le fœtus, mais qui permet aussi de réduire les effets indésirables du méthotrexate, médicament utilisé dans le cadre du traitement du cancer, de l’arthrite rhumatoïde, du psoriasis !).
La fraise, grosso modo…
Rien que 150 g de fraises par jour procurent la totalité des vitamines C dont nous avons quotidiennement besoin ! Huit fraises offrent l’équivalent d’une orange ! Grâce à son magnésium, son fer et son calcium, elle participe à notre équilibre en nous aidant à produire l’énergie dont nous avons besoin. Ce faisant, elle prévient les maladies cardio-vasculaires et fortifie nos os et nos dents. Comme elle est composée d’une grande quantité d’eau (90%) et de potassium, on peut évidemment la conseiller aux personnes qui cherchent à retrouver leur ligne… Peu de sucre, bonne source de cellulose, diurétique, elle améliore le transit intestinal, prend soin du foie et facilite ainsi la digestion.
On conseille aux fumeurs de manger deux fois plus de fraises que les autres ! Pourquoi ? Parce que ces fruits sont d’excellentes sources d’acide ellagique (voir ci-dessous), un agent phytochimique très écologique, qui détruit les hydrocarbures !
La framboise, grosso modo…
La framboise, quant à elle, elle est chargée de phytonutriments et d’antioxydants puissants qui peuvent renforcer le système immunitaire également ! Il n’y a qu’à regarder la liste de ses atouts pour en être convaincu : vitamine C, fibres alimentaires, vitamines B, acide folique, salicylique et ellagique (encore !), magnésium, cuivre, fer, quercétine et catéchines (excellents anti-oxydants).
Pour soulager les nausées des femmes enceintes, prévenir les hémorragies et faciliter l’accouchement, on recommande de boire du thé à la framboise. Les feuilles du framboisiers, fraîches ou séchées, peuvent fournir une tisane particulièrement efficace pour régulariser les cycles et diminuer le flux menstruel. En cas de fièvre, un jus de framboise ! En cas d’amygdales gonflées et menaçantes : un gargarisme de jus de framboise… de même contre les aphtes.
Bref, ma tante avait bien raison : une cure de ces fruits rouges, sous toutes leurs formes, c’est un passeport santé !
Qu’est-ce que l’acide ellagique et les anti-oxydants…
L’acide ellagique a la réputation de jouer un rôle bénéfique contre la prolifération cellulaire à l’origine du cancer parce qu’elle est un anti-oxydant puissant. Pour rappel, l’oxygène joue un rôle fondamental dans tous les processus biologiques. Il intervient notamment dans les processus de décomposition : comme le fer qui rouille ou le bois qui, en brûlant, produit de l’énergie puis se décompose en cendres. C’est la même chose lorsque nous absorbons des nutriments : les cellules du corps les brûlent et les décomposent. C’est une oxydation normale et indispensable. Souhaitée ! Or, les acides gras, par exemple, lorsqu’ils s’oxydent dans notre organisme provoquent l’apparition de radicaux libres.
Et les radicaux libres, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des particules ravageuses. Elles sont notamment incriminées dans l’apparition du cancer et d’autres maladies, comme les maladies inflammatoires, par exemple. Molécules d’oxygène instables et incomplètes, elles s’attaquent aux cellules saines pour tenter de se compléter et les détruisent, entraînant une réaction en chaîne. C’est ce qu’on appelle le stress oxydatif ou oxydant. Notre organisme est naturellement pourvu d’antioxydants, mais lorsque la production de radicaux libres devient trop importante, nos réserves peuvent être insuffisantes. C’est là tout l’intérêt de consommer régulièrement des aliments antioxydants, comme nos championnes, les fraises et les framboises en saison !
Petit détour sur la vitamine C
Elle et ses effets sont plus connus, parce qu’on en parle depuis plus longtemps et que la médecine traditionnelle en a fait un cheval de bataille, chose rare en matière de nutriments ! Anti-oxydant de première qualité, la vitamine C permet de diminuer le risque des maladies cardiovasculaires, le cancer et les infections. Très active également dans la prévention des cataractes, la vitamine C protège contre l’oxydation de la protéine qui constitue le cristallin de l’œil.
Et les fibres ?
Celles des baies rouges sont insolubles, et donc incroyablement absorbantes : elles attirent des flots d’eau dans l’intestin, rendant les selles plus volumineuses et facilitant ainsi le transit intestinal, ce qui permet de lutter contre les inconforts et la toxicité de la constipation. Mais en plus de ce rôle précieux, les fibres des fraises et des framboises contribuent à empêcher l’acide biliaire (par ailleurs nécessaire à la digestion, quand il est produit en quantité adéquate) de se transformer en substance dangereuse et potentiellement cancérigène !
Mise en garde !
Certaines cultures de fraises et de framboises étant industrielles, les conditions de production exigent l’utilisation de pesticides et d’engrais très néfastes et pour l’environnement et pour nos organismes. Il est donc essentiel de toujours privilégier les fraises et les framboises bios, de son propre jardin ou dont on connaît les modes de production, comme celles d’agriculteurs raisonnables… En principe, les pesticides ne sont pas utilisés sur les fruits cueillis, mais ceux-ci étant très périssables, on leur impose un refroidissement à 0° C et on leur administre des doses élevées de dioxyde de carbone* pour contrôler les maladies éventuelles. Il est donc primordial de s’assurer que les fraises et les framboises qu’on consomme soient celles qu’on vient tout juste de cueillir !
*Le dioxyde de carbone est essentiel dans le corps humain. La respiration est un procédé par lequel l’oxygène est transporté dans les tissu du corps humain qui rejette alors le dioxyde de carbone. Celui-ci assure l’équilibre du PH sanguin. Mais il est aussi connu pour ses ravages sur la santé à partir du moment où il est excessif ! Ainsi, dans les endroits confinés et mal ventilés, l’émanation de dioxyde de carbone peut entraîner l’asphyxie. Mais ce sont surtout ses effets de serre qui incriminent ce gaz et ses émanations intempestives ! N’en soyons pas complices…
La consommation des fraises et des framboises se décline à l’infini. La simple dégustation du fruit frais, tel quel, comme une friandise, est un voyage exploratoire. Les jus (qui doivent toujours être crus et frais) permettent d’absorber une grande quantité de leurs nutriments précieux. Toutefois, il faut se rappeler que la consommation de fruits se fera de préférence à jeun puisque ceux-ci n’ont guère à séjourner dans l’estomac pour leur digestion et qu’en les y bloquant avec d’autres aliments, on entraîne une fermentation qui peut les rendre rend lourds et moins efficaces à fournir leurs précieux nutriments.